Critique : Quand vient la nuit

Usual Suspect

Fiche

Titre Quand vient la nuit
Réalisateur Michaël R. Roskam
Scénariste Dennis Lehane
Acteurs Tom Hardy, Noomi Rapace, James Gandolfini, Matthias Schoenaerts
Titre original The Drop Date de sortie 12 / 11 / 2014
Pays États-Unis Budget 12 600 000 $
Genre Drame, Policier, Thriller Durée 1h 47

Bob Saginowski, barman solitaire, suit d’un regard désabusé le système de blanchiment d’argent basé sur des bars-dépôts – appelés « Drop bars » – qui sévit dans les bas-fonds de Brooklyn. Avec son cousin et employeur Marv, Bob se retrouve au centre d’un braquage qui tourne mal. Il est bientôt mêlé à une enquête qui va réveiller des drames enfouis du passé…

Photo de Quand vient la nuit
Voilà, je t’ai ramené ça. Je n’ai pas eu le temps de prendre un truc génial, donc je t’ai pris ça de la boutique Relay du hall des portes du Paradis.

Critique

La nouvelle réalisation de Michaël R. Roskam, derrière le nominé aux Oscars Bullhead, promet de belles choses. Déjà, un joli casting, mais aussi un scénario signé Dennis Lehane, le romancier derrière Mystic River, Gone Baby Gone et Shutter Island et scénariste sur les séries The Wire et Boardwallk Empire. Bref, l’affiche est alléchante.

Quand vient la nuit, il est l’heure de dormir. Ce qui est une vérité pour la plupart des gens n’est pas celle de Bob Saginowski (Tom Hardy). Ce dernier bosse comme barman dans ce qu’on appelle un bar-dépôt, endroit permettant au crime organisé de faire circuler l’argent sale sans soupçon. Difficile de déchiffrer cet homme solitaire. J’ai toujours avancé que Tom Hardy était un acteur de génie, et ce n’est pas Quand vient la nuit qui va me faire dire le contraire. Le bonhomme s’éloigne de ses précédents rôles où il magnétisait l’écran avec son charisme monstre pour incarner un plouc (c’est d’autant plus flagrant lorsque Matthias Schoenaerts vient se confronter à lui). Dos vouté, regard vague, vocabulaire limité, Bob boite sans but. Le début du long-métrage illustre un quotidien routinier sans grand intérêt. Sur toute la durée du film, je n’ai cessé d’analyser le comportement du personnage de Tom Hardy pour essayer de savoir s’il s’agissait d’un homme très intelligent qui se fait passer pour un débile, à la Keyser Söze (Usual Suspects, le meilleur film de Bryan Singer), ou réellement, un individu à l’intelligence limitée comme Robert Pattinson dans The Rover. Grâce à son excellent jeu, Tom Hardy réussit à entretenir le flou jusqu’au climax.

Un film d’acteurs

Parmi mes moments préférés du film, je compte les interactions de Bob avec son cousin Marv (le regretté James Gandolfini qu’on verra au cinéma pour la dernière fois, Quand vient la nuit étant son dernier film). Les deux acteurs de génie réussissent à illustrer des échanges fraternels parfois drôles malgré des répliques plus que limitées (ne vous inquiétez pas, c’est voulu). Ils donnent quelques indices à droite et à gauche concernant un mystérieux passé sans jamais vraiment y faire allusion entraînant une volonté d’en savoir plus. Néanmoins, ce que j’ai préféré, c’est la relation entre Bob et Nadia (Noomi Rapace). J’ai été touché par la grâce de cette relation qui ne compte pourtant aucun artifice habituellement utilisé dans les films mettant en scène la rencontre amoureuse. C’est simple (tout se joue sur le regard), mais efficace. Surtout avec le très mignon chiot Rocco (pour l’anecdote, il est joué par trois chiens).

Quand vient le crime

Quand vient la nuit offre aussi des moments d’un réalisme cru (cette sardine sur le pied 8O). Le milieu du crime organisé n’étant pas vu de l’intérieur, mais depuis l’extérieur. Et ce qu’on voit fait franchement froid au dos. On a envie de dire à ces individus lugubres, ouais, mais John Wick vous met la pâtée sans problème. Sauf que dans la vraie vie, ça ne se passe pas comme ça. En tout cas, j’ai apprécié de voir des gangsters ne passant pas pour des ploucs ou des grandes gueules. Ce sont des types peu fréquentables. Et moins, on les fréquente, mieux on se porte.

Pour le reste, difficile de nier que le long-métrage du Belge Michaël R. Roskam souffre de quelques longueurs. Personnellement, ça ne m’a pas dérangé, je trouve même que c’est nécessaire pour donner cette impression d’ambiguïté concernant le personnage de Tom Hardy, mais il faut tout de même le souligner.

Par Christophe Menat, le .

Photo de Quand vient la nuit
Tiens, Tom Hardy va draguer.

Conclusion

Un thriller à la force tranquille, mais habité par des acteurs dans une très grande forme et où les apparences ne sont pas ce qu’elles sont.

+

  • Belle performance des acteurs
  • Intrigue mystérieuse
  • Le chiot Rocco

  • Quelques longueurs
Trophée8/10
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