La meilleure proposition SF originale depuis District 9
Fiche
Titre | The Creator | Titre VO | – |
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Réalisateur | Gareth Edwards | Scénaristes | Gareth Edwards et Chris Weitz |
Acteurs | John David Washington, Madeleine Yuna Voyles, Gemma Chan, Allison Janney, Ken Watanabe | ||
Date de sortie | 27 / 09 / 2023 | Durée | 2h 13 |
Genre | Action, Aventure, Drame, Science-fiction, Thriller | Budget | 80 000 000 $ |
Décrit comme un thriller post-apocalyptique impliquant un futur marqué par une guerre entre les humains et l’IA.
Critique
The Creator m’avait subjugué à sa bande-annonce. Il faut dire que les œuvres SF débarquant de nulle part se font désormais rares. C’était d’ailleurs l’intention de son réalisateur, Gareth Edwards : sortir des franchises pour proposer une bonne grosse œuvre SF inédite. Il faut dire que le gars a enchaîné Godzilla (2014) puis Rogue One : A Star Wars story (2016). Après une belle pause, il est revenu surmotivé.
Un modèle sur la gestion des effets spéciaux
La particularité de The Creator, c’est sa production « à l’envers ». Au lieu de commencer à imaginer les décors pour ensuite se casser le cul à trouver les lieux de tournage allant bien ou, quand ce n’est pas possible, devoir construire des décors en studio avec fonds verts, ils ont tout simplement tourné dans des magnifiques décors naturels pour ensuite ajouter les éléments SF en post-prod.
Ça a l’air tout con comme ça, au point que les studios étaient sceptiques de l’aveu d’Edwards, mais au final, le pari est réussi car le résultat final est époustouflant. Alors que le budget est de 80 millions, j’ai eu l’impression de mater un long-métrage ayant coûté le double. Mieux, jamais, je n’ai trouvé que ça faisait faux. Au contraire, tout semble naturel malgré l’omniprésence d’éléments SF avec une identité forte. The Creator est clairement un des plus beaux films SF et un modèle dans sa maîtrise des images numériques. Visiblement, il y a un filon à exploiter dans ce style de production.
Quoiqu’il en soit, c’est le film SF inédit m’ayant le plus impressionné visuellement depuis District 9. Il y a un vrai univers et un vrai style. J’adore le look visuel donné aux simulants (les robots de The Creator) et surtout à l’USS Nomad. Chacune des apparitions de ce dernier est un grand moment de cinéma.
Une histoire émouvante malgré les ficelles
Bref, si The Creator est un modèle visuel où Gareth Edwards arrive à gommer les défauts du style lent grâce à une meilleure gestion du rythme. Pour tout dire, me concernant, c’est son meilleur film. Au niveau des scènes d’action, on ne peut pas dire que ce soit spécialement bluffant. Néanmoins, il y a une vraie gestion des combats quand le temps de la bataille arrive et la tension a le mérite d’exister. À noter également des petites notes d’humour inattendues et cocasses.
Néanmoins, le film dispose une réelle efficacité au niveau des émotions. Pourtant, si on sort du cadre de la dystopie originale, on ne peut pas dire que le scénario soit à tomber, principalement à cause d’un nombre de ficelles éculées et son déroulement prévisible, surtout dans le dernier tiers. Sans oublier une gestion de la géopolitique un peu trop manichéenne pour moi (on est sur du Avatar, quoi).
Toutefois, le duo au cœur de l’histoire fait mouche. C’est la formule classique du vieux baroudeur devant prendre un jeune enfant sous son aile (façon Logan pour n’en citer qu’un), mais ça provoque des émotions grâce aux excellents John David Washington et Madeleine Yuna Voyles (dont c’est le premier film).
Par Christophe Menat ravi de voir que ce genre de propositions existe encore.
Conclusion
Je n’avais pas été aussi enthousiasmé par une proposition SF originale depuis District 9. The Creator propose des visuels fabuleux, un univers SF marquant et une belle et émouvante histoire d’amour. Ses seules faiblesses résident dans l’utilisation de ficelles scénaristiques éculées et un contexte géopolitique trop manichéen à mon goût. |
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8/10 |