Critique : Sinners

Une nuit au Mississippi

Fiche

Titre Sinners Titre VO
Réalisateur Ryan Coogler Scénariste Ryan Coogler
Acteurs Michael B. Jordan, Hailee Steinfeld, Delroy Lindo, Jack O’Connell, Jayme Lawson, Wunmi Mosaku, Omar Benson Miller, Li Jun Li, Lola Kirke
Date de sortie16 / 04 / 2025 Durée2h 17
GenreAction, Drame, Horreur, Thriller Budget90 000 000 $

Alors qu’ils cherchent à s’affranchir d’un lourd passé, deux frères jumeaux reviennent dans leur ville natale pour repartir à zéro. Mais ils comprennent qu’une puissance maléfique bien plus redoutable guette leur retour avec impatience…

Critique

Entre deux Black Panther, Ryan Coogler en profite pour faire son « petit » film de vampires (je mets des guillemets, car il a quand même coûté 90 millions) reposant sur un scénario original écrit de sa main. Si le scénario est original, Coogler a tout de même cité deux excellents films de Robert Rodriguez comme influences : Une nuit en enfer (1996) et The Faculty (1998).

Bref, il m’a été difficile de ne pas penser à ces deux films (que j’ai adoré). Surtout le premier, dont le pitch est quasiment identique à celui de Sinners : deux frères criminels se retrouvent coincés dans un club par des vampires. Toutefois, Coogler tente de déployer une intrigue dramatique plus forte. Il faut dire que la première partie du film prend son temps dans sa mise en place. Chaque personnage est introduit et développé.

Le tout dans une ambiance Mississippi des années 1930 sublimée par la magnifique photographie d’Autumn Durald Arkapaw, que le réalisateur retrouve après Black Panther : Wakanda Forever (2022). Parmi les autres retrouvailles, on notera l’inévitable Ludwig Göransson à la BO (il a fait tous les longs-métrages de Coogler) et Michael B. Jordan (encore un autre qui a fait tous les films de Coogler – par contre, ça risque d’être compliqué pour Black Panther 3). Bref, Coogler est avec sa mifa.

Si l’intention de développer ses personnages est louable, je regrette tout de même que la première partie soit trop longue. Sans oublier cette insupportable manie, dans les films, de spoiler la fin en ouverture avant de revenir en arrière. Récemment, Companion (2025) le faisait et je ne comprends pas du tout l’intérêt, car cela casse une grosse partie du suspense, puisque l’on sait comment cela va finir. Cela me fait le même effet que ce petit résumé de la bande-annonce placé en ouverture de celle-ci, en mode « ne partez pas », vous allez voir des trucs de ouf.

« À force de danser avec le diable, un beau jour, il viendra te chercher chez toi. »

Heureusement que le scénario est assez malin dans sa façon de structurer les enjeux, de sorte que chacun des comportements ne fasse pas lever les yeux au ciel (un geste souvent actionné dans les films d’horreur).

Coogler peut également compter sur de formidables acteurs capables d’invoquer l’émotion, même sur un plan très simple. En MVP, je retiens un Michael B. Jordan tout simplement époustouflant. Le mec joue des jumeaux, et on arrive très vite à les différencier grâce à son jeu (même si il y a les couleurs). Pour l’anecdote, mon daron qui m’avait accompagné à la séance a vraiment cru que c’étaient deux acteurs différents. Il était soufflé quand je lui ai dit que c’était un seul acteur. Bref, une énorme performance de Jordan. Côté méchant, le génial Jack O’Connell (que j’adore depuis Les Poings contre les murs, 2013) est sensationnel en tant que vampire.

Sinners est aussi génial dans sa représentation des créatures de la nuit (malgré du sang numérique un peu foireux). C’est classique mais efficace, notamment au niveau des yeux. Mais là où le long-métrage s’envole, c’est durant ses scènes musicales, principalement celle qui invoque les esprits. La scène est magistrale, du genre qui se fait une place durable dans notre cerveau et dont on repense encore après être sorti de la salle. On peut également en compter une autre pour Jack O’Connell.

Par pressé de découvrir le Black Panther 3 de Coogler.

Conclusion

Avec Sinners, Ryan Coogler signe sa Nuit en Enfer et livre un formidable film de vampires porté par une photographie sublime, une musique mémorable, des acteurs géniaux et une scène magistrale. Dommage que la première partie soit un peu longue et que la fin soit spoilée dès le début.

+

  • Scène des esprits
  • Michael B. Jordan et Jack O’Connell
  • Photographie et musique sublimes

  • Première partie longuette
  • Pourquoi spoiler la fin ?
8/10
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