Critique : The Penguin

Quelles semaines cela a été pour les fans de Marvel et de DC ! On a pu suivre, semaine après semaine, les aventures de deux vilains. Le tout dans des registres complètement différents. C’est comme cela que la « concurrence » doit fonctionner : se stimuler pour nous proposer des histoires passionnantes à suivre.

Dans ma critique du premier épisode, j’avais été inquiet concernant la propension à faire du blabla. Ça ne s’est pas arrangé dans le reste de la saison. The Penguin est une série très bavarde, souvent pour faire du remplissage à mon goût, même si quelques dialogues sortent du lot. Pour moi, c’est la plus grosse faiblesse de la première série du Batman Epic Crime Saga. C’est un poil trop long pour ce qu’elle a à raconter.

Cristin Milioti, MVP !

Heureusement, la série a de bonnes idées. Pour moi, j’en retiens surtout deux : l’histoire avec les deux frères d’Oz et l’épisode 4, Cent’Anni, autour de Sofia Falcone. Le premier, car il montre clairement qu’il n’y a aucune volonté de faire du Pingouin un antihéros. À la manière de Tony Soprano, Oz Cobb est un salaud du début jusqu’à la fin. Aucun moyen d’avoir de la vraie empathie pour lui, et ça, c’est génial. De Les Soprano, je note également un délire similaire autour du personnage de la mère. À tel point que j’ai une sensation de déjà-vu. C’est d’ailleurs un point qui m’a gêné pendant le visionnage, d’autant plus en ayant visionné la série Gotham.

Heureusement qu’il y a le personnage de Sofia Falcone. La créatrice et showrunneuse de la série, Lauren LeFranc, semble nettement plus inspirée avec ce personnage qu’avec celui du Pingouin. Quoi qu’il en soit, j’étais déjà fasciné par le personnage avant l’épisode 4. Mais celui-ci, mon préféré de la saison, m’a mis une claque. Cristin Milioti livre une performance hallucinante. Au passage, splendide le style vestimentaire (la robe du dernier épisode, un régal pour les yeux).

Pour l’anecdote, c’est un rêve pour l’actrice de jouer une méchante de Batman depuis qu’elle a décidé de devenir actrice. D’ailleurs, le premier film Batman qu’elle ait vu est Batman : Le Défi (1992) où le Pingouin est justement le méchant principal. Elle avait 6 ans et en a été marquée.

Trop prévisible pour son bien

À l’arrivée, j’ai pris un vrai plaisir à suivre les aventures du Pingouin, mais je regrette tout de même les longueurs et, surtout, une intrigue sans surprise. En même temps, c’est toujours difficile pour les séries dérivées d’être surprenantes, car elles sont coincées par leur statut de « dérivées ». Sans oublier le fameux « mais que fait Batman ? ». Visiblement, le chevalier noir ne semble pas s’intéresser aux quartiers pauvres de Gotham.