Critique : Ted Lasso – Saison 3 (avec spoilers)

Cette troisième saison pour Ted Lasso ne commence pas sous les meilleurs auspices. Il faut dire que l’ensemble peine à démarrer. La série étant devenue si populaire, au point d’apparaître dans FIFA 23, l’attente est-elle désormais beaucoup trop élevée ? Surtout avec la durée des épisodes montant crescendo. La première saison tournait autour de 30 minutes, la seconde, autour de 40 et sur celle-ci, on est sur du 60.

« Je ne connais pas bien Richmond. Mais Richmond sait qui je suis… »

Bref, j’étais là à me dire que les scénaristes étaient cruellement en manque d’idées. Surtout avec certains choix pas franchement des plus utiles. Je pense principalement à la séparation de Roy et Keeley sortant de nulle part. D’autant plus que ce dernier choix accouche d’une intrigue amoureuse tellement fade que je me suis demandé ce qu’elle foutait dans Ted Lasso. Naturellement, la conclusion de cette intrigue a donné le pire épisode de la saison avec Paris risqués (We’ll Never Have Paris en VO, épisode 8).

Seul véritable rayon de soleil dans ce démarrage diesel, l’arrivée du sosie de Zlatan Ibrahimović en la personne de Zava. Étant un de mes joueurs préférés, je me suis donc régalé à voir son sosie déambuler au sein de l’AFC Richmond. Néanmoins, j’ai trouvé que Zava n’était pas assez digne de Zlatan et, malheureusement, le personnage disparaît assez vite alors qu’il y avait de quoi faire avec une telle personnalité avide de punchlines.

Hasard ou coïncidence ? Son départ illustre la remontée qualitative de cette troisième saison. À partir du sixième épisode (Tournesols, Sunflowers en VO) précisément, la série Ted Lasso accélère la cadence de ses intrigues préalablement posées pour offrir plein de moments amusants entrecoupés d’émotions. J’ai adoré la rencontre impromptue de Rebecca à Amsterdam. Le délire de Ted redonnant naissance au « football total ». Le coming-out de Colin. La relation amoureuse de Nate. L’amitié entre Roy et Jamie. Ce qui force le respect, c’est de réussir l’exploit à faire vivre un groupe d’acteurs aussi gros même si, évidemment, on n’évite pas certains clichés.

So long, farewell, au revoir, auf wiedersehen

Bref, encore une fois, je suis sorti de chaque épisode de Ted Lasso en ayant ri et été ému. La série feel-good par excellence et ce n’est pas l’épisode final qui déroge à la règle avec la géniale séquence reprenant la chanson culte du film La Mélodie du bonheur (1965) sans oublier les caméos géniaux.

Malgré tout, et je ne sais pas pourquoi, mais durant tout le final, je n’ai pas réussi à être impliqué émotionnellement. Je pense que je n’arrivais pas à croire que la série se termine aussi vite. En seulement trois saisons (même si cette saison donne l’impression d’en avoir eu deux d’un coup si on compare avec les précédentes). Ted Lasso serait-il destiné à être un OVNI ayant traversé le paysage télévisuel en ayant tout renversé sur son passage avant de repartir aussi vite qu’il est venu ?

Vu son succès, j’ai du mal à y croire. La question mérite en tout cas d’être posée vu les pistes laissées sur ce dernier épisode. Déjà, avec Keeley proposant à Rebecca d’ouvrir une section féminine (hop, spin-off féminin) ou encore Roy Kent reprenant les rênes de l’équipe. Ou carrément avec Ted Lasso de retour aux States. Sans oublier que ça n’a jamais été annoncé comme le final de la série. La description du dernier épisode sur Apple TV+ parle même du « Dernier épisode de la saison ». Et si finalement la série mutait tout simplement pour évoluer sans Ted Lasso ? Car comme ce dernier l’indiquait sur le roman de Trent Crimm, Independent, ça n’a jamais été question de lui.

Quoiqu’il arrive, avec ces trois saisons, Ted Lasso rejoint le panthéon des séries comiques qu’on pourra ressortir de temps en temps pour se faire du bien. LassoHub !