Fiche
Préquel de la saga Alien | |
Réalisateur | Ridley Scott (Alien, le huitième passager) |
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Scénaristes | Jon Spaihts (The Darkest Hour), Damon Lindelof (Cowboys et envahisseurs) |
Acteurs | Michael Fassbender (Shame), Charlize Theron (Young Adult), Noomi Rapace (Babycall), Idris Elba (la série Luther), Patrick Wilson (Insidious), Guy Pearce (Lock Out), Rafe Spall (Anonymous), Logan Marshall-Green (la série Dark Blue), Sean Harris (la série The Borgias), Kate Dickie, Emun Elliott, Benedict Wong |
Pays | USA | Date de sortie | 30 mai 2012 |
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Genre | Action, Épouvante, Horreur, Science fiction | Durée | 2h03 |
Budget | 150 000 000 $ |
Une équipe d’explorateurs découvre un indice sur l’origine de l’humanité sur Terre. Cette découverte les entraîne dans un voyage fascinant jusqu’aux recoins les plus sombres de l’univers. Là-bas, un affrontement terrifiant qui décidera de l’avenir de l’humanité les attend. |
Critique
Prometheus ou le pari casse-gueule de Ridley Scott car malgré toute la bonne volonté du monde, il est tellement facile de s’attirer les foudres des fans de la saga Alien. D’ailleurs, on pressent que Ridley Scott l’a compris via les nombreuses interviews où il explicite que Prometheus est une nouvelle mythologie dissociée d’Alien même s’il partage le même univers. On pourrait croire à un argument bidon destiné à calmer la foule en colère seulement ce n’est pas le cas, j’y reviendrais plus tard.
On ne va pas tourner autour plus longtemps, pour Marvelll, Prometheus est une petite déception car il n’est pas le film de SF révolutionnaire promis. Toutefois, cela reste un excellent film. Son plus gros défaut est qu’il ressemble dans les grandes lignes au premier Alien, un peu le même mal que le préquel de The Thing sorti l’année dernière. On pourrait même parler de remake maquillé si Prometheus n’apportait pas beaucoup contrairement justement à The Thing.
Il faut se rappeler dans le premier Alien du fameux Space Jockey, cette créature extraterrestre qui était le premier contact entre l’humanité et une race d’une autre planète. Ridley Scott regrettait que cette créature ait été complètement éclipsée par le Xénomorphe. Il voyait donc en Prometheus, l’occasion de faire tomber le rideau sur le mystère quant à l’origine de cette créature au look bizarre. C’est bien le cas, Prometheus dévoile tout à propos du Space Jockey rajoutant un pan dans la mythologie Alien déjà très diversifiée.
De plus, il est très important de souligner que la planète où se déroule Prometheus n’est pas la planète où se pose le Nostromo donc le Space Jockey que nous verrons dans Prometheus n’est pas celui d’Alien, le huitième passager. La planète non-colonisée d’Alien, le huitième passager est LV-426 (d’ailleurs rebaptisée Acheron dans Aliens, le retour où elle est colonisée par des humains – monumentale erreur comme dirait l’autre) et celle de Prometheus est LV-223. Je tenais à le préciser parce que je n’étais du tout au courant en regardant le film et à la fin, j’ai pesté devant les très nombreux problèmes de raccords entre Prometheus et Alien, le huitième passager. C’est en me renseignant sur internet que je me suis aperçu qu’il n’y avait pas lieu de rester bloqué sur ces problèmes vu qu’ils n’existent pas. Le film devient nettement meilleur quand on le sait.
Je n’en dirais pas plus sur l’histoire mais elle demeure réussie en réussissant à dévoiler une intrigue soutenue et de nouvelles scènes chocs malheureusement la faiblesse du scénario pénalise beaucoup l’ensemble notamment sur les dialogues manquant de profondeur et une réflexion méta-physique restée sur le plancher des vaches sans oublier les artifices parfois bidons (les deux scientifiques qui se paument dans le vaisseau alors qu’ils disposent du sommet du hightech – la connerie n’a donc pas de remède dans le futur ?). Quel dommage surtout que le sujet de départ a amené monts et merveilles sur le net avec les élucubrations les plus farfelues et bandantes. Au vu du résultat final, je ne peux pas dire que j’ai été déçu mais ça fait beaucoup penser à Lost où les réponses amènent encore plus de questions (il n’est donc point étonnant de voir qu’un des scénaristes de Prometheus a officié sur la série culte). D’ailleurs en passant pour ceux qui n’ont pas compris le premier plan du film :
Il s’agit tout simplement de la création de l’humanité, la créature boit un liquide noirâtre qui a pour conséquence de déconstruire sa séquence ADN par la suite reconstruite lorsqu’il tombe dans l’eau. Une belle manière de concilier mythologie et darwinisme. Ce sont eux qui ont injecté la vie sur notre planète à partir du sacrifice d’un des leurs. Ce qui explique la correspondance ADN lors de l’étude de Shaw.
Le point le plus majestueux de Prometheus concerne la réalisation. Ridley Scott s’y éclate et livre parmi les plus beaux plans de l’espace jamais vus depuis le fabuleux générique d’ouverture d’Avatar. Sans compter de nombreuses scènes chocs même si elles ne traumatiseront pas toute une génération comme avec le premier Alien. Ma préférée va de loin pour :
la scène de césarienne avec Shaw qui se démerde toute seule comme une grande. Une séquence tendue comme un string taille 36 sur le cul d’une vache.
On pourra regretter la perte du sentiment de claustrophobie inhérent à l’épisode où il y avait un huitième passager (j’essaie de trouver d’autres appellations pour le premier Alien, j’en ai marre de répéter le titre) mais on récupéra un film bien plus spectaculaire (encore des regrets par rapport à la bande annonce qui en montre trop – au moins les scènes chocs sont préservées).
Les effets spéciaux sont à tomber par terre bien aidés par une 3D absolument sublime notamment sur les plans avec des décors naturels comme la grotte du début ou dans l’espace où jamais la 3D ne sera aussi majestueuse. Il faut savoir aussi que Ridley Scott a voulu minimiser les fonds verts ce qui expliquent les décors impressionnants parsemant le film. On parle aussi de constructions humaines absolument gigantesques. Les 150 millions du budget sont largement investis. A noter aussi une conversion en 3D superbe d’une scène de Lawrence d’Arabie.
Un petit reproche vis à vis de la musique qui n’arrive jamais à reproduire celle superbe de la bande annonce. Elle passe presque inaperçu.
Le casting est tout simplement phénoménal car il réunit les acteurs les plus over the top du moment : Fassbender, Theron, Rapace, Elba (quelle classe ce mec) et Guy Pearce. Mais la palme des rôles les plus marquants est à décerner à Fassbender et Rapace. Fassbender parce qu’il incarne à la perfection un androïde (David, pour l’anecdote, les robots dans la saga Alien ont des noms suivants les lettres de l’alphabet ainsi on a Ash dans Aliens le retour, Bishop dans Alien 3 et dans Alien, la résurrection, c’est Call) fasciné par Lawrence d’Arabie dont il reprend les manières légèrement excentriques et pour cette séquence géniale où il déambule seul dans le Prometheus. Rapace pour sa capacité magique à passer d’une femme fragile à une femme forte mue par un instinct de survie n’ayant rien à envier à celle de Ripley. Prometheus a sa Ripley et Noomi Rapace a enfin le grand rôle hollywoodien mérité (parce que bon Sherlock Holmes 2, hum hum).
D’ailleurs pour ceux qui n’ont pas bien compris ce qui a tué ou les objectifs des Prométhées (c’est mon petit nom que je donne aux créatures de la même race que le Space Jockey), voilà les explications :
Après avoir donné naissance à l’humanité, les Prométhées sont revenus sur leur décision et décident de la détruire (l’explication n’est pas donnée mais on peut imaginer pleins de choses, ma préférée, en même temps la plus logique, est la même décision que celle des humains pour détruire les machines dans la saga Terminator afin d’assurer leurs survies car pour les Prométhées, l’humanité est une création qui a échappé à leur contrôle et qu’il convient de détruire avant qu’elle ne gangrène l’univers). Pour la détruire, ils décident de fabriquer une ADM (Arme de Destruction Massive), pour ce faire, ils établissent un laboratoire sur une planète déserte afin de mener à bien leur projet sauf que ben ça se dégoupille mal et ça leur pète à la gueule.
Mais, vont me dire certains, il n’y a pas d’Alien alors qui les a tué ? Tout simplement le même mal qui touche l’un des membres de l’équipage (un espèce de ver rentre dans son corps) devenant fou furieux. On ne pouvait pas rêver meilleur moyen pour détruire une planète que de transformer les gens en mutants sanguinaires (oui parce qu’en plus, ils sont ultra durs à tuer).
Là où les choses déraillent un peu, c’est dans la soif de curiosité de David. Il fait sa petite expérience en soumettant le fameux liquide noir dans le verre du beau gosse Holloway et en plus, le sujet couche avec sa petite amie Shaw. Paf elle tombe enceinte et accouche d’une poulpe, créature tout droit sorti de l’imagination de Lovecraft, cette dernière finit par choper un Prométhée et lui fait l’amour comme jamais. Le fruit de leur union passionné sera une créature proche de l’Alien qu’on connaît (toutefois les différences biologiques s’expliquent par le fait qu’elle s’est accouplée avec un Prométhée et non pas un humain). Peut-être que cette dernière sera capturée et expérimentée dans LV-426, bien sûr ça va encore dérailler (il ne fait pas bon de manipuler les Xénomorphes, nous, on l’a enfin compris) et les milliers d’œufs n’attendront que le Nostromo pour lancer la saga culte aux quatre épisodes. Voilà, je pense avoir fait le tour des différentes questions qu’on pouvait se poser après le visionnage de Prometheus.
Y aura-t-il un Prometheus 2 ?
Au vu du final, on n’a que peu de doutes (Noomi et Fassbender à l’assaut de la planète d’origine des Prométhées, un concept ultra-bandant) et on l’espère de tout notre cœur mais…
ça dépendra du résultat au box-office du film. L’équipe du film, Ridley Scott en tête, semble en tout cas le vouloir. Il y a en tout cas les matériaux pour bâtir une nouvelle saga dans la même veine que celle d’Alien.
Conclusion
La déception de Prometheus se situe au niveau qu’il nous était vendu comme étant le 2001, l’Odyssée de l’espace nouvelle génération mais finalement, il ne s’agit que d’un film commercial, bien emballé au passage. Ridley Scott avait même dit de Blade Runner dans Mad Movies qu’il s’agissait d’un film davantage artistique que commercial, un propos pas anodin car il permet de souligner que Prometheus est bien un film commercial dans son esprit. Toutefois, il demeure indispensable à tous les fans de la saga Alien tant il apporte à la mythologie. |
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+ | – La réalisation – Les effets spéciaux – Le casting – Une nouvelle mythologie dérivée de celle d’Alien – Des scènes chocs |
– | – Ressemble au premier Alien – Le scénario en deçà de ce qu’on attendait |
8/10 |