Critique : Mr. & Mrs. Smith – Saison 1

À l’annonce du projet d’un remake de Mr. & Mrs. Smith, je m’interrogeais sur la pertinence d’un tel projet. Ce n’est pas comme si le film sorti en 2005, réalisé par Doug Liman, ayant réuni Brad Pitt et Angelina Jolie était particulièrement mémorable. En tout cas, personnellement, je me rappelle avoir été très excité avant la séance et quand j’en suis sorti, j’étais en mode « bof, tout ça pour ça ».

Au final, je pense qu’il vaut surtout le coup d’oeil parce qu’il a marqué la naissance d’un des couples les plus glamours d’Hollywood. Sinon, et on peut ne pas le savoir, à la base, Mr. & Mrs. Smith était une série télévisée diffusée en 1996 avec Scott Bakula et Maria Bello dans les rôles principaux. Le pitch était le suivant : « Deux espions sont recrutés par une agence de renseignements. Ils se font passer pour un couple marié, M. et Mme Smith, lors de leurs missions ».

Depuis Atlanta…

C’est d’ailleurs de cette version que cette nouvelle monture semble plus proche. Pour l’anecdote, c’est avec cette série que Timothy « Deadwood » Olyphant a fait ses débuts à Hollywood. Bref, autre anecdote, mais à propos du remake, cette fois-ci. Le couple était à l’origine composé de Donald Glover et Phoebe « Fleabag » Waller-Bridge. C’est d’ailleurs lorsque j’ai appris ce casting que mon attente a explosé. Finalement, Waller-Bridge, impliquée au scénario, a quitté le projet suite à des différends créatifs. Durant la promo, Donald Glover a indiqué qu’il n’était pas satisfait de la direction prise par Waller-Bridge. Finalement, il a fait équipe avec Francesca Sloane tandis que Maya Erskine a été embauchée pour remplacer Waller-Bridge en Jane Smith.

Francesca Sloane est un nom mémorable. En effet, on la retrouve à la production de deux séries exceptionnelles : Fargo et Atlanta (où officie également Donald Glover). D’Atlanta, on en retrouve aussi le réalisateur de 26 épisodes, Hiro Murai. Bref, ça sent bon l’Atlanta dans dans Mr. & Mrs. Smith et ce n’est pas pour me déplaire tant je l’adore.

Un couple ordinaire dans un monde d’espionnage

Au final, le résultat est un petit bijou à tous les niveaux. Cela commence directement avec la première scène du film semblant rendre hommage au film avec Pitt et Jolie. Néanmoins, vous pouvez oublier l’aspect bling-bling du film de Doug Liman, même si la maison des Smith est à tomber par terre, tout comme le casting impliquant des rôles secondaires joués par de grands acteurs.

Ici, nous avons une astucieuse analyse d’un couple, le tout sur des missions d’espionnage de haut vol. Aucune mission ne se ressemble et la plupart sont génialement mémorables. Coup de cœur pour les gunfights, car il ne semble pas y avoir d’effets numériques (en tout cas, je n’en ai pas vus) et la crédibilité est réelle (les personnages ne sont pas surhumains – ils sont meurtris physiquement ET psychologiquement).

Quant au couple, la construction de la saison suit le rythme classique d’une histoire d’amour. Du coup de foudre au déchirement amenant un final dantesque. Je suis encore traumatisé par la fin. La touche de génie est de ne pas avoir un gentil et un méchant. Cela passe par une écriture aux petits oignons, mais également par deux acteurs hors normes.

Alchimie explosive

Donald Glover, je le connaissais déjà, donc je ne suis pas surpris. Mais Maya Erskine, elle, m’a bluffée. Pourtant, son rôle n’est pas évident du fait de la personnalité de son personnage. Je ne la connaissais pas et, en regardant sa filmographie, j’ai découvert qu’elle était dans Obi-Wan Kenobi, mais je n’en ai aucun souvenir. Quoi qu’il en soit, je note son nom.

C’est bien d’avoir deux excellents acteurs séparément, mais le must, c’est quand il y a une alchimie entre les deux. Ici, elle est explosive. Elle est tout simplement criante de naturel. Mention spéciale pour le final.

Pour finir, un point sur la réalisation. Vu qu’on part d’Atlanta, je pense que je ne surprendrai personne en soulignant à quel point elle est exceptionnelle. Les plans sont soignés. Le rythme est impeccable, ni trop lent ni trop rapide. Pourtant, c’est le genre d’histoires où cela peut vite devenir monotone. De plus, les missions nous permettent de voyager et de découvrir différents cadres. Pour le coup, c’est parfois vraiment dépaysant.