Critique : Longlegs

De temps en temps, sans crier gare, des films sortent du lot. C’est le cas de ce Longlegs. Il est assurément l’une des plus belles surprises au box-office (le genre où si tu as des pourcentages dessus, tu peux commencer à zieuter des belles baraques dans les annonces immobilières). En effet, doté d’un budget de 9 millions de dollars, il en a rapporté 103 millions dans le monde entier, dont 73 sur le territoire américain.

La particularité du long-métrage d’Osgood Perkins est qu’il met en scène Nicolas Cage dans un rôle similaire à celui de Teddy Perkins (le personnage inoubliable de la série Atlanta). Si tu n’as pas la réf’, il faut savoir que Nicolas Cage joue un personnage sous un maquillage le rendant totalement méconnaissable. Si l’on ne savait pas qu’il s’agissait de Nicolas Cage, nul doute qu’on ne l’aurait jamais su, tout comme on n’aurait jamais su que Donald Glover avait incarné Teddy Perkins en mode whiteface.

Sans ces éléments, je pense que je n’aurais jamais regardé Longlegs, car les précédents longs-métrages de son réalisateur Osgood Perkins ne sont pas très encourageants, avec une moyenne qui n’arrive jamais à dépasser 6/10 : Gretel & Hansel (2020 – 5,5/10), I Am the Pretty Thing That Lives in the House (2016 – 4,6/10) et February (2015 – 5,9/10). À noter également un épisode pour le nouveau The Twilight Zone : You Might Also Like (S2E10, 4,6/10) qui a la particularité d’être l’épisode le moins bien noté de la série.

« Je sais que tu n’as pas peur d’un peu d’obscurité, parce que tu es l’obscurité. »

Du coup, j’ai commencé le visionnage de Longlegs sans à priori et j’ai été happé par ce début extraordinaire où une superbe ambiance malsaine s’installe. La première apparition du tueur en série est clairement un moment mémorable, tout comme l’introduction de l’héroïne jouée par Maika Monroe. La suite nous installe dans un fauteuil qui n’est pas sans rappeler celui du film culte de Jonathan Demme, Le Silence des Agneaux (1991), avec un soupçon de Rob Zombie.

Sauf que la suite de l’histoire nous amène sur des sentiers surprenants. Mais je n’en dis pas plus. Néanmoins, il convient de remarquer que la deuxième partie est moins efficace que la première, avec quelques temps morts et surtout une certaine prévisibilité. Le principal problème à mon avis est qu’on en dévoile trop. Dès lors, il n’y a plus cette ambiance flippante et déroutante du fait qu’on n’a pas tous les éléments en main. Rien de plus flippant que de se retrouver acteur dans un match tendu d’un sport dont on ne connaît pas les règles.

Peu importe, cela ne m’a pas empêché de rester happé jusqu’au bout de l’histoire, surtout qu’il y a de très nombreux plans semblables à de la haute gastronomie pour la rétine. Surtout, Nicolas Cage et Maika Monroe nous livrent de très belles prestations. Difficile d’oublier le tueur Longlegs en sortant de la salle. Mention spéciale pour la jolie idée concernant le générique de fin.