Critique : Uncharted

Uncharted, le film. Une sacrée arlésienne. On en a parlé pendant des années. Des tas de réalisateurs ont travaillé dessus avant d’abandonner. Voici une liste non-exhaustive : Dan Trachtenberg, Neil Berger, David O’Russell, Seth Gordon, Shawn Levy, Joe Carnahan. Au final, sans qu’on sache trop comment, il a réussi à sortir au cinoche.

Naissance d’un studio

Que c’est amusant de voir le logo de PlayStation Productions au générique. « Oh merde, je me suis emmêlé les pinceaux et j’ai lancé un jeu ». Il s’agit d’un nouveau studio dédié aux adaptations de ses jeux vidéo et ça commence pas mal. En effet, un film Gran Turismo par Neill « District 9 » Blomkamp est prévu pour 2023. La même année, on aura aussi la série The Last of Us chez HBO. Tandis que des films Ghost of Tsushima et Jak and Daxter (curieux de voir s’ils vont faire ça en live) et des séries Twisted Metal et God of War sont en développement.

Bref, Uncharted est leur première production.

Maverick m’a tuer

Le film s’ouvre sur une grosse séquence d’action. Celle-là même qui avait été archi-vendue par la promotion. Par exemple, Tom Holland avait dit que c’était la scène d’action la plus dure qu’il n’ait jamais faite. Ben dis donc, concrètement, c’était dégueulasse. Surtout après Top Gun : Maverick (mais c’est de ma faute aussi, j’ai cinq mois de retard). Entre fonds verts omniprésents et doublure numérique immonde ayant presque autant de présence à l’écran que Tom Holland, c’est clairement raté. Impossible d’y croire et encore moins de s’impliquer.

Dès l’ouverture, le long-métrage de Ruben Fleischer se tire une balle dans le pied. C’est quand même con de l’avoir mise comme première scène alors que ça n’a pas d’intérêt chronologique. C’est comme ces agaçants résumés de bande-annonce où tous les meilleurs passages sont mis dans les cinq premières secondes, histoire de nous bien la gâcher. Oh wait. Je crois même que c’est Sony qui fait ça… … … Ouais. J’ai vérifié, ce sont bien eux… C’est d’ailleurs le premier truc que je vire quand j’importe leurs bandes-annonces sur YouTube.

Benjamin Parker

Bref, j’ai pas mal digressé, mais j’ai craint le pire avec cette ouverture. Heureusement, la suite remonte le niveau dans une vibe rappelant Benjamin Gates et évidemment Indiana Jones. Le duo entre Nathan et Sully m’a donné des flash-backs de celui entre Indy et son père dans Indiana Jones et la Dernière Croisade (1989). En moins cool, évidemment, même si Mark Walhberg est génial en Sully. C’est de loin le personnage le plus drôle. Pour preuve, quand il n’est plus à l’écran, le niveau global baisse.

Tom Holland, j’ai du mal à le voir en Nathan Drake. C’est Spider-Man, quoi. Parfois, j’avais comme l’impression qu’il était en mode « oh putain, faut pas que je fasse la pose de l’Araignée » donnant comme une sensation de non naturel. Quelle idée également de commencer à New-York… Sans oublier que dans les traits de caractère, Nathan Drake ressemble plus à Peter Parker qu’au Drake des jeux vidéo. Bref, pas une franche réussite, mais ça va, y a pire. Autre truc qui m’a fait marrer, c’est de voir qu’il ne tue personne alors que dans le jeu, c’est un meurtrier de masse. Mais bon, ça se comprend.

Pour le reste, on est dans une intrigue classique de chasse au trésor à la Benjamin Gates. J’ai noté des clins d’œil sympathique comme le logo Naughty Dog (développeur des jeux vidéo), les holsters, les flingues dorés et le caméo de Nolan North, la voix de Nathan Drake en VO. Bref, c’était pas ouf, mais ça se mate sans problème.