Une démonstration technique sans gloire
Fiche
Titre | Avatar : La voie de l’eau | Titre VO | Avatar: The Way of Water |
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Réalisateur | James Cameron | Scénaristes | James Cameron & Rick Jaffa & Amanda Silver |
Acteurs | Sam Worthington, Zoe Saldana, Sigourney Weaver, Stephen Lang, Kate Winslet | ||
Date de sortie | 14 / 12 / 2022 | Durée | 3h 12 |
Genre | Action, Aventure, Fantastique, Science-fiction | Budget | 400 000 000 $ |
Se déroulant plus d’une décennie après les événements relatés dans le premier film, cette suite raconte l’histoire des membres de la famille Sully. |
Critique
Ben dis donc, il aura fallu l’attendre, cette suite. Rendez-vous compte, le premier Avatar est sorti en France le 16 décembre 2009. À titre de comparaison (particulièrement efficace chez les fans de Marvel), le premier film consacré à Iron Man est sorti un an plus tôt, le 30 avril 2008. Bref, c’était il y a une éternité.
Si Avatar a une place particulière dans mon cœur, c’est qu’il y a été, comme pour beaucoup de gens dans le monde, j’imagine, mon premier film intégralement en 3D (je n’étais toutefois pas étranger à la 3D l’ayant déjà expérimenté à Universal Studios – cœur avec les doigts, T2 3-D: Battle Across Time, encore James Cameron derrière). Je ressens encore la marque de la baffe sur ma joue. En même temps, c’est un film pour lequel je suis retourné trois fois au cinéma malgré 2h 41 au compteur.
Par contre, je n’ai aucun souvenir de la séance que je me suis fait à la maison de la version longue en mode plat. Ce qui n’est pas très bon signe. M’enfin bref…
Les années ont passé… Au début, je guettais avec impatience chaque nouvelle concernant une nouvelle aventure dans le monde de Pandora. J’ai même platiné le jeu vidéo. Puis la lassitude m’a gagné. Je n’ai pas eu un grand enthousiasme devant la machine marketing pour cette suite. La vague était-elle passée ?
Néanmoins, avec espoir, j’invoquais l’esprit de Brice de Nice pour surfer LA vague.
Vitrine technologique pour la 3D HFR
Désormais, je vais attaquer une partie un peu technique (rien de compliqué non plus, hein). Il s’agit des spécificités de la salle de cinéma où j’ai vu le film. Au Pathé Beaugrenelle, la salle disposait de la technologie Dolby Cinema avec 3D HFR. Le tout sur des fauteuils incroyablement confortables. C’est simple, ce ne sont pas des sièges de cinéma mais des fauteuils en cuir qu’on peut incliner pour se retrouver en position presque allongée. Le confort à l’extrême. Et je ne déconne pas. Sans oublier, cette entrée géniale sur un long couloir où sur la gauche étaient disposées des fleurs en mode Pandora et sur la droite un écran longiligne simulant l’eau.
Je ne vais pas vous présenter la 3D, tout le monde sait que c’est. Par contre, le HFR, c’est peut-être moins parlant. Bref, c’est pour High Frame Rate (cadence élevée). En gros, il s’agit d’augmenter le nombre d’images par seconde (par exemple, 48 images par seconde, soit le double du standard fixé à 24) afin de rendre le visionnage, surtout en 3D, plus confortable. Bref, Avatar : La Voie de l’eau a été tourné en HFR.
Pour le coup, c’est bluffant. Le nouveau film de James Cameron est tout simplement sublime à regarder dans ces conditions. Lors des passages dans l’espace et sous l’eau, t’as des plans qui font un copier-coller sur la rétine. J’adore particulièrement ceux qui sont en POV. J’ai kiffé, mais d’une force, les plans où on est à l’intérieur d’un véhicule. L’effet que donne la vitre sur l’extérieur est spectaculaire. On s’y croirait.
Bref, sans surprise, James Cameron livre encore un film dont l’avancée technologique est palpable. Par contre, je sais que ce n’est pas la première fois qu’il y a de la 3D HFR. De mémoire, il y avait Le Hobbit. En tout cas, c’est la première fois pour moi et j’ai été bluffé. J’avais peur de perdre la sensation « cinéma » typique des 24 images par seconde, mais non, ça passe crème.
La perfection de la narration par James Cameron
Maintenant, on arrive à la partie qui fâche. J’avoue ne pas avoir été totalement conquis par ce nouvel Avatar. Attention, je tiens tout de même à préciser qu’il s’agit d’un bon film. Malgré plus de trois heures, je n’ai pas ressenti la durée, grâce à un parfait rythme de la narration de James Cameron. Ce dernier sait quand il s’agit d’accélérer et quand il faut s’arrêter pour souffler.
Le créateur du Terminator arrive toujours autant à livrer des scènes d’action badass (le combat final rappelle celui de Wakanda Forever, mais l’enterre sans peine – en même temps, la difficulté n’était pas énorme) tout en invoquant l’émotion. Plusieurs moments du film ont jeté de l’eau dans mes yeux (je ne comprends pas, ce n’était pourtant pas une séance en 4D – blague de merde, check).
Les Na’vis à la mer
Malgré tout, le film souffre d’un gros problème à mon goût. Ceux qui se foutaient de la gueule du scénario du premier Avatar vont faire pareil avec celui-ci. En gros, après Les Na’vis dans la forêt et Les Na’vis à la montagne, on a Les Na’vis à la mer. Bref, on transpose l’histoire du premier opus dans l’eau, mais attention, pas dans ses profondeurs façon Talokan mais à sa surface, tout en ajoutant quelques intrigues pour lier les deux. S’il est conseillé d’avoir vu le premier, ce n’est pas obligatoire car tout est brièvement résumé (tant mieux, car j’avais un peu oublié).
Dès lors, j’ai eu une désagréable sensation de reboot. D’autant plus qu’ici, l’effet de surprise et le plaisir de la découverte disparaissent. Rien ne sort spécialement du lot. Pour résumer bêtement, c’est Pandora en Polynésie. C’est sympa à suivre, mais je n’ai pas eu de décrochage de mâchoire, sauf pour la 3D HFR sous l’eau.
Pire, la partie humaine est réduite au strict minimum ici donnant plus l’impression de voir un film en images de synthèse plutôt qu’un film live. Du coup, c’est con, mais j’ai du mal à être épaté par les effets spéciaux. Le plus dur dans ces films, c’est souvent d’intégrer les humains, surtout à cause du fameux syndrome du fond vert. Franchement, des films en images de synthèse m’ont bien plus impressionné que celui du jour.
Un bon message sur un récit cucul
Quant aux Na’vis, j’ai toujours eu un peu de mal avec leur look façon Kaminoans et je n’ai pas l’impression que le rendu a changé depuis 2009. Je dois me tromper, mais ça ne m’a pas frappé.
Pour revenir à l’histoire, on est sur une formule très classique tournant autour de la famille. James Cameron a insufflé de sa propre famille vu qu’il est le patriarche d’une famille recomposée de cinq enfants dont une fille qu’il a eu avec son ancienne femme, Linda Hamilton, et sa nouvelle femme avait un fils d’un précédent mariage. On retrouve aussi le thème de l’écologie qui lui est cher. Cameron et ses enfants sont devenus végétaliens en 2012 pour des questions environnementales. Il a produit l’excellent documentaire The Game Changers. Pour le coup, le message est magnifique, surtout via l’histoire des tulkuns, mais c’est également cucul la praline.
Sans omettre le fait qu’on est au deuxième chapitre d’un truc où visiblement James Cameron a déjà prévu 7 au total. Et ça se ressent. Au final, je suis sorti de la séance en mode « ouais, le schmilblick a pas beaucoup avancé en fait ». On a juste un dernier plan donnant envie de lancer la suite.
Par Christophe Menat se disant que ça pue pour faire un bon score au box-office.
Conclusion
Avatar : La voie de l’eau, c’est particulier. Car si techniquement, le film est impressionnant, surtout en 3D HFR, il souffre également du fait qu’il ne l’est pas autant que son prédécesseur à sa sortie. En gros, la technologie s’est améliorée, mais j’ai plus eu l’impression de voir un film en images de synthèse qu’un film live vu la petite part accordée aux humains. Mais surtout, le dépaysement ne répond pas à l’appel car si on change d’environnement pour passer de la forêt à la mer, on reste sur Pandora et tout respire le déjà-vu. Tout comme l’histoire, mis à part le côté familial. Bref, un bon film, mais loin d’être marquant. Encore moins, j’imagine, si on le visionne dans des conditions normales, à savoir en 2D classique. |
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7/10 |