Critique : Qui est Charlie ? Tout sur Mr. Sheen

Carlos Estévez, alias Charlie Sheen (d’où le titre VO du documentaire), c’est quand même une sacrée histoire. Même depuis le vieux continent, son parcours fascine. L’enfant chéri d’Hollywood a conquis la Mecque du cinéma avant de s’effondrer dans les excès, puis de signer un comeback comme Hollywood (et Robert Downey Jr.) les adore, grâce aux sitcoms Spin City et surtout Mon Oncle Charlie. Une série qui lui a permis de devenir l’acteur le mieux payé de la télévision… avant de rechuter une nouvelle fois.

Dans la lignée de Stallone et Schwarzenegger

Aujourd’hui éloigné des plateaux et sobre depuis huit ans, Sheen a choisi de se livrer à cœur ouvert, à l’image de Sylvester Stallone avec Sly : Stallone par Stallone (2023) ou Arnold Schwarzenegger avec Arnold (2022). Et avec près de trois heures cumulées pour ses deux parties, Qui est Charlie ? Tout sur Mr. Sheen se rapproche davantage du format Arnold que de Sly.

La grande question était de savoir si l’on aurait droit à un documentaire complaisant. Dès l’ouverture, la réponse est claire : Jon Cryer, sa co-star de Mon Oncle Charlie, en mode Lex Luthor, annonce qu’aucune pincette ne sera prise. Et Charlie Sheen confirme rapidement en balançant sans détour toutes les saloperies qu’il a pu faire (comme balancer une maquerelle pour sauver sa peau même s’il essaie de le justifier).

Le documentaire illustre astucieusement ses propos avec des extraits de films de Sheen et de son père, Martin Sheen (qui a refusé de participer, dommage). Ce procédé fonctionne parfaitement, en permettant de visualiser son évolution physique au fil des époques.

Une vie pleine d’anecdotes incroyables

Ce qui suit est une succession d’histoires hallucinantes, parfois impliquant d’autres célébrités comme Nicolas Cage ou Sean Penn. La vie de Charlie Sheen n’a clairement rien de normal. Résultat : les trois heures passent à une vitesse folle, portées par un conteur exceptionnel. Il faut le reconnaître, Sheen est brillant quand il s’agit de captiver son auditoire. Et l’intelligence du documentaire est de donner aussi la parole à ses proches, comme Denise Richards ou ses enfants, afin de contrebalancer la dimension « cool » de ses récits.

Seule ombre au tableau : la faible place accordée aux coulisses de ses tournages. À part deux anecdotes géniales sur La Folle Journée de Ferris Bueller (1986) et Apocalypse Now (1979), il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent. Dommage, car au-delà des rails de coke, le bonhomme a enchaîné un paquet de films.