Critique : Pompéi

Et si Maximus était monté à bord du Titanic ?

Fiche

Titre Pompéi
Réalisateur Paul W.S. Anderson
Scénaristes Janet Scott Batchler, Lee Batchler, Michael Robert Johnson
Acteurs Kit Harington, Carrie-Anne Moss, Emily Browning, Adewale Akinnuoye-Agbaje, Jessica Lucas, Jared Harris, Kiefer Sutherland, Currie Graham
Titre original Pompeii Date de sortie 19 février 2014
Pays États-Unis, Allemagne Budget
Genre Action, Aventure, Drame, Histoire, Romance Durée 1h 44

En l’an 79, la ville de Pompéi vit sa période la plus faste à l’abri du mont Vésuve. Milo, esclave d’un puissant marchant, rêve du jour où il pourra racheter sa liberté et épouser la fille de son maître. Or celui-ci, criblé de dettes a déjà promis sa fille à un sénateur romain en guise de remboursement… Manipulé puis trahi, Milo se retrouve à risquer sa vie comme gladiateur et va tout tenter pour retrouver sa bien-aimée. Au même moment, d’étranges fumées noires s’élèvent du Vésuve dans l’indifférence générale… Dans quelques heures la ville va être le théâtre d’une des plus grandes catastrophes naturelles de tous les temps.

Pompéi
« J’ai une question. C’est ici pour le remake de Gladiator ? »

Critique

Après son catastrophique Resident Evil, difficile pour moi de croire que Paul W.S. Anderson soit capable de pondre un bon film (d’ailleurs même juste un correct semble proche de l’exploit – oui, je trolle, je trolle). Néanmoins, le réalisateur a quand même été capable de pondre quelques bons films dans ses meilleures années. Je pense à Event Horizon et Mortal Kombat (un truc ringard aujourd’hui, mais qui m’avait fait beaucoup d’effets à l’époque, ah Goro ! Même si son combat était ridicule…). L’autre bonne nouvelle pour Pompéi, c’est qu’il n’en a pas écrit le scénario. Ainsi, on se débarrasse déjà d’un de ses plus gros points faibles. Car finalement, même si on peut faire beaucoup de reproches à Anderson, on ne peut pas nier qu’il a un certain talent pour mettre en scène des séquences spectaculaires grâce à sa bonne maitrise des effets spéciaux. Ça tombe bien, il a en charge le massacre de toute une ville.

C’est d’ailleurs le gros point positif de Pompéi. L’explosion du Mont Vésuve donne lieu à un déluge d’effets spéciaux rappelant les plus belles années du genre avec Armageddon ou Volcano. Sincèrement, cette séquence m’a épatée. Voir les boules de feu projetées par le Mont Vésuve s’écraser en explosant les bâtiments. Voir la foule paniquée partir en courant. Voir un raz-de-marée tout emporter sur son passage. Les vingt minutes du massacre de Pompéi représentent la quintessence du film. Le genre de truc que je me rematerai bien de temps en temps, histoire d’avoir ma petite décharge d’adrénaline cinématographique. Mais bon, ça ne va pas non plus détrôner mes classiques : le débarquement de Normandie d’Il faut sauver le soldat Ryan, le gunfight dans le hall de l’immeuble dans Matrix et la bataille du gouffre de Helm dans Les Deux Tours.

Paul W.S. Anderson m’a régalé en détruisant avec brio Pompéi.

Néanmoins, avant d’en arriver là, il a fallu subir en composant avec une intrigue sonnant comme un honteux plagiat, même pas masqué, de Titanic et Gladiator. Aucune originalité. La jeune fille issue d’un milieu riche, coincé par un prétendant encore plus riche, mais n’ayant que des yeux pour ce garçon issu d’une classe inférieure. Un jeune esclave qui défia non pas un empire (il laisse ça à Maximus, trop de taf, pff, les jeunes d’aujourd’hui) mais un sénateur de Rome, coupable du meurtre de sa famille. Le pire, c’est que même le contexte se rapproche. « Rien sur Terre ne pouvait les séparer » ben évidemment, vu qu’ils n’étaient pas là lorsque le Mont Vésuve a décidé de s’immiscer à la teuf. Un volcan, c’est quand même autre chose qu’un glaçon.

Pompéi
Faites gaffe, si vous vous foutez de sa gueule, il se transforme en Super Jack Bauer de niveau 2 et repeint les murs avec ta cervelle ! Le tout avec son pistolet imaginaire.

Ça aurait pu passer, si c’était servi avec des interprétations correctes. Or là, c’est loin d’être le cas. Kit Harington nous sert une soupe indigeste en ne cessant de poser façon bad boy avec des yeux ténébreux. Autant, j’adore l’acteur dans GoT que là, franchement, on s’approche du niveau de Silent Hill : Révélation. Je passe Carrie-Anne Moss, Emily Browning, Jessica Lucas et Jared Harris, n’ayant rien de franchement mémorable à dire sinon, nice le décolleté de Jessica Lucas. Des prestations correctes sans plus. Par contre, j’ai un petit mot à dire sur Kiefer Sutherland. Non mais tu nous as fait quoi là ? Au moins, on ne pourra pas lui reprocher de réussir là où il est censé réussir : nous donner envie de voir la tête de son personnage au bout d’une pique. King Joffrey’s style.

Le niveau général des acteurs dénivelle le spectacle vers le bas pour un double remake sans saveur de Titanic et Gladiator.

Finalement, le seul acteur à réellement sortir du lot, c’est Simon Adebisi. Who ? Ah oui, ce n’est pas son vrai nom. Juste celui du personnage dans OZ qui m’a rendu fan de son interprète. Adewale Akinnuoye-Agbaje n’en fait pas des masses, mais reste suffisamment attrayant pour donner envie de suivre l’histoire. Rien que pour ça, on fermera les yeux sur certaines punchlines ayant autant d’impact que la droite d’une grand-mère de 90 ans. J’ai aussi pas mal apprécié le bras droit de Kiefer dans le film, campé par un mec impressionnant physiquement, Sasha Roiz. Autant, il est fade dans les scènes dramatiques, qu’il se révèle durant les scènes d’actions.

En me relisant, je me trouve un peu sévère avec l’intrigue parce que bon, je ne me suis pas non plus emmerdé. Ça reste sympa à suivre. Mais inévitablement, Pompéi souffre de la comparaison avec ses modèles : Titanic et Gladiator. Notamment au niveau de la réalisation, sonnant un peu trop comme une série télé. En dépit de ses effets spéciaux se plantant parfois dans les grandes largeurs, la série Spartacus est bien plus inspirée dans ce domaine. Sans compter sur sa violence rendant les combats très funs. Une violence quasiment absente de Pompéi, ce qui ne l’empêche pas de proposer des bastons sympathiques notamment cette reconstitution du massacre des Celtes. D’ailleurs, les mecs aux masques en or qui résument le contexte des combats dans l’arène m’ont bien fait kiffer avec leurs gestuelles.

Spoiler : la fin

Je me suis bien fait avoir sur la fin. Alors que Milo encourage sa belle à s’enfuir à dos de cheval. Je me suis exclamé : « Oh non, elle va nous faire le coup de Rose ! Elle va le laisser crever comme une merde et s’enfuir tranquillement. ». Et paf ! Soit le bruit de la main de l’ex de Sucker Punch sur la fesse du cheval. « Non, je reste avec toi ! ». Le tout pour terminer sur une dernière image romantique. Good game.

Pompéi
« Euh, chérie. Ben comme t’étais partie chez ta mère, j’en ai profité pour ramener quelques potes et comme tu peux le voir, ça un peu dérapé. M’enfin bon, je te laisse ranger, j’ai Colisée. »

Conclusion

Sans surprise, Pompéi souffre de toutes les tares d’un film de Paul W.S. Anderson : direction d’acteur laborieuse, répliques fades, réalisation pas au niveau du sujet. Néanmoins, il offre beaucoup plus que ses films habituels. Le scénario, même si c’est un plagiat, a des modèles suffisamment solides pour rester un minimum attrayant. Les effets spéciaux sont spectaculaires. Et il y a Simon…

+ – Adewale Akinnuoye-Agbaje
– Réveil du mont Vésuve
– Effets spéciaux
– Combats
– Plagiat de Titanic et Gladiator
– Niveau des interprétations
6/10
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