Critique : The Voices

Et si Deadpool et Dr Dolittle avaient un enfant ?

Fiche

Titre The Voices
Réalisateur Marjane Satrapi
Scénariste Michael R. Perry
Acteurs Ryan Reynolds, Gemma Arterton, Anna Kendrick, Jacki Weaver
Titre original Date de sortie 11 / 03 / 2015
Pays États-Unis, Allemagne Budget
Genre Comédie, Thriller Durée 1h 49

Jerry vit à Milton, petite ville américaine bien tranquille où il travaille dans une usine de baignoires. Célibataire, il n’est pas solitaire pour autant dans la mesure où il s’entend très bien avec son chat, M. Moustache, et son chien, Bosco. Jerry voit régulièrement sa psy, aussi charmante que compréhensive, à qui il révèle un jour qu’il apprécie de plus en plus Fiona – la délicieuse Anglaise qui travaille à la comptabilité de l’usine. Bref, tout se passe bien dans sa vie plutôt ordinaire – du moins tant qu’il n’oublie pas de prendre ses médicaments…

Photo du film The Voices réalisé par Marjane Satrapi avec Ryan Reynolds, Gemma Arterton, Anna Kendrick, Jacki Weaver
Nan, mais en fait, je déconnais, c’était un faux couteau. Gemma ? … Putain, les mecs ! C’est qui, qui s’est encore planté de couteau ? Je m’en fous, cette fois-ci, ce n’est pas moi qui vais annoncer la nouvelle à la maman.

Critique

Attention, contrairement à ce qu’on pourrait croire, The Voices n’est pas l’adaptation en long-métrage de la publicité du Crédit Mutuel où un vieux se met à parler avec son chien, ce fameux vieux qui « ne comprend rien ». Non, The Voices est une œuvre dont le scénario a été sur la fameuse Black List qui recense les scénarios non encore produits comptant parmi les plus appréciés d’Hollywood. Dans cette liste noire, on pouvait compter sur The Social Network, Slumdog Millionaire, Argo, Le Discours d’un roi. Bref, de quoi s’enthousiasmer. Encore plus quand on sait que le film a obtenu le Prix du Public au Festival de Gérardmer.

Il faut dire que le pitch de départ donne tout simplement envie d’aimer le film. The Voices raconte l’histoire d’un schizophrène (Ryan Reynolds) qui attribue ses voix dans la tête à ses deux animaux de compagnie, Mr Moustache, son chat, et Bosco, son chien. Cela donne des séquences fabuleusement amusantes, surclassant sans peine le Docteur Dolittle d’Eddie Murphy, notamment grâce à la personnalité de Mr Moustache. Le chat tigré a tout simplement les meilleures répliques du film. Il a bien sa place sur l’affiche.

Et pour adapter le scénario black listé, Marjane Satrapi. Il ne lui a fallu qu’un seul film pour devenir un nom du cinéma : Persepolis. Comme à son habitude, la réalisatrice d’origine iranienne installe un univers visuellement flatteur et inspiré n’étant pas sans rappeler son Poulet aux prunes.

Malheureusement, comme sur Poulet aux prunes, elle n’arrive pas à dégager un bon rythme. Une fois passé la « surprise » de départ (je mets des guillemets, car attendant le projet depuis un moment, je connaissais déjà la fameuse surprise et de toute façon, la bande-annonce la spoile), The Voices a bien du mal à conserver une narration fluide, se perdant dans des péripéties à rallonge et pas foncièrement intéressantes. En fait, si on enlève le côté « fantastique » de la chose, à savoir les animaux qui parlent entre autres, The Voices n’est qu’une énième histoire de serial killer (et pas forcément originale).

Sur le chemin de Deadpool

Ce qui m’a bien fait rire, c’est de voir que Ryan Reynolds incarne ce psychopathe avec des voix dans la tête, car il va à nouveau incarner Deadpool. Or on ne fait pas meilleure définition pour le mercenaire de Marvel. Une préparation idyllique donc, ce projet. Anecdote mise à part, Ryan Reynolds est formidable, réussissant aisément à naviguer entre comédie et thriller horrifique. C’est surtout grâce à lui que le mélange comédie et horreur (comédie noire) fonctionne. Car malgré ses traits psychopathes, il est difficile de ne pas s’attacher à son personnage.

Pour le reste du casting, on ne compte pratiquement que sur des femmes dont une Gemma Arterton n’ayant jamais été aussi sex symbol (sa danse lors de la chenille, bave, bave…). Une vision plutôt flatteuse pour la rétine (du moins, pour les mecs). Côté gore, le film n’est pas en reste et a bien mérité son interdiction aux moins de douze ans. Surtout que la réalisatrice a des idées visuelles fortes, comme ce changement d’univers selon que le héros ait pris ou non ses médicaments. Un contraste n’ayant rien à renier à Silent Hill.

Par Christophe Menat, le .

Photo du film The Voices réalisé par Marjane Satrapi avec Ryan Reynolds, Gemma Arterton, Anna Kendrick, Jacki Weaver
Je devrais faire la même chose avec les enfants, ce serait alors beaucoup plus facile de leur faire manger des petits-pois.

Conclusion

The Voices n’est la bombe promise. Derrière ses idées originales, sa réalisation visuellement inspirée et ses acteurs attachants, il souffre d’un rythme lancinant et d’une histoire au bout du compte assez classique. Heureusement, le générique final nous pousse hors de la salle avec un grand sourire.

+

  • Bonne préparation pour Ryan Reynolds afin de devenir le vrai Deadpool
  • Idées originales bien mises en pratique
  • Gemma Arterton, vraiment hot
  • Mr Moustache

  • Problème de rythme
  • Si on gratte le papier peint, derrière, ça reste très classique
6/10

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