Critique : Green Lantern

Vert et même pas bio

Date de sortie cinéma : 10 août 2011

Adaptation DC

Par Martin Campbell (Casino Royale)

Écrit par Greg Berlanti, Michael Green, Marc Guggenheim (ces trois-là se sont principalement illustrés sur des séries) et Michael Goldenberg (Contact, Harry Potter et l’ordre du Phénix)

Avec Ryan Reynolds (Hal Jordan / Green Lantern), Blake Lively (Carol Ferris), Peter Sarsgaard (Dr. Hector Hammond), Mark Strong (Sinestro), Temuera Morrison (Abin Sur) et Tim Robbins (Sénateur Hammond)

Long-métrage américain
Genre : Action
Durée : 1h54

Dans un univers aussi vaste que mystérieux, une force aussi petite que puissante est en place depuis des siècles : des protecteurs de la paix et de la justice appelés Green Lantern Corps, une confrérie de guerriers qui a juré de maintenir l’ordre intergalactique, et dont chaque membre porte un anneau lui conférant des super-pouvoirs. Mais quand un ennemi du nom de Parallax menace de rompre l’équilibre entre les forces de l’univers, leur destin et celui de la Terre repose sur leur dernière recrue, le premier humain jamais choisi : Hal Jordan.

Hal est un pilote d’essai talentueux et imprudent, mais les Green Lanterns ont un peu de respect pour les humains, qui n’ont jamais exploité les pouvoirs infinis de l’anneau auparavant. Hal est clairement la pièce manquante du puzzle et il possède, en plus de sa détermination et de sa volonté, une chose qu’aucun des autres membres n’a jamais eu : son humanité. Soutenu par son amour d’enfance, le pilote Carol Ferris, Hal doit rapidement maîtriser ses nouveaux pouvoirs et vaincre ses peur, pour prouver qu’il n’est pas que la clé pour vaincre Parallax… mais peut-être le plus grand Green Lantern de tous les temps.

Pas de surprise, la grosse réputation d’adaptation ratée est amplement justifiée. Green Lantern rejoint Elektra, la saga Les Quatre Fantastiques et Ghost Rider parmi les comics movies (récents) les plus ratés même si Elektra est toujours Number Uno.

En regardant Green Lantern, on pense beaucoup au deuxième opus des Quatre Fantastiques, vous savez celui où ils affrontent le Surfeur d’Argent. Déjà, ils partagent tous les deux le même humour douteux. Cette mauvaise manie de vouloir commenter des situations avec des répliques « drôles » mais qui ne font que provoquer la consternation du spectateur surtout que ces soi-disant répliques drôles font toujours plouf et désamorcent complètement l’ampleur dramatique de la scène. Par exemple, après qu’Hal Jordan ait reçu son anneau, il faut le recharger en le pointant vers la lanterne. Seulement pour ce faire, une réplique doit être récité :

En plein jour et dans la nuit noire
Nul mal n’échappe à mon regard !
Suppôts du mal, craignez votre perte,
A la lumière de la lanterne verte !

Ça aurait été bien classe si le tout était filmé correctement et récité en y croyant dur comme fer. Or Hal ne la connaît pas et ne fait que citer des absurdités « pour faire rigoler le public » en faisant même des références à Musclor ! On a alors envie de crier un gros What’s the Fuck ! Et ce n’est qu’une des nombreuses scènes symboliques qui passent à la trappe…

J’ai beaucoup lu sur le net qu’on reproche l’échec de ce film au réalisateur mais moi j’ai envie de le défendre. Sa réalisation n’a rien d’exceptionnelle mais n’a rien de ratée non plus. Le gros problème du film réside dans son scénario qui est franchement mauvais. Les répliques sont ridicules, les scénaristes provenant en grosse majorité de l’univers de la télévision (et pas des meilleurs) tentent de faire comme chez Marvel. Placer de l’humour pour enjouer le grand public. Seulement il faudrait leur dire que ce n’est pas aux moments les plus tragiques qu’il faudrait les mettre. C’est un peu comme si tu avais Thor au moment d’appeler la Tornade pour terrasser le Destructeur disait : « Merde, il est où le bouton On sur ce marteau ? ».

Le film propose des phases dans l’espace plutôt bien foutu, on voit où est passé la grosse majorité du budget. Mais encore une fois à cause d’un scénario raté, on ne prendra aucun plaisir. Au bout de 45 minutes, je voulais déjà quitter la salle, le reste du film a été pour moi un supplice d’une heure et quart.

A part ça, il y a quoi de bien ? On va dire les quinze premières minutes plutôt bien emballées (avec une bataille aérienne sympathique digne du film Furtif) et la sublime Blake Lively. Le reste, c’est poubelle. J’attend le reboot de pied ferme (surtout vu le potentiel de Green Lantern).

L’œil du Marvelophile (donc il ne connaît pas aussi bien DC mais il connaît un peu quand même, ne serait-ce pour voir la concurrence)

En ce moment, je suis en train de lire le méga crossover Blackest Night qui met en place les Green Lantern contre la nuit noire (cette même nuit noire qui est citée dans la réplique culte du Green Lantern Corps) et on y voit Parallax. Je peux déjà vous dire que ça n’a rien à voir avec cette sombre bouse qu’on voit dans le film. Ça rappelle encore un des plus gros défauts du deuxième film Les Quatre Fantastiques, quand ils ont transformé Galactus, le dévoreur des mondes en un… nuage. Je vous laisse voir le résultat pour Parallax.

Un vrai choc. N’empêche, on peut comprendre la volonté de réduire le jaune. Mais de là à le transformer tout en noir… il y a un pas quand même. De plus, il me fait trop marrer quand il essaie de cracher des boules jaunes tel de la morve : « Attends bouge pas, je vais chercher…rrrrhhhhhkrrkkrrr…. Splatch… Ahahah, in your face ! ». De même, on sera aussi estomaqué par ses origines:

Spoiler

dans le film, Parallax est un gardien qui a succombé au pouvoir de la peur (jaune) alors que dans le comic, Parallax est l’incarnation du pouvoir jaune, l’incarnation de la peur. De même qu’Ion est l’incarnation de la volonté, du vert.

On sent déjà la grosse boulette comme Les Quatre Fantastiques que si jamais Green Lantern avait une suite, ils auraient été obligé de s’éloigner drastiquement du comic. Mais heureusement, il a fait un tel flop aux States que la suite a tout simplement été annulé. Je vous encourage très fortement à ne pas voir le film pour éviter qu’on nous donne une suite à cette daube (ne tentons pas le sort).

Pour le reste, ça reste relativement pareil sinon que la planète Oa qui abrite les Green Lantern devrait être tout vert et qu’Oa est lui-même un Green Lantern (une planète Lantern, la classe non?).

Si le cinéma était un visage, Green Lantern serait un furoncle. Premier constat, eh bien sans les Nolan, ils souffrent ! Heureusement que les deux frères ont de plus en plus de pouvoir : ils font ensemble le troisième Batman et contrôlent le Superman de Snyder, ça évitera à la production de faire n’importe quoi surtout au niveau du scénario, Nolan ayant participé à celui des deux Batman, on voit la différence de qualité avec celui de Green Lantern (où ils se sont mis à quatre, très rarement bon signe quant à sa qualité).

On demande le reboot!

Sa scène culte : le générique de fin (enfin fini !)

Note : 2/10

3D : moyen

PS: il y a un truc qui m’a bien fait marrer. C’est dans la salle de conseil avec les Gardiens. On voit qu’ils ont des très longues robes. Ça donne trop envie de tirer dessus pour les faire tomber, niark, niark (on s’amuse comme on peut en attendant la fin du film)…

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