Critique : Les Nouveaux Sauvages

Pétages de plombs légendaires

Fiche

Titre Les Nouveaux Sauvages
Réalisateur Damián Szifron
Scénariste Damián Szifron
Acteurs Ricardo Darín, Oscar Martínez, Diego Peretti, Erica Rivas, Julieta Zylberberg
Titre original Relatos salvajes Date de sortie 14 / 01 / 2015
Pays Argentine, Espagne Budget
Genre Comédie, Drame, Thriller Durée 2h 02

Vulnérables face à une réalité qui soudain change et devient imprévisible, les héros des Nouveaux sauvages franchissent l’étroite frontière qui sépare la civilisation de la barbarie. Une trahison amour, le retour d’un passé refoulé, la violence enfermée dans un détail quotidien, sont autant de prétextes qui les entraînent dans un vertige où ils perdent les pédales et éprouve l’indéniable plaisir du pétage de plombs.

Photo de Les Nouveaux Sauvages
L’instant où les choses basculent. L’instant où trop, c’est trop.

Critique

Attention, on a sans doute ici le film le plus original depuis un sacré bout de temps. Marre de voir tout le temps la même chose au cinéma. Marre de ces films formatés. Marre des comédies françaises rose bonbon. Marre des blockbusters américains. T’as envie de tout foutre en l’air. T’as envie de péter les plombs. Bravo, tu es à ta place ici, car tu es un nouveau sauvage !

En regardant le dossier de presse, je constate que le film de Damián Szifron a été un énorme succès en Argentine avec le meilleur démarrage historique pour un film argentin et puis surtout, ça a été annoncé depuis quelques jours, Les Nouveaux Sauvages est en lice pour l’Oscar du meilleur film étranger. Et après l’avoir vu, je peux dire que c’est largement mérité, tant il est original.

Péter un câble

Déjà, il l’est par la forme, car il s’agit de six histoires montées à la suite, un film à sketches quoi. Ces six récits partagent la même thématique : le pétage de plomb. Mais attention, c’est de l’anthologique, là. Ce n’est pas la petite gueulante remplie de postillons. Non, non, là, c’est du niveau : « Mais moi les dingues, j’les soigne, j’m’en vais lui faire une ordonnance, et une sévère, j’vais lui montrer qui c’est Raoul. Aux quatre coins d’Paris qu’on va l’retrouver, éparpillé par petits bouts façon puzzle… Moi quand on m’en fait trop j’correctionne plus, j’dynamite… j’disperse… et j’ventile… ».

Perdre son sang-froid

Je ne vais pas détailler les histoires, car ça vaut tellement de les découvrir sans rien avoir vu. Surtout que le réalisateur prend un malin plaisir à jouer avec nous, notamment en brouillant l’instant T où les protagonistes vont péter les plombs. J’étais complètement pris au jeu à essayer de deviner ce qui allait se passer. Et je peux vous dire que pas mal de fois, j’ai été complètement surpris de voir vers quel sens les choses déraillent. C’était juste tellement taré. En plus, la réalisation, pfiou. Impeccable. On sent le gars talentueux derrière.

Péter une durite

Néanmoins, il faut reconnaître que la meilleure histoire, et de loin, est la première. C’est juste une merveille qui lance parfaitement le ton, avec un twist inattendu. Du coup, on est un peu déçu par les histoires qui suivent (elles n’arrivent jamais au niveau de la première), mais je reconnais l’intelligence du réalisateur d’avoir bien monté la suite, en débutant par le plus mauvais sketch pour terminer avec le meilleur (enfin, le second meilleur) avec ce qu’on peut appeler la pire fête de mariage de tous les temps (en plus, c’est marrant de voir une espèce de sosie de Bradley Cooper en marié). Toi qui vas te marier sous peu, surtout ne regarde pas ça. Ça va te donner des sueurs froides au lit. Et il va falloir que tu changes les draps, le lendemain matin.

Sortir de ses gonds

Pour chaque histoire, on repart de zéro et à chaque fois, on redécouvre cette sensation de frustration, de cette colère qui chatouille les intestins, de cette moutarde qui monte au nez. Un sentiment tellement connu, et que tout le monde (sans exception) a expérimenté (et ça commence à la naissance, ben ouais, t’étais peinard au chaud dans le ventre de ta mère et t’as ce gus en blanc qui te chope les jambes, ou les épaules, pour te faire sortir). Du coup, évidemment, tout le monde a imaginé un jour de ce qu’il pourrait faire s’il décidait de laisser la nature prendre le dessus sur l’éducation. De sauter sur son gros con de chef pour l’étrangler. De laisser un énorme étron sur le pare-brise de la voiture de la pervenche qui vient de te laisser un PV alors que tu en avais pour deux minutes. Eh bien, Les Nouveaux Sauvages te permet d’expérimenter tout ça. De l’humour noir en puissance. De la jouissance pure. Le gros bonus, c’est qu’on n’expérimente jamais la sensation de déjà vu sur les six histoires.

Par Christophe Menat, le .

Photo de Les Nouveaux Sauvages
Quand un beau mariage se transforme en cauchemar.

Conclusion

Excellent film à sketchs qui exploite à merveille son sujet, le pétage de plomb de légende, sur six histoires. Malheureusement, j’ai trouvé la seconde ratée, du coup, ça m’a fait baisser la note finale.

+

  • Thème sous-exploité au cinéma
  • Thème très bien illustré
  • Réalisation inspirée
  • La jouissance et le plaisir procurés quand les personnages pètent les plombs

  • Le deuxième sketch
Trophée8/10
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