Critique : Maniac

Pénétrez dans les yeux d’un serial-killer

Fiche

Remake du Maniac de William Lustig sorti en 1980
Titre Maniac
Réalisateur Franck Khalfoun
Scénaristes Alexandre Aja, Grégory Levasseur, C.A. Rosenberg
Acteurs Elijah Wood, Nora Arnezeder, America Olivo, Liane Balaban, Sammi Rotibi
Titre original Date de sortie 2 janvier 2013
Pays France, USA Budget 6 000 000 $
Genre Crime, Épouvante, Horreur, Policier, Thriller Durée 1h29
Dans les rues qu’on croyait tranquilles, un tueur en série en quête de scalps se remet en chasse. Frank est le timide propriétaire d’une boutique de mannequins. Sa vie prend un nouveau tournant quand Anna, une jeune artiste, vient lui demander de l’aide pour sa nouvelle exposition. Alors que leurs liens se font plus forts, Frank commence à développer une véritable obsession pour la jeune fille. Au point de donner libre cours à une pulsion trop longtemps réfrénée – celle qui le pousse à traquer pour tuer.

Critique

Alexandre Aja et son compagnon de toujours (aucune allusion sexuelle, je précise) Grégory Levasseur sont derrières ce remake d’un classique de l’horreur. Tout a commencé avec la volonté du réalisateur d’origine, William Lustig, de signer un remake. Convaincu par le talent du duo de potes (tu vois, il n’y a pas d’allusion sexuelle) quand même derrière La Colline a des yeux, Piranha 3D et Haute Tension, d’ailleurs dans ce dernier, on peut déjà apercevoir un hommage à Maniac (peut-être le point qui a convaincu Lustig , les artistes aiment qu’on flattent leurs egos).

Toutefois, difficile de considérer le film comme un remake classique notamment via deux procédés (je tiens à préciser que je n’ai pas vu l’original) : on passe de Joe Spinell, une gueule plutôt marquée à Elijah Wood, l’homme au visage d’enfant, plus précisément d’1m80 à 1m68 et surtout le Maniac de Franck Khalfoun est entièrement en vue subjective, un pari risqué qui aura fait jeter l’éponge à un Grégory Levasseur pas à l’aise (dommage surtout qu’il devait signer sa première réalisation). Bref, c’est Khalfoun qui s’y met et il n’est pas perdu ayant déjà réalisé 2ème sous-sol.

Avec l’emploi de la vue subjective déjà employée pour l’ouverture culte du Halloween de Carpenter sur toute sa durée, Maniac prend un énorme risque mais finalement force est de constater que ça fonctionne bien, très bien même. Le long-métrage prend une tournure inattendue et se révèle hypnotisant. Immersion n’aura jamais été aussi puissante car bien évidemment nous ne lâchons pas d’une semelle Frank (Elijah Wood). Nous sommes partie intégrante de son corps et nous assistons impuissant à ce démon qui conduit ce véhicule créé par Dieu. Cela donne un point de vue inédit sur les chasses de Frank n’étant plus à la place de la victime. Bien évidemment le film n’est pas un plan-séquence d’une heure et demie (procédé presque impossible même si vous pouvez me sortir The Silent House comme exemple). Toutefois, les coupures passent comme sur des roulettes biens huilées. La vue subjective est certainement le gros point fort de ce Maniac-là et devrait faire de lui, une sorte de classique à défaut d’être un chef d’œuvre.

Car nombreux sont les points faibles du film. A commencer par un scénario très classique pouvant être résumé en une ligne : le principal protagoniste de l’histoire a été traumatisé par sa pauvre maman et il perpétue des meurtres histoire d’assouvir ses pulsions. « Tiens Marvelll, tu vas revoir Psycho ? » est la réponse-qui-tue à ce résumé. Les scènes de chasse sont parfois assez surréalistes: personne dans le métro, ville complètement vide. C’est assez dommage car ces points peuvent être facilement gommés. L’autre point faible concerne l’histoire d’amour entre Frank et Anna. Bon franchement, j’ai trouvé ça assez faible alors que c’est censé être la pierre angulaire du film.

Par contre, la performance d’Elijah Wood n’est pas à ranger dans cette catégorie. L’acteur est tout simplement excellent dans la pure lignée du serial-killer culte qu’il incarnait dans Sin City (brrr, je vibre encore à l’ouverture de la porte nous laissant face à son visage plongé dans la pénombre ne laissant qu’entrevoir les lunettes d’Harry Potter – sauf qu’on ne rigole pas là). Sa capacité à garder aussi longtemps les yeux ouverts lui permet d’insuffler rapidement un malaise. Voir ses deux yeux bleus vous fixer le visage comme un mannequin instille une certaine inquiétude digne de celle provoqué par sa fascination pour l’Anneau dans la trilogie culte.

Pour finir, le film est très gore, point étonnant quand on pense Aja et offre des belles séquences de scalpations. Maniac se termine sur une dernière scène gore assez impressionnante. Aussi en voyant le film, je me suis rappelé combien j’adorais les films qui commençait sur un titre énorme sur fond noir.

Conclusion

Maniac est une curiosité par son choix d’être entièrement en vue subjective et réussit pleinement sa mission malgré ses quelques défauts. Une voyage dans les tréfonds de l’âme d’un serial-killer (malheureusement sans Jennifer Lopez).
+ – Vue subjective
– Elijah Wood
– Gore
– Histoire d’amour
– Certains faits un peu trop gros
6/10
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