Critique : The Substance

Le Portrait d’Elisabeth Sparkle

Fiche

Titre The Substance Titre VO
Réalisateur Coralie Fargeat Scénariste Coralie Fargeat
Acteurs Demi Moore, Margaret Qualley, Dennis Quaid
Date de sortie06 / 11 / 2024 Durée2h 21
GenreDrame, Horreur Budget17 500 000 $

Elisabeth Sparkle, vedette d’une émission d’aérobic, est virée le jour de ses 50 ans par son patron à cause de son âge jugé trop élevé pour la suite de sa carrière. Le moral au plus bas, elle reçoit une proposition inattendue.

Critique

Reparti du Festival de Cannes 2024 avec le prix du scénario, The Substance promet d’être une œuvre à part, au vu de son pitch et des retours. Sans oublier cette affiche où l’on peut voir une femme avec le dos recousu le long de la colonne vertébrale dans une salle de bains souffrant visiblement d’une infestation de carreaux blancs.

Si regarder ce dos vous donne envie de rendre votre dernier repas à la Terre, je vous conseille de ne même pas voir le film, car ce qui s’y passe est pire. Au point que je suis étonné que le film n’ait reçu qu’une interdiction aux moins de 12 ans. On est sur du body horror pur et dur évoquant le remake de La Mouche (1986) par David Cronenberg sur une histoire modernisant le chef-d’œuvre d’Oscar Wilde, Le Portrait de Dorian Gray (1891).

Bref, il faut avoir le cœur sacrément accroché, vu à quel point le film de Coralie Fargeat va loin dans le rapport au corps. Bon, le cœur est tranquille quand Margaret Qualley est concernée, notamment avec les magnifiques prothèses mammaires conçues par le maquilleur Pierre Olivier Persin. Néanmoins, quand Demi Moore est impliquée, la décrépitude de son corps a fait écho à certaines de mes angoisses par rapport à la vieillesse (et je pense que tout le monde doit ressentir la même chose). Certaines séquences m’ont limite donné la gerbe.

« Les jolies filles devraient toujours sourire. »

Mais il ne s’agit pas de faire dégueulasse pour choquer comme l’ont fait certains films d’horreur pop-corn. En revisitant le mythe de Dorian Gray, Coralie Fargeat livre une sublime fable sur les années qui passent, surtout pour une femme, exacerbée par le fait qu’elle travaille dans le show-business.

Heureusement, la réalisatrice a deux actrices phénoménales. Demi Moore livre probablement ici la meilleure performance de sa carrière. À noter également la présence de Dennis Quaid (qui a remplacé Ray Liotta, suite à son décès – ce dernier a droit à des remerciements au générique). Ce dernier est génial aussi.

Au final, je ne regretterai que quelques longueurs. Ça dure quand même 2 h 21, malgré un bon rythme. Je ne vais pas vous cacher que j’étais un peu inquiet devant la durée au vu du pitch façon La Quatrième Dimension, donc plus propice à un format réduit. Au final, les nombreuses ellipses temporelles permettent de dynamiser le rythme, quitte à être un peu confus au niveau de la chronologie. Mais ça passe, car nous sommes devant une fable.

Ah oui, je finirai par l’anecdote qui tue. Le tournage du film a eu lieu à Paris et dans le sud de la France. J’ai été un peu surpris en découvrant cela après avoir vu The Substance.

Par qui se demande quelle sera la prochaine couleur du caméléon Sebastian.

Conclusion

The Substance est un body horror particulièrement impactant (âmes sensibles s’abstenir). En modernisant Le Portrait de Dorian Gray, Coralie Fargeat livre une fable portée par deux actrices fabuleuses, mention spéciale à Demi Moore quand même. Bref, un film à part.

+

  • Demi Moore et Margaret Qualley
  • Modernisation du portrait de Dorian Gray
  • Body horror hardcore
  • Interrogation intéressante sur la vieillesse

  • Faut être capable de supporter le body horror hardcore
  • Quelques longueurs
8/10
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