Fiche
D’après l’autobiographie, Les Sept Piliers de la sagesse, de Thomas Edward Lawrence | |
Réalisateur | David Lean (Le Docteur Jivago) |
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Scénaristes | Robert Bolt (Le Docteur Jivago), Michael Wilson (La Vie est belle) |
Acteurs | Peter O’Toole (Comment voler un million de dollars), Anthony Quinn (La Strada), José Ferrer (Cyrano de Bergerac), Omar Sharif (Le Docteur Jivago), Alec Guinness (Star Wars : Episode IV – Un nouvel espoir (La Guerre des étoiles)), Jack Hawkins (Le Pont de la rivière Kwai), Anthony Quayle (Le Faux Coupable), Claude Rains (Les Enchaînés) |
Titre original | Lawrence of Arabia | Date de sortie | 15 mars 1963 |
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Pays | UK | Budget | 15 000 000 $ |
Genre | Aventure, Drame, Historique, Guerre | Durée | 3h47 |
Vainqueur de sept Oscar®, dont celui du meilleur film en 1962, Lawrence d’Arabie est un chef-d’œuvre intemporel de l’histoire du cinéma. Réalisé par le légendaire David Lean, lui-même lauréat de deux Oscars® du meilleur réalisateur (pour Lawrence d’Arabie en 1962 et Le Pont de la rivière Kwaï en 1957), le film révèle Peter O’Toole dans le rôle de T.E. Lawrence, un officier britannique audacieux qui, pendant la Première Guerre mondiale, parvint à unir les tribus arabes du désert dans la révolte contre le puissant Empire Turc. Sa récente restauration et remasterisation au format 4K permet aujourd’hui de redécouvrir, dans une édition spéciale 50ème anniversaire, cette fresque épique et majestueuse dans une version fidèle à la vision de son illustre réalisateur. |
Date de sortie Blu-ray/DVD | 12 novembre 2012 | Format vidéo | 2.20:1 |
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Langues | Français, Japonais (5.1 Dolby Digital), Anglais (DTS HD Master Audio 5.1) | ||
Sous-titres | Français, Anglais, Arabe, Japonais, Néerlandais | ||
Suppléments | Peter O’Toole revisite « Lawrence d’Arabie », Le making-of de Lawrence d’Arabie, Entretien avec Steven Spielberg, Reportages d’époque (Ma’an, Jordanie: Le casting des chameaux, A la recherche de Lawrence, Romance d’Arabie, Du vent, du sable et des étoiles: le tournage d’un classique), Avant-première à New York, Campagnes de publicité |
Critique
Classé septième dans le Top 100 de l’American Film Institute et détenteur de l’Oscar le plus prestigieux (celui du meilleur film qui ne doit pas tout de même pas faire oublier les six autres), Lawrence d’Arabie, le long-métrage du britannique David Lean est une figure notable du cinéma. Souvent cité par les plus grands cinéphiles, souvent copié mais jamais égalé, il fallait donc que je perfectionne ma culture cinématographique en l’ajoutant dans mon tableau de chasse. La sortie du blu-ray est l’occasion parfaite.
Le tout commence sur une musique sur fond noir, le genre qui vous fait demander si le blu-ray ne déconne pas, si on n’a pas oublié l’image… Non, il s’agit simplement d’un autre temps, une époque défunte où les films avaient des entractes pour mieux souffler (il ne faut pas oublier la durée monstrueuse du film : trois heures quarante-sept, provoquant la colère des diffuseurs).Lawrence d’Arabie s’ouvre ensuite sur un magnifique plan et un thème entraînant permettant d’afficher l’équipe du film. Avant de continuer, il faut savoir que le film adapte la vie de Thomas Edward Lawrence (notamment son livre, Les Sept Piliers de la sagesse, paru en 1926) donc les évènements relatés par le film sont inspirés de faits réels. Un constat rendant encore plus impressionnants les faits.
Il s’agit d’un film d’aventure à l’ancienne (un peu comme Le Seigneur des Anneaux dans un autre genre, la fantasy, avait su si brillamment restituer) comprendre avec du spectacle, un sens du voyage et de l’Aventure (avec un grand A) et surtout de la psychologie. Car nous ne sommes pas dans un film d’aventure où le héros manie un fouet et où des temples s’écroulent, nous sommes dans le monde réel, un monde suivant l’évolution de la psyché de son personnage principal à travers son périple (à la manière de Frodon, il débute comme un jeune innocent rêveur et plein de vie pour basculer de plus en plus vers le côté sombre). On pourrait même voir en Lawrence d’Arabie le préquel d’Apocalypse Now où le personnage de Lawrence serait le colonel Kurtz (joué par Marlon Brandon qui a justement failli incarner Lawrence) avant les évènements du film de Coppola. Un homme plein d’idéal et de bravoure mais que la guerre a perverti. En cela, Lawrence d’Arabie continue même cinquante ans après sa sortie de provoquer une fascination qui fait de lui un chef d’œuvre intemporel du cinéma. D’ailleurs difficile de ne pas penser à La Guerre des Etoiles en regardant le film.
On pourrait s’arrêter là mais ce serait oublier que le film qui a révélé Peter O’Toole contient son lot de scènes de batailles où des milliers de cavaliers foulent le sol du désert pour résonner à jamais sur la pellicule. D’ailleurs une scène aura bénéficié du prêt par l’armée marocaine de 2000 cavaliers! Un constat impensable de nos jours où les effets spéciaux sont maîtres. Autant que j’avais été déçu par la fameuse course de char de Ben-Hur (ridiculisé par la course de Pod de Star Wars Episode I), j’ai été soufflé par la puissance épique de Lawrence d’Arabie. A noter aussi qu’à l’instar de la première partie de la trilogie Le Seigneur des Anneaux, le long-métrage du jour embrasse les causes du voyage à l’aide de décors magnifiques (contrebalançant à merveille avec ceux de la Nouvelle-Zélande) et une certaine « lenteur » chargée de représenter la longueur du voyage.
Il y a encore tant de choses à dire sur ce classique mais je pense avoir dit l’essentiel et m’arrêterait juste quelques secondes sur la présence d’Alec Guinness ici dans le rôle du prince Fayçal. Difficile de ne pas penser à son rôle culte d’Obi-Wan Kenobi tant ses manières s’y collent.
Test
Quelle beauté. Franchement, je suis souvent assez critique par rapport au restauration des films mais celle de Lawrence d’Arabie m’a laissé sur le cul. Tout d’abord, je sens qu’il va falloir racheter le film quand ils vont sortir les nouvelles versions des blu-ray (en 4K soit le double de la définition actuelle) car le long-métrage a été restaurée en 4K (un format visible dans quelques cinémas à Paris et je peux vous dire que c’est très beau). Néanmoins même en définition 1080p, le très-long-métrage de David Lean est une merveille. Jamais il ne sera aussi beau et il est même parfois facile d’oublier qu’il a plus de cinquante ans. Une restauration que le film méritait largement (regardez les images à la fin du paragraphe pour vous faire une idée).
Pour le son, on sera moins dithyrambique mais il demeure suffisamment solide pour retranscrire la magnifique musique du film. Un regret que seule la VO ait bénéficié d’une master HD.
Peter O’Toole revisite « Lawrence d’Arabie » (21mn07)
Bonus exclusif au blu-ray et de prime intéressant. Peter O’Toole offre quelques anecdotes sur le tournage du film (dont notamment la scène culte où il met pour la première fois le djellaba blanc) et partage sa relation avec les autres acteurs (à noter une anecdote assez drôle sur Claude Rains où les deux acteurs cohabitaient difficilement à l’écran du fait de la petite taille de Claude) et l’équipe du film avant de se terminer sur une note triste à propos de la mort de son ami, le réalisateur de Lawrence d’Arabie David Lean. Un document signé Bouzereau, le fameux réalisateur de making-of des films de Spielberg. Le seul reproche que je pourrais faire, c’est que c’est trop court.
Le making-of de Lawrence d’Arabie (1h01mn29)
Ce making-of produit pour la restauration de 1989 est parfait car il attaque tous les côtés du tournage sans jamais verser dans la promo (évidemment car il n’y aucun besoin de le faire). On bénéficie alors de la vision des protagonistes suffisamment détachés pour être capable d’analyser le film objectivement. Il dispose aussi d’une foule d’interviews (Omar Sharif est celui qui intervient le plus) et d’anecdotes rendant ce film encore plus légendaire. L’élément indispensable.
Entretien avec Steven Spielberg (8mn49)
Spielberg raconte comme le film l’avait marqué et aborde les différents points intéressants autour du film comme comment il l’a amené à appréhender le cinéma ou les controverses sur l’exactitude historique en passant par la restauration.
Reportages d’époque
Séries de reportages datant vraiment de l’année de la sortie de Lawrence d’Arabie, assez curieux car ils permettent de se faire une idée de la promotion d’un film à l’époque (un moyen qui n’a finalement pas beaucoup changé).
– Ma’an, Jordanie: Le casting des chameaux (2mn): Se concentre sur la manière de former une équipe d’élites sur chameaux.
– A la recherche de Lawrence (5mn): Featurette à propos de la difficulté du tournage en plein désert où se mêlent vents de sable et températures monstrueuses (pouvant aller jusqu’à plus de 48 degrés).
– Romance d’Arabie (4mn37): Autre featurette sur le désert mais s’attachant plus au mystère et à sa légende.
– Du vent, du sable et des étoiles: le tournage d’un classique (version de 1970) (4mn32): Un mix des deux précédents.
Avant-première à New York (1mn08)
Courte vidéo chargée de la faire la promotion du film avec des images des acteurs lors de l’avant-première.
Campagnes de publicité (4mn51)
Featurette assez atypique revisitant les différentes campagnes de publicité et les analysant. Assez intéressant et permettant de voir la manière d’appréhender la publicité selon les pays.
A noter que la version deluxe (que je n’ai pas) dispose d’un blu-ray supplémentaire avec un paquet de bonus : Scènes additionnelles inédites présentées par Anne V. Coates, Entretien inédit avec Martin Scorsese « L’attrait du désert : Martin Scorsese parle de Lawrence d’Arabie », Documentaires (« In Love with the Desert », « Le Roi Hussein visite le plateau de Lawrence d’Arabie », « Du Vent, du Sable et des Étoiles » (version originelle de 1963)), Entretiens d’archive avec William Friedkin, Sydney Pollack et Steven Spielberg, Bandes-Annonces & Pubs TV.
Conclusion
Un chef d’oeuvre du cinéma, un film d’aventure à l’ancienne sur la plus grande aventure d’un héros controversé. Un héros qui n’était qu’un homme nommé Thomas Edward Lawrence mais que la gloire a renommé en Lawrence d’Arabie. | |||
10/10 |
La qualité de la restauration de l’image est époustouflante. Le reste est très solide même si ça manque d’un documentaire sur la vraie vie de Lawrence d’Arabie. | |||
Image : 10/10
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Son : 8/10
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Bonus : 8/10
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9/10 |