Critique : Wonka

Sur papier, le projet Wonka avait tout pour me plaire. L’univers de Roald Dahl que j’adore. Le toujours excellent Timothée Chalamet dans le rôle de Willy Wonka. Le réalisateur des deux Paddington, Paul King, derrière la caméra. Un casting alléchant impliquant mon actrice préférée Olivia Colman, l’exceptionnelle Sally Hawkins, le charmeur Hugh Grant et le monstre de la comédie Rowan « Mr Bean » Atkinson. Allez, n’en jetez pas plus.

Encore un conte magique par l’équipe de Paddington

À l’arrivée, sans grand étonnement, j’ai adoré Wonka. Du début, avec une introduction du héros n’étant pas sans rappeler celle du Jack Sparrow de Johnny Depp, d’ailleurs interprète de Willy Wonka pour la version de Tim Burton, Charlie et la Chocolaterie (2005), jusqu’à la fin. Au passage, par rapport à la version de Burton, on notera que le film du jour est davantage un préquel au film de Mel Stuart co-écrit par Roald Dahl himself, Willy Wonka au pays enchanté (1971). C’est particulièrement flagrant avec le look des Oompa Loompas et le style vestimentaire du Wonka de Chalamet renvoyant à celui du regretté Gene Wilder.

Pour le reste, nous sommes devant un conte comme l’équipe de Paddington (à noter le petit clin d’œil avec le mec de la sécurité) sait si bien faire. À savoir un mélange magique entre réalisation inspirée, humour pince-sans-rire, univers loufoque et, évidemment, des rires et des émotions (mention spéciale au duo Chalamet et Hawkins à ce jeu). Wonka présente également de nombreux passages musicaux s’intégrant à merveille au récit et à l’univers. Comprendre par là que je n’ai jamais senti ces passages forcés. Mieux, ils font progresser le récit.

J’ai du mal à savoir par quel bout écrire cette critique, car tout m’a enchanté. Par exemple, j’ai envie de parler du Willy Wonka de Chalamet, de l’Ommpa Loompa d’Hugh Grant, du récit de la jeune Noodle, de l’exécrable duo Scrubitt & Bleacher, des nombreuses bonnes idées de la réalisation, du cartel, du chef de la police en mode Le Pari (1997), des sublimes décors, de l’acteur jouant Carson dans Downton Abbey. Je vais donc faire simple et parler des gros points sinon je vais pondre un pavé.

De toute façon, l’essentiel à retenir est qu’il faut aller voir Wonka pour ce Noël.

Chalamet aucunement écrasé par le poids de Wilder & Depp

Commençons donc par la nouvelle merveille du cinéma hollywoodien. Timothée Chalamet. En attendant de le revoir dans Dune 2, le voilà dans le rôle de Willy Wonka. Il y fait des merveilles en déployant un panel d’acteur varié. Chant, danse, composition comique et dramatique. Tout y passe et c’est un sans-faute de bout en bout. Le mec est tellement bon qu’il n’a même pas grossi sur le tournage.

Pourtant, ce n’était pas évident comme le raconte le réalisateur qui a tout de même pris 20 kilos sur le tournage avec tout le chocolat dévoré (en fait, l’histoire du commissaire, c’est un biopic) : « C’est un miracle que [Timothée Chalamet] reste si mince et beau. Nous avions ce chocolatier incroyable. Elle faisait ces concoctions incroyables et nous les goûtions. Ils avaient un meilleur goût qu’ils n’en avaient besoin, parce que, de toute évidence, les acteurs sont bons pour faire semblant. ».

Bref, malgré la concurrence de Johnny Depp et Gene Wilder, Timothée Chalamet fait des étincelles.

L’autre point, c’est tout simplement la réalisation. Comme je l’ai déjà dit, on retrouve la touche de Paddington. Les effets spéciaux très soignés, les nombreuses idées, la direction artistique et la réalisation de haute volée font de chaque scène de Wonka, un grand moment. Alors quand, en plus, on retrouve une plume faisant du récit un magnifique conte bourré d’humour et d’émotion, impossible de ne pas succomber.