Critique : Trap

Shyamalan retombe dans ses travers

Fiche

Titre Trap Titre VO
Réalisateur M. Night Shyamalan Scénariste M. Night Shyamalan
Acteurs Josh Hartnett, Ariel Donoghue, Saleka Shyamalan, Hayley Mills
Date de sortie07 / 08 / 2024 Durée1h 45
GenreHorreur, Mystère, Policier, Thriller Budget30 000 000 $

Un père et sa fille adolescente assistent à un concert pop, où ils réalisent qu’ils sont au centre d’un événement sombre et sinistre.

Critique

Après plusieurs déceptions dans les années 2010 avec une mention spéciale pour le catastrophique After Earth (2013), j’avais fini par abandonner M. Night Shyamalan. Avant de me réconcilier avec lui grâce à Knock at the Cabin (2023). Avec ce dernier, je me suis dit que, cette fois-ci, je ne l’abandonnerais plus. J’ai été un mauvais ami, mais c’est terminé maintenant.

En plus, Trap s’annonce diablement excitant si l’on se fie à sa bande-annonce. C’est simple, selon M. Night Shyamalan, le concept du film est : « Et si Le Silence des agneaux (1991) se passait à un concert de Taylor Swift ? ». Tu le sens, le petit frisson d’excitation sur tes épaules ?

Comme si ça ne suffisait pas, il y a également le label « d’après une histoire vraie » via l’opération Flagship. Une opération sous couverture organisée conjointement par les marshals (ceux-là même qui ont tenté d’arrêter le Dr Richard Kimble) et la police à Washington D.C.. Elle aboutit le 15 décembre 1985 à l’arrestation de 101 fugitifs recherchés. En gros, les fugitifs se sont rendus au Washington Convention Center, suite à une invitation envoyée par une société fictive, afin d’obtenir deux billets gratos pour assister au match de football américain entre les Washington Redskins et les Cincinnati Bengals (les pigeons, quoi).

Histoire d’être sûrs qu’un max de monde allait se ramener, il y avait aussi moyen de gagner des billets pour le Super Bowl XX. Bref, il n’y n’avait plus qu’à les cueillir. Et c’est bien mérité de leur part ! Non, mais sérieux, c’est digne du mail où un malheureux milliardaire a besoin d’un petit virement pour débloquer son argent.

Bref, un pitch « on ne peut plus efficace ». Et le box-office a donné raison (82 millions pour un budget de 30).

Le Silence des chanteuses

Ça, ce sont les chiffres. Pour moi, le résultat final est un bel échec. S’il y a un petit suspense dans son premier tiers, et surtout la promesse d’une intrigue géniale, le film sombre dans l’incroyablement gênant dans les deux tiers suivants.

Déjà, après avoir produit le film de sa fille avec Les Guetteurs (2024), M. Night Shyamalan met en scène son autre fille, Saleka Shyamalan, dans le rôle de la Taylor Swift en question. Saleka a même écrit des chansons pour le film. Il faut dire qu’elle est chanteuse dans la vraie vie. Bon, en soi, pourquoi pas ? Sauf que Saleka est loin d’être un simple rôle en arrière-plan et l’intrigue la concernant est incroyablement gênante.

Déjà, malheureusement, Saleka Shyamalan joue très mal (ce qui fait tâche face à un Josh Hartnett en grande forme malgré les caractéristiques de son personnage réduites au strict minimum). Mais comme si cela ne suffisait pas, l’intrigue la concernant est bourrée d’incohérences au point que le tout bifurque vers le nanar. Là, il n’y a pas de suspense, tout simplement du rire face aux improbables rebondissements successifs.

Quand j’ai fini le film, j’étais atterré. Surtout après Knock at the Cabin… Bordel, mon pote, pourquoi as-tu remis ça ? Après, je suis allé voir la fiche IMDb et j’ai remarqué que le scénario de Trap vient entièrement de l’esprit de Shyamalan, contrairement à Knock qui est basé sur un roman et qui a connu d’autres scénaristes. Et si c’était ça le problème ? Shyamalan est désormais un père tentant de positionner ses filles. On ne peut pas lui reprocher ça, mais au vu du résultat, c’est gênant.

Par juste atterré par tant de mauvais goût.

Conclusion

Réconcilié avec M. Night Shyamalan après l’efficace Knock at the Cabin, j’étais chaud pour Trap surtout vu son pitch génial, mais le résultat, après un premier tiers faisant illusion sombre dans le grande n’importe quoi qu’il est difficile de ne pas rire de malaise. D’autant plus que Shyamalan essaie de mettre sa fille en avant.

+

  • Pitch de départ

  • Une fois, le premier tiers passé, ça devient un gros n’importe quoi
  • Jeu catastrophique de Saleka Shyamalan
4/10
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