Critique : Dispatch

Mon deuxième (et inattendu) GOTY

Fiche

Titre Dispatch
Éditeur AdHoc Studio Développeur AdHoc Studio
Plate-forme PlayStation 5, Windows Date de sortie 12 / 11 / 2025
Joué sur PlayStation 5Game Genre Action, Animation, Aventure, Comédie, Drame, Fantastique, Mystère, Policier, Science-fiction, Thriller

Critique

J’ai découvert Dispatch totalement par hasard, au détour d’une bande-annonce diffusée lors d’un événement (je ne me souviens plus lequel, malheureusement). J’avais tout de suite été intrigué par le style, l’univers, les graphismes et le casting vocal — Aaron Paul et Jeffrey Wright, quand même.

Quand les anciens de Telltale reprennent le flambeau

J’ai ensuite appris qu’il s’agissait d’un jeu développé par d’anciens membres de Telltale Games. Après avoir travaillé sur The Walking Dead, The Wolf Among Us ou encore Tales from the Borderlands, ils ont fondé AdHoc Studio en 2018 avec l’envie de poursuivre l’héritage du récit interactif. Telltale les avait d’ailleurs sollicités pour The Wolf Among Us 2, annoncé aux Game Awards 2019 (tiens, c’est peut-être à cet événement que j’ai découvert Dispatch pour la première fois). Mais comme le développement patine, ils se sont concentrés sur leur premier titre original : Dispatch, annoncé aux Game Awards 2024 (ah ben voilà, c’est bien là que je l’avais vu).

Dispatch se déroule dans un Los Angeles alternatif où les super-pouvoirs sont monnaie courante. Rien de foncièrement original à première vue, tant le pitch a déjà été exploité ailleurs. Mais l’originalité du jeu vient du SDN, pour Superhero Dispatch Network, une entreprise chargée de fournir des services de super-héros à ses clients. C’est au sein de cette organisation que travaille notre héros, Robert.

Le système de dispatching : simple, stressant, brillant

Les huit épisodes du jeu nous mettent aux commandes du dispatching des super-héros selon les urgences. Ce système constitue le cœur d’un mini-jeu incroyablement addictif, où il faut analyser chaque situation pour envoyer le ou les super-héros adaptés. Le tout avec un temps limité — qui ajoute un petit stress bienvenu — et un système de synergies entre personnages. L’interface, sobre et intuitive, colle parfaitement à l’esprit du jeu. Une vraie réussite.

Autour de ce mini-jeu, AdHoc Studio déploie une narration finement ciselée mêlant action, drame et humour. J’ai été surpris au début de constater que, contrairement aux jeux Telltale, on ne contrôle pas directement le héros : on suit des cinématiques et on choisit seulement les réponses aux moments clés. Un véritable film interactif.

Un vrai (génial) film interactif

Cela pourrait être frustrant si le mini-jeu n’était pas aussi brillant et la direction artistique aussi irréprochable. Les cinématiques sont sublimes : un vrai régal visuel. Et l’histoire… Je suis littéralement tombé amoureux du récit. Malgré l’overdose de productions super-héroïques ces dernières années, Dispatch arrive à proposer une intrigue vraiment haletante, portée par des personnages incroyablement attachants. Ce qui rend le mini-jeu encore plus addictif, puisqu’on finit par connaître et apprécier les super-héros qu’on envoie sur le terrain.

Pour dire à quel point l’écriture fonctionne : le jeu propose deux intrigues amoureuses possibles, et les personnages sont tellement bien écrits que j’ai buggé au moment de choisir. Si ce n’est pas un compliment ultime à la caractérisation… Sans parler d’un moment particulièrement poignant où j’ai versé quelques larmes. Pour moi, c’est la preuve ultime que Dispatch est une petite merveille d’écriture.

Au final, son seul véritable défaut est que les personnes allergiques aux films interactifs auront du mal à adhérer. Heureusement, je n’en fais pas partie. Dispatch est clairement mon GOTY, aux côtés de Clair Obscur : Expedition 33. Et je suis très curieux de voir ce que prépare AdHoc Studio pour la suite — en espérant un Dispatch 2. C’est d’ailleurs probable, puisque le jeu a rencontré un énorme succès, avec un million d’unités vendues en dix jours, au point que le studio envisage déjà une deuxième saison.

Par qui surveille désormais AdHoc Studio de très près.

Conclusion

Je m’attendais à un petit jeu narratif sympa pour passer le temps, et je me retrouve avec un titre qui m’a accroché du premier au dernier épisode, entre deux crises de stress à envoyer les mauvais super-héros et une hésitation existentielle sur ma romance virtuelle. C’est simple : j’ai tout adoré. Et si AdHoc Studio annonce une saison 2, je suis prêt à rempiler direct. En attendant, Dispatch est mon second GOTY avec Clair Obscur.

+

  • Un mini-jeu de dispatching ultra addictif
  • Une narration maîtrisée
  • Des personnages extrêmement attachants
  • Une direction artistique superbe
  • Un univers super-héroïque revisité
  • Une structure en épisodes efficace

  • Le format film interactif peut rebuter
10/10
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