Critique : Bellflower

Apocalypse Love

Fiche

Réalisateur Evan Glodell
Scénariste Evan Glodell
Acteurs Evan Glodell, Jessie Wiseman, Tyler Dawson, Rebekah Brandes, Vincent Grashaw
Pays USA Date de sortie 21 mars 2012
Genre Action, Drame, Romance Durée 1h46
Budget 17 000$
Woodrow et Aiden, deux amis un peu perdus et qui ne croient plus en rien, concentrent leur énergie à la confection d’un lance-flammes et d’une voiture de guerre, qu’ils nomment « la Medusa ». Ils sont persuadés que l’apocalypse est proche, et s’arment pour réaliser leur fantasme de domination d’un monde en ruine. Jusqu’à ce que Woodrow rencontre une fille… Ce qui va changer le cours de leur histoire, pour le meilleur et pour le pire.

Critique

Bellflower, un beau titre, une belle affiche, une bande annonce prometteuse faisait de ce film une de mes plus grosses attentes du mois de mars et j’avoue avoir été déçu. Le film s’éloignait de mes attentes. Je m’attendais sincèrement à une histoire d’amour sur fond d’apocalypse et ce n’est pas le cas de Bellflower. On ne peut même pas dire « pré-apocalyptique » comme le proclame Les Inrockuptibles mais bon, il faut bien attirer le petit spectateur comme moi, avide de sensations fortes.

Une fois assimilé cette déception (au bout d’une demi-heure, on comprend bien qu’il n’y aura pas d’apocalypse), Bellflower n’est pas mauvais. Sa plus grande qualité est à reverser à sa réalisation de malade dôtée d’une photo magnifique, une de mes plus grosses claques de ces dernières années. Le réalisateur a ajouté un filtre jaunâtre donnant l’impression que le monde de Bellflower est au bord de l’apocalypse, que le soleil va exploser. Un filtre qui joue beaucoup sur l’étrange sentiment d’être devant un Mad Max ou un de ses confrères se déroulant dans un monde dévasté. D’ailleurs, Mad Max est la référence absolue du film. Le héros et son meilleur ami le cite en permanence pour nourrir leurs fantasmes d’adultes encore bloqué au stade d’adolescent.

Avec ce filtre, un grain de plus bel effet achève de donner l’adjectif apocalyptique à Bellflower. La pellicule semble sale comme sorti d’une autre époque, d’une époque qui s’est déroulé avec une apocalypse et que nous, en tant que derniers survivants, avons sorti cette bobine d’une ville en ruine avant de la projeter dans nos salles de cinéma dans notre ville-bunker. Bellflower nourrit nos fantasmes les plus purs liés à l’Apocalypse.

Non, il n’y a pas à se mentir, Bellflower est une claque au niveau de la réalisation et de la photographie. Anecdote en passant, vous pouvez admirer le directeur photo en train de pisser dans la salle de bains durant la fête d’anniversaire de Courtney. Seulement le reste à un peu de mal à suivre.

Le plus gros défaut que j’ai trouvé au film concerne son interprète principal qui donne tout simplement envie de laisser tomber le film dès les dix premières minutes. On aura rarement fait mieux comme looser pas cool. Heureusement que son meilleur ami est présent pour nous éviter de quitter la salle. S’ensuit une rencontre amoureuse qu’on sait d’avance que ça va mal se terminer (soit parce qu’on a vu la bande annonce, soit parce qu’on n’est pas arrivé en retard à la projection et qu’on a vu les cinq premières minutes qui résument tout le film en un retour en arrière rapide). Du coup, on se met en mode auto-défense, vous savez cette position qui consiste à fermer notre cœur pour éviter de souffrir donc on se détache totalement de l’intrigue romantique. Ce qui est vraiment dommage parce qu’elle n’était pas mauvaise. Le film aurait sûrement plus d’impact si on n’en avait pas vu les cinq première minutes ou la bande annonce.

Quoi qu’il en soit, par la suite ça dégénère comme prévu et là, le film s’envole. Le héros autrefois antipathique finit par devenir attachant surtout grâce à l’ultime moment d’empathie survenant à la découverte de l’élément catalyseur:

Spoiler

sa petite amie couche avec son colocataire.

Dès lors, le film part dans une autre direction et abandonne tout montage « chronologiquement à l’endroit ». On est alors livré à un film entre rêve et cauchemar très réussi, le genre qui vous subjugue. Sans oublier cette p….. de BO. Il devient difficile de parler plus de Bellflower tant ça relève plus de l’expérience personnelle car il vibre en écho avec vos peines de coeurs.

Spoiler

Qui n’a jamais imaginé, alors au plus profond de notre souffrance, une telle fin comme celle de Bellflower où personne ne s’en sortirait sauf nous, nous, moi/toi et la femme/homme que j’/tu aimes. Car c’est ça la fin de Bellflower, un pur fantasme de Woodrow alors en proie à des pulsions autodestructrices. Il veut alors que tout le monde souffre avec lui et s’imagine à un scénario des plus acadabrants mêlé à ses fantasmes de fin du monde, ce qui explique le plan où un champignon atomique embrase le ciel.

Car c’est ce que le long-métrage est, une histoire d’amour déchue, c’est là qu’on trouve la véritable apocalypse du film, l’Apocalypse Love!

Conclusion

Bellflower est un putain de film indépendant seulement handicapé par sa première partie lourde. A noter une réalisation qui fait peur par sa maîtrise (surtout pour un premier long-métrage).
+ – réalisation et photographie sublimes
– une belle vision de la peine de coeur
– première partie lourde et ennuyante
Trophée7/10
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