Quand King rencontre Wright
Fiche
| Titre | Running Man | Titre VO | The Running Man |
|---|---|---|---|
| Réalisateur | Edgar Wright | Scénaristes | Michael Bacall et Michael Bacall & Edgar Wright, d’après le roman de Stephen King |
| Acteurs | Glen Powell, William H. Macy, Lee Pace, Michael Cera, Emilia Jones, Daniel Ezra, Jayme Lawson, Sean Hayes, Colman Domingo, Josh Brolin | ||
| Date de sortie | 19 / 11 / 2025 | Durée | 2h 13 |
| Genre | Action, Aventure, Science-fiction, Thriller | Budget | 110 000 000 $ |
Dans un futur proche, The Running Man est l’émission numéro un : un jeu de survie brutal où des candidats, les Runners, doivent fuir trente jours durant des tueurs professionnels, sous l’œil avide d’un public captivé.
Critique
Quand on demandait à Edgar Wright quel était son remake fantasmé, il répondait Running Man. Dès lors, c’est avec excitation que j’ai enfin pu découvrir son adaptation du roman de Stephen King, la cinquième (!) de cette année et la deuxième d’un roman publié sous le pseudonyme Richard Bachman avec Marche ou Crève. Une adaptation qui reste fidèle au roman tout en rendant hommage à la version de 1987 avec Arnold Schwarzenegger dans le rôle-titre et en glissant des références à l’œuvre du roi de l’horreur (Derry <3).
Cette version prend le contre-courant du blockbuster classique en ne débutant pas par une scène d’action, mais par un homme qui n’est pas en colère (mensonge !). Edgar Wright prend bien le soin de faire sa mise en place, histoire de faire monter la sauce. Ce qu’il réussit en soufflant sur les braises du feu intérieur de son héros, et par extension du spectateur (même s’il ne va pas aussi loin que le roman).
Glen Powell, dans un registre différent de celui où on a l’habitude de le voir, parvient parfaitement à illustrer la fureur de ce brasier intérieur (mention spéciale à sa fabuleuse rage lors du climax). Pour couronner le tout, il y a aussi cette géniale tension lorsque le jeu Running Man débute. Le héros se présente alors seul face au monde (façon Scott Pilgrim), rien de plus stressant.
Un thriller qui manque de folie mais pas de tension
On note également une volonté, présente dans le livre (je n’ai pas vu la version avec Schwarzy, seulement lu le roman qui est loin de m’avoir marqué), de critiquer la télévision et ses dérives. Le tout avec des morceaux plus actuels, comme les deepfakes et j’en passe. Pour l’anecdote, les événements du roman de King, publié en 1982, se déroulent en 2025. Pas de bol, le tout respire le déjà-vu et la critique n’est pas assez acerbe.
Côté scènes d’action, j’avoue avoir été un peu déçu. Edgar Wright n’a toujours pas réussi à retrouver l’inventivité de son chef-d’œuvre : Scott Pilgrim (2011). À la place, on a des séquences classiques, heureusement efficaces, évitant au maximum les effets spéciaux numériques (ce qui est une bonne chose).
Il est dommage que la séquence Maman, j’ai raté l’avion avec (tiens) Scott Pilgrim n’ait pas été poussée plus loin. Il y avait moyen de faire des trucs géniaux. Peut-être pour ne pas briser cette tendance à la sobriété, qui colle avec le roman, loin de la déconnade. Le héros ne fait pas de miracles. Il n’est pas un surhomme, même s’il est largement au-dessus de la moyenne. Mais je me dis qu’il y avait moyen d’aller plus loin via l’émission.
On notera une différence au niveau de la fin. C’est amusant, car l’autre adaptation de l’année de Bachman en faisait également de même.
⚠️ Partie avec spoilers sur la fin
Dans le roman, Ben prend le contrôle de l’avion et le crashe dans la tour pour tuer ce salopard de Killian. Celle retenue dans le film est satisfaisante ? J’avoue avoir eu un coup d’émotion pour les retrouvailles, mais c’est dommage de ne pas avoir été nihiliste jusqu’au bout. C’était quand même une force des œuvres de Bachman.
Par Christophe Menat bluffé par l’année 2025 de King.
Conclusion
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Running Man n’est pas le chef-d’œuvre d’action que j’espérais, mais il reste une expérience solide, portée par un Glen Powell au top et une tension palpable. |
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| 7/10 | |