Fiche
Titre |
Grand Theft Auto V
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Éditeur | Take 2 Interactive |
Développeur | Rockstar Games |
Plate-forme | PC, Playstation 3, Xbox 360 | Date de sortie | 17 septembre 2013 |
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Genre | Action | Testé sur | Playstation 3 |
Critique
Le mastodonte est de retour. Je ne vais pas revenir sur comment la franchise a bouleversé le monde des jeux vidéo, malgré un quatrième opus plutôt décevant. Ce dernier hormis la claque graphique illustrant le passage de la saga vers une nouvelle génération, ne faisait que régresser par rapport à son prédécesseur (et pour beaucoup, le meilleur GTA). Sans oublier des missions d’une banalité affligeante donnant l’impression de refaire tout le temps la même chose. À vrai dire, je ne me rappelle que de deux choses, l’arrivée en paquebot et le final avec la moto qui s’envolait pour s’encastrer dans un bateau. Entre les deux, trou de mémoire sinon quelques images furtives. C’est dire si le jeu m’a marqué.
Du coup, je faisais probablement partie de ceux qui attendaient le moins ce nouveau GTA. Après vu l’engouement autour du jeu, j’ai fini par succomber et je me le suis procuré Day One. Deux semaines après, je ne regrette pas ! J’ai probablement pris un des plus grands pieds vidéoludiques de ma vie.
Les qualités sont tellement nombreuses que tous les citer prendrait un sacré moment. Je ne vais en retenir que les meilleures. Tout d’abord, l’histoire. Pour la première fois, GTA ne compte pas un héros, mais trois ! Cela a le mérite d’étoffer l’histoire, un sacré bouleversement depuis GTA III et son héros muet. Malgré tout, j’ai regretté que Michael prenne beaucoup plus de places que les autres. Franklin passe presque pour un figurant arrivé au quart de l’histoire. Même constat pour Trevor. C’est dommage, car ces deux derniers avaient un background solide. Point moyen aussi, le final.
Personnellement, j’ai choisi de sauver les deux comparses. J’ai regretté que les meurtres de tous ces enc**** qui m’ont emmerdé pendant tout le jeu soient si brèves. Boum, boum, boum et plouf. Tout est terminé, tout le monde est heureux. On est bien loin du final épique et tragique de Red Dead Redemption. Qui a dit que ça allait mal se terminer ?
Le mastodonte est de retour.
Toutefois, là où Rockstar s’est perfectionné, c’est avec les cinématiques entre missions. Un véritable régal à suivre tant les répliques sont soignées (tremble, Tarantino) et les caractères des personnages hors-normes. Je me suis bien marré avec la définition du « troll » donnée par le fils de Michael. Tout en restant dans la cadence, Rockstar a aussi profité pour effacer la monotonie de ses missions. Chaque mission a été étudiée dans le soin de nous faire découvrir quelque chose. Elles ne se résument plus à se pointer quelque part, buter tout le monde et s’échapper. Elles ont un but et découlent directement de l’intrigue principale. Je peux vous dire qu’on en voit du pays. Elles se démarquent aussi par des gameplay qui varient, même si parfois c’est très léger, ça a le mérite d’exister. Jamais un jeu n’aura autant réussi à proposer une aventure aussi longue tout en étant riche. Ma préférée ? Le premier braquage de banque.
Parlons justement des braquages. La thématique principale de GTA 5 tourne autour. En nombre relativement restreint, elles s’avèrent tout simplement jouissives. Car comme précisé auparavant, elles sont tellement diversifiées qu’on n’a jamais l’impression de refaire le même braquage comme sur un Payday.
L’humour joue beaucoup aussi. Car si le monde de GTA 5, San Andreas, est une parodie de Los Angeles, les développeurs ne sont pas arrêtés là et ont parodié beaucoup d’autre chose. La meilleure est celle de Facebook pour une mission à la fin… inattendue. Sur de sa force, Rockstar n’hésite pas à se moquer des joueurs avec le fils de Michael ou des jeunes écervelés voulant à tout prix accéder à la postérité, quitte à se ridiculiser. GTA 5 balaye un panel si vaste qu’il fallait au moins vingt heures de missions en mode histoire pour tout aborder. Un panel qui explique pourquoi la répétitivité s’est diluée.
La présence des trois héros permet une innovation du gameplay. À tout moment (excepté sur quelques missions), on a la possibilité de switcher entre nos héros. Parfois, nos héros se réunissent sur une mission, on peut les incarner à tour de rôle. Cela donne beaucoup de peps à la mission car elle devient plus dynamique (Franklin est campé en sniper, Trevor conduit un hélicoptère et Michael est au bout de la corde retenu par l’hélicoptère et canarde – on peut changer de personnage quand on veut du coup, le rythme s’accélère). Un pari casse-cou remporté haut la main. Pas de doute, il y aura un après-GTA 5 à ce niveau.
D’ailleurs, il faut souligner le retour du système RPG pour les héros avec des compétences qui s’améliorent au fur et à mesure que le héros aura pratiqué une activité comme le pilotage, le tir, etc… Comme dans la vraie vie, en fait. Par contre, j’ai été déçu qu’il n’y ait pas la possibilité de jouer sur leurs corps comme il était possible dans GTA San Andreas, c’était vraiment un des points qui m’avait le plus emballé sur ce jeu.
La présence des trois héros permet une innovation du gameplay.
Mis à part cette innovation, le gameplay reste inchangé. Les phases de conduite sont très arcades, les phases de shoot un peu trop rigides (visée automatique obligatoire sous peine de souffrir le martyr). D’ailleurs en parlant du shoot, beaucoup reprochent à GTA cette visée automatique, mais en réfléchissant, je la trouve logique. Le fait d’appuyer sur le bouton L2 engage un début de visée vers l’ennemi ce qui peut être traduit dans la réalité par la même action. Quand nous pointons notre arme vers l’ennemi, nous engageons déjà un début de visée, après il s’agit d’être précis. Par contre, le truc que je n’apprécie pas trop, c’est que la visée automatique reste bloquée sur l’ennemi même si ce dernier bouge. Il aurait mieux fallu prendre le même comportement que les derniers FPS. La visée automatique n’a lieu qu’à l’appui de la visée. À nous ensuite de nous débrouiller. Mais vu la difficulté de certaines missions, on se dit que sans, ce serait trop hard !
Dans le rayon bonus « c’était pas obligé mais c’est cool de l’avoir fait », le tennis et le golf, deux activités secondaires réussis. Si le tennis pêche par une animation peu naturelle, le golf est très appréciable et m’a fait « perdre » beaucoup de temps dans ma volonté de terminer le jeu le plus rapidement possible pour pondre la critique. Bémol avec l’impossibilité de jouer à plusieurs…
Graphiquement, le jeu est superbe même si certaines textures font tache quand on s’approche de près. Par contre, l’aliasing, ce n’est pas possible ! Je suis vraiment déçu que le jeu ne soit pas sorti sur PC, j’aurai pu profiter de l’anti-aliasing. Fort heureusement, la diversité des décors et leur richesse font qu’on oublie très vite ce point. Niveau sonore, comme d’habitude, Rockstar régale !
Test
Graphisme : 9/10 – L’aliasing pique les yeux, mais la richesse de l’ensemble fait plus mal.
Gameplay : 9/10 – Jamais un jeu n’aura été aussi diversifié. On peut tout faire dans GTA, tout. Sauf jouer au foot… Mais bon, y a FIFA pour ça.
Durée de vie : 10/10 – L’histoire est monstrueuse, il m’a fallu plus de vingt-cinq heures pour la terminer. Mais, il y a tellement d’autres choses à faire dans San Andreas. Et dire que GTA Online arrive…
Histoire : 9/10 – Une véritable merveille bourrée de répliques cultes. Il manque juste cette fin épique. À un poil de cul de la perfection.
Son : 9/10 – Les musiques sont diversifiées. Les voix VO, agréables à écouter.
Son point fort – Le maître est de retour en bonne santé. Il a effacé les défauts de son prédécesseur et s’est (beaucoup) amélioré.
Son point faible – Fin en-deçà du reste.
Conclusion
Le maître incontesté des Open World, c’est lui. Le jeu de l’année, c’est sans doute lui. Michael, Trevor and Franklin will never be forgotten. |
10/10 |