Critique : I Declare War

Call of Boutons

Fiche

Titre
I Declare War
Réalisateurs Jason Lapeyre, Robert Wilson
Scénariste Jason Lapeyre
Acteurs Gage Munroe, Siam Yu, Michael Friend, Aidan Gouveia, Mackenzie Munro, Alex Cardillo
Titre original Date de sortie 15 avril 2012 (USA)
Pays Canada Budget
Genre Action, Comédie, Drame Durée 1h 34
Durant l’été, des adolescents s’amusent à « jouer à la guerre » dans une forêt. Les choses deviennent sérieuses lorsque la jalousie et la trahison s’en mêlent…

Critique

Il y a deux ans, nous avons eu le droit à deux La Guerre des Boutons, l’un signé par Yann Samuell et l’autre par Christophe Barratier. Aucun des deux n’arrivait à la cheville de l’original de 1962, mais l’année dernière, une bobine canadienne s’est posé comme le véritable héritier. Exit l’humour bidon des remakes, cette fois-ci, on déclare la guerre.

Avec son affiche parodiant Platoon, I Declare War marque le ton. On n’est pas là pour rigoler. Le film de Jason Lapeyre et Robert Wilson surprend par son audace et sa crudité. La scène d’ouverture est là pour poser les enjeux et fait comprendre en un tour de passe-passe classique mais efficace que le pouvoir de l’imagination va nous permettre de vivre cette guerre dans la peau des enfants. Dans la réalité, ils usent des bâtons, mais nous les voyons porter des véritables armes. Les gunfights s’ensuivant sont efficaces et n’ont pas grand-chose à envier à ceux des adultes. Après l’ouverture, un générique vient nous expliquer les règles du jeu : un Capture the flag classique.

Je me suis alors emballé à l’idée de vivre une « véritable » guerre. Mais très vite, le scénariste bouleverse les enjeux et fait diverger I Declare War vers une analyse de l’enfance, ou plus précisément l’adolescence où amitié et amour forme un cocktail détonnant surtout quand les hormones s’en mêlent. La grande force de ce récit concerne les répliques d’une précision diabolique et sans tabou. Les enfants parlent de « blowjob » ou d’ « insérer un pénis dans la bouche d’un chien ». Ne faites pas l’effarouché, on avait tous tenu ce genre de discours lors de notre adolescence. En cela, I Declare War se révèle supérieur à La Guerre des Boutons.

Avec son affiche parodiant Platoon, I Declare War marque le ton. On n’est pas là pour rigoler.

Malheureusement, le film se disperse trop et dilue considérablement son intrigue. L’un des protagonistes fait un coup d’état et balaie la lutte classique entre les deux camps. Il fait intervenir un certain côté malsain à l’histoire et donne à ces enfants des comportements incohérents. Personne ne semble s’offusquer lorsque ce dernier se met à torturer littéralement un autre enfant. Certes, nous sommes en pleine guerre et on peut supposer que l’imagination a pris le pas sur la réalité, mais il y a des limites. Comment le gamin allait-il pouvoir se justifier aux parents le fait d’avoir torturé un autre gosse ? Paradoxalement, j’ai trouvé génial le fait d’être crispé par le fait que ce simple jeu puisse mal tourner. On a tous connu ces gamins un peu borderline. On a tous connu ces jeux où la limite est parfois atteinte. Si on savait tous s’arrêter, on flippait sérieusement des fois. En fait, il aurait plus intéressant, analytiquement parlant, que l’un des enfants meurt. J’ai l’impression que Jason Lapeyre a voulu dépasser les limites avant de se dégonfler et de faire un demi-tour complet. Résultat, son histoire se termine en eau de boudin.

On peut aussi reprocher au film des personnages un peu trop caricaturaux. Le pire étant atteint par Jess, très bien jouée par Mackenzie Munro, mais tellement ridicule… En fait, trop nombreux sont les enfants a à avoir des comportements déviants pour s’attacher à eux. Les deux seuls qui sont véritablement justes sont le duo Frost et Sikorski. D’ailleurs, je tiens à souligner l’excellente idée d’illustrer littéralement les regards maléfiques de Joker. Pour finir, un petit coup de nostalgie avec l’acteur Siam Yu, véritable sosie de Demi-Lune (Indiana Jones).

Conclusion

I Declare War est un bon film indépendant. Seulement, il dispose de défauts assez agaçants qui gâchent un peu le visionnage.
+ – Flouter la frontière entre l’imagination et la réalité
– Des gamins très convaincants
– Des répliques soignées
– Des combats efficaces
– Un scénario qui n’ose pas assez
– La fin
– Des personnages clichés
6/10
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