Critique : Red One

Quel charmant projet que ce Red One. L’exemple parfait des maux du blockbuster moderne. Il y a tellement d’angles à attaquer que je ne sais pas trop par où commencer.

Am stram gram.

Une production difficile

Le box-office. Au moment où j’écris ces lignes, le film est sorti depuis hier sur Prime Video, marquant ainsi la fin de sa carrière au box-office. À noter qu’il est sorti au cinéma presque partout, sauf en France (visiblement Amazon cherche sciemment à contourner la chronologie des médias française, au détriment des cinémas), début novembre dernier. Au total, il a récupéré 166 millions de dollars, ce qui est loin d’être convaincant vu le budget estimé à 250 millions. Mais il est toujours difficile d’en parler, car il s’agit d’un film Amazon où la carrière cinématographique semble être un bonus (je peux me tromper).

Le scandale du comportement de Dwayne Johnson. Dans un article de The Wrap, le comportement de l’ancien catcheur sur le tournage du film de Jake Kasdan (pourtant habitué à l’acteur vu qu’ils ont tourné ensemble Jumanji 2 : Bienvenue dans la jungle et Jumanji : The Next Level) aurait été problématique (à la manière de Vin Diesel – ce qui est cocasse vu que le scénariste a écrit pour tous les Fast & Furious du 4 au 8 en passant par le spin-off Hobbs & Shaw), entraînant des dizaines de millions de dollars de surcoût. Cela met mal à l’aise, d’autant plus que son salaire était de 50 millions de dollars. À noter que ses co-stars ont démenti (ça vaut que ça vaut).

Les effets spéciaux de Red One sont très ambitieux. En effet, le sujet du film implique beaucoup d’effets numériques. Malheureusement, la qualité est inégale. Certains passages sont même très laids ; la séquence à la plage est particulièrement effrayante d’ « horribilité ». Du coup, comme les passages visuellement splendides sont rares, à ce niveau, le bilan est plutôt négatif pour moi.

Ça fait partie du MCU ?

L’histoire. Bon, vu le scénariste cité au-dessus, il ne faut pas s’attendre à des miracles. Mais le pitch de départ est vraiment fun. L’univers également. J’ai beaucoup apprécié ce point, car il est toujours génial de découvrir un univers mythologique dense (le Cavalier sans Tête, le Krampus) avec des codes sympathiques. Il n’empêche que les nombreux points communs avec la saga des Avengers m’ont troublé.

Attention, spoilers dans ce paragraphe. Le pôle Nord rappelle le Wakanda. Le climax m’a donné l’impression d’être dans celui de Thor : Ragnarok (2017), sur le pont du Bifrost quoi. Le personnage joué par Lucy Liu semble être possédé par l’esprit de Black Widow lorsqu’il se bat (et dire que Chris Evans n’a pas pu être dans To the Moon car il était pris par Red One). Pour finir, The Rock semble avoir volé la technologie Pym. Tandis que Garcia… hein, qui a dit Hulk ?

Malgré tout, j’ai trouvé Red One sympathique à regarder (pour un DTV, j’entends bien), principalement grâce à Chris Evans et J.K. Simmons (mention spéciale à l’hommage à Die Hard). Dommage que Dwayne Johnson donne toujours l’impression de jouer le même personnage. Je commence à saturer du mastodonte.