La magie vient de… Ken
Fiche
Titre | Barbie | Titre VO | – |
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Réalisateur | Greta Gerwig | Scénaristes | Greta Gerwig & Noah Baumbach |
Acteurs | Margot Robbie, Ryan Gosling, Issa Rae, Kate McKinnon, Alexandra Shipp, Emma Mackey, Simu Liu, Kingsley Ben-Adir, Ncuti Gatwa, John Cena, Michael Cera, America Ferrera, Ariana Greenblatt, Rhea Perlman, Helen Mirren, Will Ferrell | ||
Date de sortie | 19 / 07 / 2023 | Durée | 1h 54 |
Genre | Aventure, Comédie, Fantastique, Romantique | Budget | 100 000 000 $ |
Barbie vit à Barbieland où tout et tout le monde est parfait. Elle part ensuite à la découverte d’elle-même.
Critique
Malgré le génie de la promotion de Barbie (dont le coût dépasse celui du film) entre l’anecdote de la pénurie de peinture rose et le phénomène Barbenheimer, jamais je n’aurais cru qu’un film consacré à la poupée créée par Ruth Handler puisse atteindre de tels scores au box-office. On parle quand même du milliard dépassé au bout de trois semaines. J’ai même été très étonné de découvrir une salle comble pour ma séance malgré trois semaines me séparant du jour de sa sortie.
La naissance du MCU
Bref, le phénomène est réel. La naissance du MCU prêt à damner le pion au MCU. Le MCU est mort, vive le MCU ! Euh… Ouais, j’avoue qu’utiliser des sigles, ça peut prêter à confusion. D’un côté, je parlais du Mattel Cinematic Universe et de l’autre, du Marvel Cinematic Universe qu’on ne présente plus. En effet, Mattel a déclaré travailler sur 14 films.
Pour ma part, j’ai commencé à m’intéresser de très près au long-métrage de Greta Gerwig depuis la sortie de sa première bande-annonce où l’ouverture du 2001 : L’Odyssée de l’espace (1968) de Stanley Kubrick était reprise.
En faisant une référence à un tel chef d’œuvre cinématographique, naturellement, mon côté cinéphile a sorti la vuvuzela pour produire un boucan de tous les diables.
Puis bon, un film avec Ryan Gosling, je ne refuse jamais !
À tel point que je suis allé voir le film sans lire aucune critique ou même la moyenne IMDb, tellement j’étais sûr d’aller voir une bombe (dédicace à Oppenheimer). J’ai donc été surpris de constater de nombreuses faiblesses. Heureusement, la présence de grosses qualités permet de contrebalancer.
Le second degré ne permet pas d’effacer la superficialité
Commençons par le verre à moitié plein. L’univers de la poupée Barbie mis en scène par Greta Gerwig est splendide. Le premier tiers du film où l’on découvre justement Barbieland est absolument génial, car les idées y fourmillent tout comme les petites notes d’humour très second degré. Rien que pour ça, Barbie vaut le détour. Par contre, je ne sais pas si ça vaut le coup de se déplacer au cinéma, car rien n’est vraiment spectaculaire. Mais ça reste une histoire de goût personnel.
Concernant le verre à moitié vide. La narration connaît pas mal de soucis de rythme. Au vu de l’histoire racontée, la durée de presque deux heures me semble un peu excessive. Surtout, le scénario écrit par Greta Gerwig avec son compagnon Noah Baumbach est beaucoup trop verbeux. Ça blablate beaucoup tout en étant assez superficiel avec une mention spéciale sur ce sujet à propos du duo mère-fille.
Autant certains points sont culottés, comme la diabolisation de l’entreprise Mattel, ou traités avec finesse comme le propos sur le féminisme pas si extrémiste que ça. Autant, ça reste superficiel et passe au-dessus de pas mal de choses. Par exemple, la séparation de Barbieland avec le monde réel. Là où on pouvait imaginer une frontière, on se rend compte qu’en fait le monde réel n’est qu’un Barbieland inversé où les hommes auraient pris le pouvoir tant c’est caricatural. Au point que l’arrivée de Barbie dans ce monde ne provoque aucune émotion. Dommage car ça aurait pu donner naissance à des scènes très drôles. Heureusement donc que Will Ferrell répond présent.
I’m just Ken
La caractérisation des Barbies est tellement sommaire, car réduite à leur fonction, qu’elles se révèlent vite inintéressantes, la Barbie de Margot Robbie comprise à mon grand étonnement. La surprise viendra du Ken de Ryan Gosling. Le seul personnage à avoir un peu de profondeur au point de se transformer en MVP. Non seulement, il est hilarant (la plongée de Ken dans le monde réel permet d’adoucir la déception de celle de Barbie), mais en plus, il a un numéro musical vraiment marquant contrairement à celui de Barbie.
S’ensuit un final sans surprise où le message humaniste, plutôt que féministe (belle réussite de la part du duo de scénaristes sur ce point), est offert au spectateur. Ça reste basique, mais colle bien avec le thème. Il n’empêche que j’en suis ressorti un peu curieux. Je me demande comment le projet a réussi à faire un tel carton quand on voit qu’il ne semble ni être adapté aux enfants (trop verbeux, trop de second degré, des longueurs), ni aux adultes (message enfantin, caractérisation des Barbies sommaire, prévisible du début jusqu’à la fin). La magie du cinéma ? Ou celle du marketing ?
Par Christophe Menat surpris par le phénomène au vu du résultat.
Conclusion
Impossible de passer à côté du phénomène Barbie. Mais il faut tout de même avouer que je m’attendais à un meilleur film. Une fois passée la géniale découverte de Barbieland et ses habitants, le long-métrage de Greta Gerwig souffre de problèmes de rythme et d’un scénario trop superficiel pour être réellement marquant. Heureusement que la prestation de Ryan Gosling est phénoménale au point d’éclipser tout le reste du casting, Margot Robbie comprise. |
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6/10 |