Critique : Une merveilleuse histoire du temps

Et si Omar Sy avait été une femme ?

Fiche

D’après le livre de Jane Hawking, Travelling to Infinity: My Life with Stephen
Titre Une merveilleuse histoire du temps
Réalisateur James Marsh
Scénariste Anthony McCarten
Acteurs Eddie Redmayne, Felicity Jones
Titre original The Theory of Everything Date de sortie 21 / 01 / 2015
Pays Royaume-Uni Budget 15 000 000 $
Genre Biopic, Drame, Romance Durée 2h 03

1963, en Angleterre, Stephen, brillant étudiant en Cosmologie à l’Université de Cambridge, entend bien donner une réponse simple et efficace au mystère de la création de l’univers. De nouveaux horizons s’ouvrent quand il tombe amoureux d’une étudiante en art, Jane Wilde. Mais le jeune homme, alors dans la fleur de l’âge, se heurte à un diagnostic implacable : une dystrophie neuromusculaire plus connue sous le nom de maladie de Charcot va s’attaquer à ses membres, sa motricité, et son élocution, et finira par le tuer en l’espace de deux ans. Grâce à l’amour indéfectible, le courage et la résolution de Jane, qu’il épouse contre toute attente, ils entament tous les deux un nouveau combat afin de repousser l’inéluctable.

Photo d'Une merveilleuse histoire du temps
« Eddie ! Ce n’est pas gentil de se moquer des handicapés. »

Critique

Stephen Hawking est une icône mondiale. La preuve absolue que le handicap n’est pas forcément un frein pour faire une belle carrière. Mais, peu de personnes connaissent la véritable histoire derrière une… brève histoire du temps. Ça tombe bien, Une merveilleuse histoire du temps est là pour corriger ça.

Eddie Redmayne est le nouveau Manimal. Dans l’épisode du jour, il se transforme en roi faucon.

Ce qui éblouit de prime avec Une merveilleuse histoire du temps, c’est l’incroyable métamorphose d’Eddie Redmayne en Stephen Hawking. C’est juste bluffant. Et le pire dans tout ça, c’est qu’il est impossible de deviner la supercherie. Si je ne savais pas qu’Eddie Redmayne n’était pas comme ça, j’aurais applaudi la prouesse d’avoir embauché un acteur réellement atteint de dystrophie musculaire. Pour ceux qui veulent savoir un peu comme le gus a réussi ça, il faut souligner le maquillage et les prothèses de Jan Sewel (X-Men: Le Commencement, World War Z), mais surtout, le travail de l’acteur britannique qui a perdu 6 kilos pour le rôle (déjà qu’il n’était pas épais) et qui s’est entraîné avec un danseur pour apprendre à déformer son corps. Dans le dossier de presse, on dit même qu’à force de le faire, l’acteur s’est mis en danger en altérant l’alignement de sa colonne vertébrale. Si en plus, le gars a risqué sa vie, on ne peut qu’abaisser notre chapeau.

Pour le reste, le film adapte la biographie de Jane Hawking, Voyage Vers L’infini, Ma Vie Avec Stephen, donc, n’espérez pas un film entièrement consacré à Stephen Hawking ou ses travaux (c’est à peine s’ils sont abordés), même si le professeur est le point central du film. Dès lors, le film de James Marsh fait parfois des digressions vers Jane Hawking. Et je peux vous dire qu’au bout d’un moment, ça finit par devenir lourd. D’accord, c’est grâce à elle que Stephen a réussi. Mais est-ce pour autant utile de patauger autant avec son nouvel amoureux ? Non, seulement, ça nuit au rythme, mais ça paraît presque hors sujet par rapport à l’histoire qui est celle de Stephen et Jane.

L’histoire de Stephen, mais celle de Jane avant tout

Il est surprenant aussi de voir que, la grande histoire d’amour entre Stephen et Jane disparaît de l’objectif au bout d’une heure. Un coup, c’est le grand amour et, sans crier gare, ça s’étiole. C’est à peine, si elle semble avoir existé. De plus, le portrait dressé de Jane n’est vraiment pas flatteur. Elle passe presque pour une femme rabat-joie, alors que son combat était vraiment miraculeux, c’est dommage que ça passe presque inaperçu dans la deuxième partie, au détriment d’une histoire d’amour qui tombe comme un cheveu dans la soupe. Fort heureusement, de l’autre côté, la nouvelle histoire d’amour de Stephen est bien mieux calibrée. C’est drôle, léger et surtout court.

Sinon, j’ai lu à droite et à gauche qu’on reprochait beaucoup au réalisateur d’en faire trop. Personnellement, je n’ai pas trouvé. C’était plutôt juste, et pour une fois, ça ne tente pas de faire dans l’académique pour faire plaisir au jury des Oscars. J’ai beaucoup apprécié les scènes filmées de façon intime comme si on avait ressorti les vidéos de la famille Hawking, ça permet de donner une petite touche personnelle (pour ne pas dire faussement documentaire) et ça colle avec bien la volonté de montrer le temps qui passe. Et puis, quelle jolie fin.

J’ai apprécié aussi les clins d’œil à la série Doctor Who, notamment avec Eddie/Stephen en mode Dalek, et la grosse séance de rire avec Frank Leboeuf en médecin.

Par Christophe Menat, le .

Photo d'Une merveilleuse histoire du temps
« Hé poupée, tu sais que selon la théorie de la relativité, ce n’est qu’une question de temps qu’avant que toi et moi, on aille dans ta chambre. Donc… On y va ? »

Conclusion

Grâce à la spectaculaire transformation physique d’Eddie Redmayne, Une merveilleuse histoire du temps fait son effet. Dommage que le film se perd sur des sujets peu intéressants (le passage trop long de l’adultère) au lieu de se concentrer sur le fabuleux combat de Jane. Elle était là, la véritable merveilleuse histoire.

+

  • L’incroyable transformation d’Eddie Redmayne
  • Une très bonne première partie
  • Jolie fin
  • Les clins d’œil à la saga Doctor Who

  • La deuxième partie connaît trop de longueurs
  • Les travaux de Stephen Hawking passent à la trappe
7/10
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