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Titre original : Cheun
Réalisé par Kongkiat Khomsiri (Boxers)
Avec Arak Amornsupasiri, Jessica Pasaphan, Artthapan Poolsawad et Chatchai Plengpanich.
Long-métrage thaïlandais
Genre : Drame, Thriller
Durée : 1h42
Date de sortie DVD/Blu-ray : 1 février 2011
1 nomination : Festival international du Film Policier de Beaune 2010
Bangkok est le théâtre d’une série de meurtres terrifiants, dont les victimes sont à chaque fois retrouvées dans des valises rouges. La police, impuissante, décide alors d’engager un ex-tueur à gages aujourd’hui emprisonné pour retrouver l’auteur de ces crimes. Entre l’ancien assassin professionnel et le tueur en série, le face-à-face va devenir inévitable…
Après avoir maté les deux excellents sud-coréens I Saw the Devil et Blood Island, je change de pays pour m’attaquer à la Thaïlande avec le thriller Slice. Une question demeure avant le visionnage du film : Les thaïlandais sont-ils aussi fous que les coréens ?
Des défauts beaucoup trop rébarbatifs
Je ne vais pas vous mentir, le début est à chier ! C’est une véritable catastrophe, c’est moche, un grain rend l’ensemble inmatable. On se fout de la gueule du flic en charge de l’enquête à cause de son improbable coiffure. Tellement l’ensemble était nul, je me suis attaché à essayer de voir si le flic portait une perruque ou non. Je suis persuadé que c’est le cas en effet un moment, l’acteur veut se recoiffer mais au moment de toucher les racines de ses cheveux à l’avant, paf il se ressaisit et ne fait que toucher ses mèches (il a eu chaud le gars, la supercherie a failli être dévoilée).
Il y a aussi quelques moments sympa surtout les meurtres du petit chaperon rouge, enfin du serial-killer. Mais il y en a un qui est complètement foiré : on suit un prof pédophile qui paye une nana pour se la faire. On suit l’événement grâce à une caméra déposée par le prof puis le tueur débarque. La caméra passe en infra-rouge, le tueur la saisit pour l’emmener nous montrer l’émasculation qu’il va effectuer. Et là, grosse frayeur, le prof est en image de synthèse mais c’est tellement moche qu’on se croirait revenu aux cinématiques de Playstation 1 (non pas la deux mais bien la première de nom). Faudrait m’expliquer l’intérêt surtout si c’est juste pour montrer le mec en train de criser. Le réalisateur a-t-il voulu se faire la main sur les effets spéciaux ?
Bref, on passe jusqu’au moment où le héros du film est engagé pour enquêter sur le serial-killer à la valise rouge qui se révèle être une de ses connaissances d’enfance. L’apprenti détective revient vers ses pas, vers son village d’enfance…
Et le miracle survient !
Le film change complètement d’aspect. Fini la qualité pourrie de la vidéo, place à de la bonne HD (je me suis longtemps demandé si le blu-ray déconnait). Le film bascule d’une merde sans nom à un drame poignant : un mélange de Blood Island (la vie difficile en zone rurale) et de Slumdog Millionnaire (des amis d’enfance qui essaient de sortir de la misère).
On y suit les périples de deux meilleurs amis d’enfance face à des galères innommables (faim, pédophilie, violence…). Difficile de ne pas être touché par Nat, le souffre-douleur du village qui n’a qu’un but: devenir le meilleur ami du héros. Le pire avec tout ça, c’est que les gosses jouent bien mieux que leurs homologues adultes (le héros compris). A tel point qu’on se dit que le film aurait été bien meilleur sans le côté thriller mais ce serait sans compter sur le rebondissement final qui m’a mis sur le cul.
Spoiler
Franchement, le réalisateur a super bien amené le coup. Nous faire croire que le tueur est le flic à l’aide d’un astucieux mélange de séquences bien amenés avant de nous mettre sur le cul avec un gros plan sur le vrai tueur : Noï. Les réalisateurs hollywoodien devraient en prendre de la graine au lieu de nous proposer des films ultra prévisibles.
Pour répondre à la question posée au début de l’article : oui, les thaïlandais sont aussi fous toutefois il y a quelque chose qui pèche niveau technique (la maestria technique de Blood Island et de I Saw the Devil est à peine effleurée dans Slice malgré une envie visible).
Le Blu-ray
Niveau technique, c’est assez mitigé. La première partie du film est très laide, on croirait regarder un mauvais DVD (image très granuleuse) mais ce n’est pas à cause du blu-ray. Cela semble être un choix du réalisateur (pour renforcer l’impression de vice de la ville ?). Pourquoi je me permets d’avancer cet hypothèse ? Tout simplement parce que la deuxième partie dans la campagne est très propre techniquement.
Au niveau du son, c’est très bon. Du mix HD pour le français et le thaïlandais. Vers la fin, ça pète bien. Rayon bonus, étant donné la nature DTV du film, ce n’est pas étonnant de voir un pauvre making-of traîner tout seul (Dans les coulisses du film, durée :16min).
Deux films en un, un drame qui enterre sans problème Slumdog Millionnaire (le jeune garçon a des galères qui ferait passer le héros de Slumdog Millionnaire pour un gamin de riche) et un thriller complètement foireux dans sa première partie mais très réussie dans sa deuxième avec un rebondissement digne de Se7en. Donc on lui pardonnera une première partie complètement pourrie et des effets spéciaux pitoyables.
Sa scène culte : la séquence finale donnant un sursaut de tristesse.
Film : 7/10
Wild Side nous régale encore avec les couleurs sur les blu-rays, cette fois-ci, le blu-ray est noir. Niveau image, c’est assez spécial mais côté sonore, c’est du bon. En tout cas, vous n’achèterez pas le blu-ray pour les bonus.
Image : 6/10
Son : 8/10
Bonus : 4/10