Critique : Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2

Porté par les émotions

Fiche

Phase 3 du Marvel Cinematic Universe

Titre Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2 Titre VO Guardians of the Galaxy Vol. 2
Réalisateur James Gunn Scénariste James Gunn
Acteurs Chris Pratt, Zoe Saldana, Dave Bautista, Bradley Cooper, Vin Diesel, Karen Gillan, Michael Rooker, Kurt Russell, Elizabeth Debicki, Pom Klementieff, Sean Gunn, Sylvester Stallone
Date de sortie 26 / 04 / 2017 Durée 2h 17
Genre Action, Aventure, Science fiction Budget 200 000 000 $

Avec en toile de fond musicale une nouvelle cassette audio dont la mère de Peter Quill avait le secret, les Gardiens vont cette fois devoir lutter pour rester unis lorsqu’ils percent le mystère de la véritable filiation de Star-Lord. Ceux qui autrefois étaient leurs ennemis vont devenir leurs alliés, et des personnages bien connus des fans des comics vont venir en aide à nos héros…

Photo du film Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2 avec Baby Groot en train de lancer la musique
Baby Groot lance la critique !

Critique

Les Gardiens de la Galaxie était une sucrerie dont le goût avait étonné à peu près tout le monde en explosant en bouche. D’autant plus qu’on n’attendait pas une adaptation d’un comic aussi méconnu (et risqué, il faut le dire) de la part de Marvel. Maintenant, l’effet de surprise est passé. Il est venu l’heure de confirmer. En passant à l’échelle supérieure… Réellement ? Pas vraiment, en fait, car James Gunn ne fait rien comme les autres.

Pour ce nouvel opus de Star-Lord et ses amis, James Gunn est devenu le seul maître à bord. En effet, il réalise sur un scénario qu’il a écrit seul. De plus, le gars a affirmé dans une interview que Marvel Studios lui avait laissé les clés du Milano au point qu’il avait toujours eu le dernier mot. Au final, mon plus gros étonnement en visionnant Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2 est de voir que le réalisateur n’a pas fait une suite dite faster, higher and stronger (plus vite, plus haut et plus fort) comme la saga Fast & Furious en est si friande. C’est même l’inverse avec une suite moins épique, mais plus intime. Du moins, c’est ce qui est ressorti de mon visionnage.

L’antithèse de la suite faster, higher and stronger

Ainsi, ce que je retiendrais le plus de la séance, ce n’est pas le grand spectacle, mais l’émotion ressentie. Je ne vous cache pas que j’ai fini la séance en larmes. Et pas de la petite larmichette qui coule le long de la joue, hein ? Non, non. Des bonnes grosses larmes. Faut dire que le père Gunn a sorti le fouet et la combinaison en latex pour faire dans le vicieux. À chaque moment où je pensais en avoir fini avec les pleurs, voilà qu’il me remettait un coup de fouet et c’était reparti comme en 40. J’ai bien dû pleurer trois ou quatre fois. Pourtant, j’étais prévenu. James Gunn avait parlé de cette œuvre comme étant celle où il avait pu le plus se livrer, émotionnellement parlant. Il en parle même comme de son film le plus intime. Dans le système hollywoodien, une telle déclaration n’est pas anodine. Malgré tout, je ne pensais pas que ça allait aussi loin. Au point que ce n’est pas une scène d’action ou une réplique marrante qui a le plus retenu mon attention, mais bien l’émotion procurée. Ça, c’est énorme. Et surtout, inattendu.

Naturellement, même si elles sont secondaires, il y a des grosses scènes d’action. Première scène qui me vient à l’esprit. Le générique d’ouverture. Tout simplement génial en faisant un énorme clin d’œil à celle désormais culte du premier. C’est la scène d’action la plus fun, car la plus originale. Les autres sont bien quand même, mais demeurent classiques dans l’ensemble si on exempte cet amusant atterrissage en catastrophe (bon dieu, Drax, il m’a tué sur cette scène) et cette très surprenante évasion. Attention, ça reste tout de même spectaculaire. C’est juste qu’avec Marvel Studios, on est maintenant habitué. C’est assez hallucinant à dire, mais ils ont mis la barre tellement haute.

Il ne veut pas faire des films de trois heures, le Gunn ?

En partant sur une suite, on se libère des chaînes parfois contraignantes de l’origin story. C’est un bon point ici. Quand j’ai retrouvé les Gardiens, c’est comme si je les avais quittés hier (et pourtant, je n’ai pas rematé le premier la veille). J’ai ressenti cette sensation très sympa de retrouver des vieux amis pour une virée d’un soir. Évidemment, quand vient l’heure de les quitter, c’est dur. Les deux heures et quart du film, je ne les ai même pas vu passer. Le rythme est parfait. Aussi, il se passe tellement de trucs. Impossible de tout retenir, mon cerveau était limite sur le point de craquer et demandait sans cesse l’aide d’un bloc-notes. Pour faire court, c’est le genre de films qui se voit et revoit pour saisir tous les petits détails. J’ai vraiment été choqué quand je me suis rendu compte qu’on touchait à la fin. Quoi, déjà ? C’est à la fois positif et frustrant. Pas la peine de vous détailler pourquoi.

Photo : Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2 avec l'équipe au complet
Euh, c’est les Avengers ou les Gardiens, là ?

Majestueusement équilibré

Parmi les nouveaux venus, on compte sur beaucoup de rôles marquants. En fait, James Gunn a fait tellement du bon boulot que tous les nouveaux personnages sans exception sont marquants. Que ce soit Ayesha (j’ai frissonné avec sa dernière réplique), Mantis (l’attrait de l’innocence), Ego (excellent Kurt Russell, charismatique à souhait) ou les rôles plus secondaires dont un absolument génial. Aucun n’est superflu et chacun a beaucoup à apporter. Les anciens restent toujours aussi bons avec une énorme mention spéciale pour un que je n’attendais vraiment pas à ce niveau. Je n’en dis pas plus, mais après le visionnage, ça sonnera comme une évidence pour toi. Il faut aussi souligner l’excellent équilibre entre les personnages. Ici, il n’y a pas une ou deux stars avec des seconds rôles, mais des personnages. Comme sur un comic, en fait. Un véritable modèle à suivre.

Bref, ce que j’en retiens, c’est que Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2 étend l’univers cosmique de Marvel de façon robuste et novateur. Les différentes planètes traversées ne ressemblent pas à ceux du précédent film (on n’en revisite aucune du précédent, exception faite de la Terre) ou même à du Star Wars. C’est dépaysant et rafraîchissant. Quand j’ai découvert les nouveaux lieux, je suis systématiquement passé par une phase « béatitude ». Visuellement, le nouveau Marvel Studios n’est que du bonheur. Détail amusant, il y a beaucoup de gags visuels. Certaines semblent même sortir d’un cartoon (oui, oui). C’est assez fou et improbable, mais siiiii rafraîchissant. Le tout est merveilleusement servi par des couleurs qui pétillent. C’est un film vivant et respirant la joie de vivre. Mais je ne vous apprends rien si vous avez déjà vu la bande-annonce. Cerise sur le gâteau pourtant déjà énorme, la mise en scène offre quelques moments vraiment cool et badass.

La folie de la richesse

Tant que j’y suis, l’humour. Si on peut regretter que les bandes-annonces en montrent vraiment beaucoup, il y en a tout de même un paquet qui reste inédit. Naturellement, le meilleur à ce jeu, c’est Baby Groot (suivi de très près par Drax). Une formidable usine à gags sooooo cute. Pour rester dans le même registre, abordons les easter eggs et les caméos. Alors là, c’est la folie. LA FOLIE ! Tout lecteur de comics assidu va se régaler. En prime, le meilleur caméo de Stan Lee à égalité avec celui d’Avengers: L’Ère d’Ultron (le fameux concours de boisson). Pour couronner le tout, le générique de fin est un véritable délice. Au lieu d’attendre pendant un moment avant d’avoir droit à notre habituel cadeau, cette fois-ci, on ne nous offre non pas une, ni deux, mais plusieurs scènes durant le générique et pas de la gnognote. Le meilleur générique de fin que j’ai jamais vu.

J’arrive maintenant à la fin de ma critique et je suis surpris de ne pas avoir fait aussi long que pour certains autres Marvel, car pourtant, j’ai a-d-o-r-é le film du jour. Nul besoin d’aller chercher la raison dans une autre galaxie. C’est assez simple. Je ne veux rien spoiler et le problème avec ce film, c’est qu’en sortant de la salle, ce n’est que des « t’as vu, ça ? », « oh, quand il a fait ce truc, c’était trop cool » ou encore « je m’attendais pas à ce passage, vraiment un ouf le réalisateur » qui viennent à l’esprit et la bouche. Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2 est tellement fun qu’il n’y a rien à critiquer ou à analyser. On se tait et on savoure. Même pas besoin de me faire violence pour ne pas spoiler. En sortant de la salle, j’ai juste envie de dire aux autres : « va le voir et kiffe » !

Par Christophe Menat qui essuie ses larmes, le 24 avril 2017.

Photo du film Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2 avec Yondu face à Rocket
– T’as vraiment pas une gueule de porte-bonheur !
– T’as vraiment pas une gueule de porte-bonheur !

Conclusion

Alors, meilleur que le premier ? En évitant le syndrome de la suite faster, higher and stronger pour s’employer à offrir un film émouvant tout en restant drôle, spectaculaire et fun dans la pure lignée des meilleurs films d’aventure des années 80/90, Les Gardiens de la Galaxie Vol. 2 fait des merveilles et accomplit l’impensable à mes yeux : arriver à égalité avec le premier dans mon cœur. Ne me demandez pas lequel je préfère, j’aime les deux pareil. Miraculeux !

+

  • Émotions procurées (ça faisait longtemps que je n’avais pas plusieurs fois pleuré dans le même film)
  • Toujours aussi drôle et spectaculaire
  • Tous les personnages sont au top (même si un se démarque particulièrement), l’équilibre en est même effrayant
  • Preuve qu’on peut faire du blockbuster à l’ancienne de nos jours, c’est-à-dire fun ET émouvant
  • Visuellement riche à mourir
  • Easter eggs à gogo (un truc de taré)
  • Caméo de Stan Lee
  • Les différentes scènes post-génériques

  • Beaucoup trop court, faudrait que la loi oblige James Gunn à faire des films de trois heures minimum
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