Critique : The Shadow’s Edge

Oh tiens, un nouveau Jackie Chan qui n’a pas de mauvaises critiques et qui sort même carrément au ciné. Ça doit être bon signe. En plus, en fan du bonhomme, difficile de dire non à The Shadow’s Edge (en attendant de le revoir dans un Rush Hour 4 sponsorisé par Donald Trump ?).

Premier choc avec l’âge de Jackie. Je l’avais déjà vu plus tôt dans l’année dans Karate Kid : Legends, mais ça m’a quand même attristé de le voir aussi marqué par le temps (les veuchs, ça ne pardonne pas – il fait clairement ses 71 ans). Et là, petite montée de stress. Comment ils vont gérer les scènes d’action ? J’ai encore en mémoire la course gênante de Stallone pour échapper à ses poursuivants dans un épisode d’Expendables.

Les premières scènes d’action où des flics qui poursuivent des cambrioleurs ingénieux se font d’ailleurs sans lui. C’est spectaculaire, mais parfois gâché par du numérique trop visible (mention spéciale au flic qui saute d’une tour sans aucune sécurité). Le cinéma hongkongais n’a pas besoin de ça. Heureusement, une fois cette introduction passée, The Shadow’s Edge abandonne presque complètement le CGI et se contentera des effets pratiques beaucoup plus impressionnants.

Jackie Chan : 71 ans, toujours pas à la maison de repos

En fait, la deuxième partie du film, c’est du cinéma d’action dans sa forme la plus pure, où les papys Jackie Chan et Leung Ka-fai Tony apportent une vraie épaisseur à ce qui aurait pu n’être qu’un actioner banal. Pour la petite histoire, le film est une adaptation de Filatures (2007), où jouait déjà Leung. Wikipédia m’apprend que le réal’ Larry Yang a gardé la structure narrative originale – notamment l’idée de l’équipe de surveillance à pied – mais a réécrit 85 à 90 % du film et imaginé son méchant comme un survivant de Filatures. Plutôt cool comme approche.

Quoi qu’il en soit, Jackie et Leung apportent une vraie dose d’émotion au film, même s’ils n’échappent pas aux clichés du genre (mais hé, un bon cliché bien placé, parfois, ça fait mouche). Le thriller fonctionne super bien, et c’est difficile de ne pas se laisser embarquer dans cette course-poursuite un peu folle, avec des filatures tendues et une réflexion intéressante sur la technologie, notamment l’IA : efficace, certes, mais avec des limites.

Quant aux scènes d’action… honnêtement, j’ai été choqué par leur efficacité. Les jeunes assurent, mais les papys ne sont pas là pour commenter. Leung Ka-fai Tony se tape même une séquence complètement démente, qui m’a renvoyé aux plus belles heures de The Raid. Il y a sûrement eu des subterfuges et des doublures, mais ça ne se voit pratiquement pas. Sur un ou deux plans, j’ai cru reconnaître une doublure… mais c’était tellement rapide que j’en suis même pas sûr. Et ça, c’est une excellente nouvelle.