Fiche
Titre |
The Last of Us |
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Éditeur | Sony |
Développeur | Naughty Dog |
Plate-forme | Playstation 3 | Date de sortie | 14 juin 2013 |
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Genre | Action, Survival-horror | Testé sur | Playstation 3 |
Critique
Fort d’un succès critique monstrueux, The Last of Us débarquait sur ma console en territoire conquis. Les premières déambulations dans le jeu marquent par un réalisme n’étant pas sans rappeler le chef d’œuvre décrié Heavy Rain (qualifié comme un non-jeu vidéo). On incarne la fille de Joel (le véritable héros de l’histoire et présent sur l’affiche) et nous déambulons dans la maison à la recherche de notre père. L’occasion pour nous offrir un tutoriel invisible et installer une ambiance phénoménale. On fait alors connaissance du monde avant l’apocalypse.
20 après le prologue, The Last of Us commence vraiment et je vais vous avouer que la première réaction fut la déception. Car si le jeu est très beau, il souffre malheureusement de la comparaison avec les premiers jeux de la nouvelle génération présentés. Mauvaise idée donc de mater les vidéos de l’E3 puis d’enchaîner sur The Last of Us (sans oublier l’aliasing). Ça pique les yeux ! Fort heureusement, la modélisation et l’animation sont bluffantes (surtout au niveau des visages).
Mais la plus grande déception n’est pas là, c’est surtout au niveau du gameplay que j’ai été très déçu. Pour faire court, on peut le résumer comme étant un Uncharted remixé pour coller au genre Survival-horror. Le héros meurt alors très facilement et la plupart du temps, il faudra éviter les affrontements ce qui donne lieu à des séquences sacrément tendues du slip (car on sait lorsqu’on meurt, il faudra refaire toute la séquence donc on perd genre cinq ou dix minutes). Malheureusement, les phases d’infiltration souffrent de problèmes très tristes. Durant tout le jeu, nous sommes accompagnés par des compagnons et durant les phases d’infiltration, il n’est pas rare de les voir se coller à des ennemis. Pour le réalisme, on repassera donc et ça m’a complètement fait décroché du jeu. Le pire que j’ai eu, c’est un compagnon qui a carrément bloqué le passage d’un boss me permettant de passer tranquillement. Metro Last Light style !
« Malgré tout, difficile de ne pas penser à The Walking Dead, autant la série que le jeu vidéo. »
Fort heureusement, la superbe narration permet d’outrepasser cette déception qui me donnait bien envie de troller du coup, je me suis accroché et j’ai été bluffé par la deuxième partie du jeu bien plus maîtrisée avec des séquences spectaculaires, héritages de la saga Uncharted (que voulez-vous, on ne se refait pas). Le jeu bénéficie surtout d’un duo au charisme peu commun dans le genre jeu vidéo. On oublie parfois même qu’il s’agit de personnages modélisés en 3D surtout avec Ellie dont l’humour se marie superbement avec l’émotion. Joel en grand-père nounours y est pour beaucoup aussi dans cette relation émouvante. Malgré tout, difficile de ne pas penser à The Walking Dead, autant la série que le jeu vidéo. L’un des méchants est un clone du gouverneur de The Walking Dead. The Last of Us ne parvient pas non plus à atteindre la maestria de la narration du jeu vidéo de Telltale Games. La relation Joel/Ellie rappelle beaucoup celle de Lee/Clementine. On pourrait donc reprocher au jeu de Naughty Dog d’être sorti quelques mois trop tard. Autre déjà-vu, la séquence de chasse de Tomb Raider avec une autre héroïne dans le rôle principal.
Là où le jeu surprend beaucoup, c’est par sa violence, il n’est pas rare d’être éclaboussé par les gerbes de sang même si malheureusement, les séquences les plus gores se déroulent hors champ (sauf ceux des combats à mains nues où il n’est pas rare de voir des têtes exploser). Passer de Nathan Drake à un tueur de sang-froid, ça fait son petit effet tout de même. Et puis bon, quelle claque les décors post-apocalyptiques. Il n’est pas rare de se laisser aller et de se mettre à visiter les baraques laissées à l’abandon pour s’enivrer de l’histoire de ses anciens occupants. Le traitement de script abordé de façon très cru est pas mal aussi. Notamment via le personnage de Joel, véritable anti-héros – il se permet d’aller à des extrémités moralement discutables et de nous laisser avec une des fins les plus surprenantes jamais vues.
Test
Graphisme : 9/10 – La PS3 crache tout ce qu’elle a mais malheureusement, on est tout de même déçu que le jeu ne soit pas porté sur PC pour être au summum (et pour se débarrasser de cet aliasing). Superbe au niveau des animations.
Gameplay : 7/10 – Franchement, je n’ai pas été plus emballé que ça mais surtout ces gros problèmes où nos compagnons peuvent se frotter à des ennemis sans qu’ils ne les voient, ça gâche tout.
Durée de vie : 7/10 – Une douzaine d’heures de jeu pour boucler l’histoire en flânant. Solide sans oublier le multi.
Histoire : 9/10 – Je suis une légende feat. The Walking Dead, le jeu vidéo. Voilà comment on pourrait la résumer en quelques lignes. Fort heureusement, ça fait mouche grâce à une Ellie hors norme.
Son : 9/10 – Assez énorme autant au niveau de la musique, des bruitages et des voix (privilégiez la VO please).
Son point fort – Une ambiance et une histoire très solide.
Son point faible – Des phases d’infiltration foirées et une impression de déjà-vu au niveau de l’histoire.
Conclusion
A mon gout, difficile de parler de chef d’œuvre pour The Last of Us à cause de ses trop nombreux défauts. Il n’en reste pas moins un jeu d’une grande maîtrise (autant technique que narrativement) et mémorable grâce à un des meilleurs duos du monde des jeux vidéo. Il est vrai qu’on n’en ressort pas indemne. |
9/10 |