Critique : Les Gardiens de la Galaxie

Un Gunn pour faire un Headshot

Fiche

Phase 2 du Marvel Cinematic Universe
Titre Les Gardiens de la Galaxie
Réalisateur James Gunn
Scénaristes James Gunn, Nicole Perlman
Acteurs Chris Pratt, Zoe Saldana, Dave Bautista, Bradley Cooper, Vin Diesel, Lee Pace, Karen Gillan, Josh Brolin, Djimon Hounsou, Laura Haddock, Benicio Del Toro, John C. Reilly, Glenn Close, Michael Rooker, Ophelia Lovibond
Titre original Guardians Of The Galaxy Date de sortie 13 août 2014
Pays États-Unis Budget 170 000 000 $
Genre Action, Aventure, Science fiction Durée 2h 02

Peter Quill est un aventurier traqué par tous les chasseurs de primes pour avoir volé un mystérieux globe convoité par le puissant Ronan, dont les agissements menacent l’univers tout entier. Lorsqu’il découvre le véritable pouvoir de ce globe et la menace qui pèse sur la galaxie, il conclut une alliance fragile avec quatre aliens disparates : Rocket, un raton laveur fin tireur, Groot, un humanoïde semblable à un arbre, l’énigmatique et mortelle Gamora, et Drax le Destructeur, qui ne rêve que de vengeance. En les ralliant à sa cause, il les convainc de livrer un ultime combat aussi désespéré soit-il pour sauver ce qui peut encore l’être…

Photo Les Gardiens de la Galaxie
Les Gardiens de la Galaxie vs. the World.

Critique

On reproche souvent à Marvel de ne pas prendre de risques, de mettre des Yes Men à la barre de leurs films. Mais avec Les Gardiens de la Galaxie, ils prennent autant de risques que sur tous leurs longs-métrages précédents cumulés (Avengers mis à part, quand même). Jugez un peu : James Gunn comme réalisateur ET scénariste (tout seul en plus, Nicole Perlman ne servant qu’à vérifier la cohérence de l’univers), le mec est connu pour Horribilis (top 10 dans le classement des meilleurs films de zombies concocté par Epice) et Super (un clone plus hardcore de Kick-Ass avec Rainn Wilson aka Dwight Schrute dans The Office dans le rôle principal), pas vraiment des films qui rentrent dans le moule du cinéma hollywoodien, et en plus, il s’agit des Gardiens de la Galaxie, une des équipes de super-héros les plus récentes (elle n’est imprimée que depuis 2008, alors que les Avengers sont apparus pour la première fois en 1963 !), sans oublier leurs membres atypiques notamment le raton laveur qui parle et l’arbre humanoïde !

Est-ce pour autant un risque payant ?

D’entrée, j’ai été surpris par le long-métrage de James Gunn. Alors que je m’attendais à une scène d’ouverture pleine d’action, on dispose seulement d’une scène intimiste. Mais quelle scène ! Le film vient à peine de débuter depuis quelques minutes que James Gunn réussit déjà l’exploit de me faire mouiller les yeux. Non, je ne déconne pas. Mes yeux se sont embués avec la scène d’ouverture du Marvel, Les Gardiens de la Galaxie. Là, je me suis dit qu’une seule chose (et désolé pour la vulgarité) : « Putain ! Si ça se trouve, il va le faire ce con ! Il va réussir à adapter ce diable de comic, Les Gardiens de la Galaxie ! ».

S’ensuit alors le logo Marvel Studios puis une séquence plus en adéquation à ce qu’on attendait : une ouverture ressemblant à celle de Les Aventuriers de l’arche perdue. Enfin, du moins jusqu’à que James Gunn décide de balancer une nouvelle claque (quel salaud, ce mec, en moins de dix minutes, il te fait pleurer et te fout une tarte, décidément pas un mec fréquentable) avec un générique de… Malade. Oui, de malade, il n’y a pas d’autres mots. Un truc de taré où Chris Pratt charme en moins de deux secondes. Rien que le plan où le logo du film s’affiche m’a fait me dire : « Rien à foutre, je rajoute un point au film rien que pour ça, et s’il a 10/10, m’en fous, je lui mets 11, direct ! ». Désolé, mais impossible de réagir autrement, ce plan s’est incrusté sur ma mémoire à long terme (sans passer par celle à court terme, c’est la douane qui fait la gueule) en une fraction de secondes. Un des plus beaux affichages de logo de toute l’histoire du cinéma. Et si le visuel flatte, il n’est pas seul, la musique fait aussi son boulot et marque par son caractère atypique pour un film du genre, Marvelien de surcroît. À ce moment précis, il n’y a plus de doutes, Marvel Studios a décidé de montrer avec Les Gardiens de la Galaxie qu’il peut faire autrement.

Photo Les Gardiens de la Galaxie avec Groot en train d'illuminer la pièce
Quand Marvel remake la plus belle scène de Raiponce.

Par la suite, le film reprend la routine d’un film Marvel et délivre le schéma classique de formation de groupe calqué sur celui d’Avengers avec l’habituel combat entre héros (remember Thor VS Iron Man VS Captain America ou encore, Thor VS Hulk) sauf qu’il ne s’agit pas vraiment de héros, mais d’anti-héros (imaginez Han Solo multiplié par 5 même si le vrai Han Solo, c’est Rocket accompagné de son Chewbacca de Groot), ce qui amène des situations cocasses. Il faut dire que cette joyeuse bande finit par se regrouper… En prison !

L’étrangeté des éléments hétérogènes du groupe se ressent au niveau de l’humour notamment sur le fait que seul Star-Lord soit un Terrien. Même si les Marvel sont réputés pour être drôles (avec plus ou moins de succès), là, on s’oriente davantage vers l’humour décomplexé de Joss Whedon dans Avengers avec de multiples références en renfort. Sauf que ce ne sont pas vraiment des références qu’on pourrait qualifier de geek (pas de citation d’un jeu obscur datant des années 80). Y en a une, elle est juste magique, je n’en parle pas parce que franchement, ça vaut le coup de la découvrir sur place, rien que pour le bruit de vos yeux qui s’écarquillent et celui de la mâchoire qui se décroche après avoir entendu le nom du film cité. Coup de génie ! Comme l’action de Star-Lord face à Ronan. D’ailleurs, ne loupez pas la petite blague lors du générique de fin sur fond noir.

Vu que cette fois-ci, il s’agit d’un long-métrage introduisant des nouveaux personnages, faisons un petit tour d’horizon histoire de juger tout ce joli petit monde.

Photo du film Les Gardiens de la Galaxie avec Star-Lord (Chris Pratt)
Star-Lord, une nouvelle graine de héros.

Chris Pratt, alias Star-Lord : j’adore l’acteur depuis que je l’ai découvert dans la sitcom Parks and Recreation dans le rôle culte d’Andy Dwyer, ou devrais-je dire Burt Macklin, FBI !

Gif Animé Parks and Recreation
Burt Macklin, FBI.

Son personnage dans Les Gardiens de la Galaxie pourrait se définir comme… Laisse-moi réfléchir… Attends, le mariage gay est désormais légal, alors je peux l’illustrer comme étant l’enfant du couple Indiana Jones et Han Solo. Yep, je ne peux pas faire mieux même si je sais que c’est un peu glauque vu que c’est le même acteur (Comment ça se passe au lit ? Avec un miroir ?). Ça me fait tout drôle quand même de voir Chris Pratt aussi musclé quand je me rappelle de la bedaine qu’il trimballait dans Parks and Recreation.

Photo de l'acteur Chris Pratt pour illustrer la transformation physique pour le tournage du film Les Gardiens de la Galaxie
Une transformation impressionnante !
– Photo de l’acteur Chris Pratt pour illustrer la transformation physique pour le tournage du film Les Gardiens de la Galaxie

Quoi qu’il en soit, Chris Pratt est un acteur en devenir tant il offre une particularité si rare au cinéma de nos jours : il est vraiment très drôle sans pourtant autant en faire des masses verbalement. Et puis merde, ce générique d’ouverture ! Toutefois, là où je l’attendais le plus, c’était au niveau dramatique, et là, même pas à péter, le mec fait le boulot, et même joliment. Il a réussi à m’émouvoir, ça pose le bonhomme. Bref, je m’avance : une star est née ! Reste à confirmer avec Jurassic World. Pour l’anecdote, il a eu une relation durant trois ans avec l’actrice Emily VanCamp désormais connue dans le monde de Marvel en tant que Sharon Carter (l’Agent 13 du S.H.I.E.L.D.) qu’on a pu voir, il y a quelques mois, dans Captain America : Le Soldat de l’hiver. La rencontre entre Star-Lord et Captain America risque de faire des étincelles.

Zoe Saldana, alias Gamora : j’avais peur d’être obnubilé par sa performance dans Avatar où elle joue Neytiri ou encore son rôle dans les nouveaux Star Trek. Finalement, ce n’était pas la peine de s’inquiéter, elle s’imprègne totalement du rôle de Gamora au point de faire oublier instantanément ses rôles précédents. Physiquement, elle tient parfaitement la route lors des scènes de combat avec un agréable jeu de jambes. Mais là où elle est la plus ébouriffante, c’est durant son flirt avec Chris Pratt. J’y croyais à fond ! Ben oui, quand tu penses « mais allez-y, embrassez-vous », c’est que t’es dans le délire.

Dave Bautista, alias Drax le Destructeur : normalement, il était censé être le maillon faible du groupe du fait de son jeu d’acteur assez bancal. Oui, Dave Bautista n’est pas ce qu’on pourrait considérer comme un bon acteur. Jusque-là, il avait compensé par son physique hors-norme ou des rôles mutiques. James Gunn devait probablement le savoir, car il offre à Dave Bautista, un rôle qui lui va à merveille en jouant sur l’incapacité de son personnage à comprendre le second degré. Dès lors, son rôle devient primaire et c’est… Parfait. En plus, il fait rigoler, que demander de plus ? Des combats plus mémorables. Oui, sans doute, mais il s’agit du point faible du film.

Photo du film Les Gardiens de la Galaxie avec Rocket et Groot
Le duo qui va faire craquer le cœur de millions de personnes dans le monde.

Rocket Raccoon et Groot : Marvel tient avec eux les prochaines meilleures ventes en produits dérivés. Rocket fait fureur avec son humour de sale gosse (il n’y a qu’à voir comme il traite la légende Stan Lee) et se sublime dès qu’il porte une arme. Son visage en furie lors du climax est jouissif ! Quant à Groot, il s’agit d’un personnage totalement décalé (je vous laisse découvrir pourquoi) et une des plus belles récentes créations de la Maison des Idées. En prime, il récupère LA scène héroïque du film (en égalité avec une autre, je vous laisse deviner laquelle), le genre qui vous arrache une larme. Vous vouliez de l’épique, vous en aurez avec Groot.

En bref, les Gardiens de la Galaxie forment un groupe de génie malgré l’absence de films stand alone. Il faut dire que leurs charismes sont tels qu’ils n’ont pas besoin de longtemps pour s’imposer dans nos cœurs, surtout grâce à leurs côtés bad ass. Ce n’est pas pour rien si beaucoup préfèrent Han Solo à Luke Skywalker. Vivement le crossover Avengers/Les Gardiens de la Galaxie.

Néanmoins, comme on dit, pas de héros sans méchant. Si dans Avengers, on pouvait être déçu par Loki qui lorgne trop des deux côtés pour qu’on puisse le considérer comme un vrai méchant. Tu sais, ceux qui veulent te buter parce que ça les amuse. Et dans le style, Ronan se pose là. Un vrai bad guy. Lee Pace, totalement méconnaissable, joue à merveille celui qui accuse ! D’ailleurs en parlant d’accusation, je ne vous dis pas les frissons que j’ai reçus quand Ronan a proclamé un « accuse » qui a fait trembler la salle. De plus, Ronan, à l’inverse de Loki, fait des jolies démonstrations de puissance. Chaque séquence où il déchaîne ses pouvoirs m’a fait rugir de plaisir. Ce sont des cases de comics qui prennent vie, comprendre avec des flux d’énergie qui envahissent la totalité de l’écran. Les Gardiens de la Galaxie est le premier Marvel (et même d’ailleurs super-héros movie) à offrir des images de puissance visuellement impressionnantes. Au départ, j’avais peur du choix de Lee Pace pour le rôle de Ronan, car l’acteur n’est pas vraiment dense physiquement alors que la morphologie de Ronan dans le comic est proche de celle de Thor. Finalement, son costume et son maquillage ont été tellement bien étudiés qu’ils font oublier ce point et rendent Ronan imposant donc inquiétant. Par contre, petite déception pour Nebula, peu exploitée en dépit d’un look très réussi, et plus grande pour Korath, totalement secondaire. Même constat pour Glenn Close. Par contre, ce n’est pas le cas pour l’inattendu Yondu incarné par le génialement détestable Michael Rooker. Je suis sûr que Michael Rooker a voulu le rôle juste pour la scène d’action qui lui est offerte. Un truc de ouf ! Merde, c’est juste une flèche… Terminons avec Benicio Del Toro et John C. Reilly, les deux offrent de belles performances malgré le faible temps qui leur est imparti (le film ne fait que deux heures et aurait pu durer vingt minutes de plus, facile, vu sa richesse – d’ailleurs, James Gunn a parlé d’excellentes scènes coupées, vivement le blu-ray).

Photo du film Les Gardiens de la Galaxie avec Ronan (Lee Pace)
Ronan l’Accusateur, un méchant qui en impose !

Et surprise (pas vraiment, en fait, vu que Josh Brolin avait été annoncé pour faire sa voix), Thanos fait une apparition dans Les Gardiens de la Galaxie. Par contre, j’étais déçu par son costume. Trop doré. Le film de James Gunn déroule astucieusement le tapis rouge pour une entrée en fanfare du Titan Fou normalement programmée pour Avengers 3 (en 2018/9, donc). L’intrigue du film du jour tourne autour d’une Pierre de l’Infini (comme pour Thor : Le Monde des Ténèbres). On profite même d’un passage chez le Collectionneur pour mettre à plat les enjeux à venir.

On n’a pas encore fini là. Je n’ai pas encore parlé des effets spéciaux et des scènes d’action. Bon, les scènes d’action sont spectaculaires avec des FX au poil (on a désormais l’habitude avec Marvel), mais n’offrent rien de plus par rapport à la concurrence à la différence d’Avengers et Man of Steel qui avaient marqué une évolution. Attention, ça ne signifie pas qu’ils sont mauvais, au contraire, le film envoie du pâté surtout lors du climax ou sur ses combats spatiaux. Par contre, réelle déception au niveau des combats, et ce, malgré la présence de Dave Bautista. C’est de ce côté-là que James Gunn va devoir s’améliorer pour la prochaine fois (en priant très fort pour qu’il réalise Les Gardiens de la Galaxie 2 – le bonhomme est déjà partant, mais tout dépend des résultats au box-office, comme d’hab’, quoi). Mais je ne lui en veux pas, car le réalisateur réussit là où les autres avaient échoués dans les précédents Marvel, à savoir l’émotion. Pour tout vous dire, j’ai eu les yeux mouillés cinq fois durant le film et j’ai même lâché une petite larme. Il réussit aussi là où Thor : Le Monde des Ténèbres avait échoué : offrir des décors mémorables (quelle déception, Svartalfheim). Les planètes qu’on visite sont vivantes et réellement impressionnantes avec pour paroxysme, le Knowhere (PS : Cosmo 😀 ). Un truc qu’il faut avoir vu de ses propres yeux. Quelle beauté ! James Gunn réussit aussi à offrir une BO mémorable et sans aucun doute, la meilleure de tout le MCU. Vous comprenez maintenant pourquoi je ne lui en veux pas.

Les Gardiens de la Galaxie a ravivé dans ma mémoire le raté Green Lantern en symbolisant tout ce que le film avec la Lanterne Verte devait accomplir. Soit du fun, de l’humour, de l’émotion, des personnages attachants, de la belle love Story, des combats spatiaux et surtout, se dérouler totalement dans l’espace (à peine 5 mn sur Terre pour les Gardiens).

Pour terminer, je voulais parler d’une légère déception : la Nova Corps. Je m’attendais à voir leurs soldats s’envoler dans l’espace comme des roquettes humaines pour tout défoncer. Ils le font, mais à bords de vaisseaux… 🙁 M’enfin bon, je ne tique pas trop dessus, car d’un, ça donne tout de même une très jolie scène et de deux, ça doit être compliqué à mettre en œuvre pour les gars des FX quand on voit toutes les difficultés qu’il y a pour numériser un seul acteur… Alors mille.

Par Christophe Menat, le .

Photo Les Gardiens de la Galaxie
Des combats spatiaux à fond la caisse.

Conclusion

Faites du bruit… Pour… Les Gardiens de la Galaxie !

James Gunn l’a fait ! Du Marvel avec un grand M et… Un esprit de sale gosse ! Un des meilleurs Marvel assurément, coude à coude avec Captain America : Le Soldat de l’hiver et Avengers.

+

  • Véritable prise de risque de la part de Marvel
  • Équipe atypique et charismatique
  • Émouvant
  • Visuellement ébouriffant
  • BO entraînante
  • Humour
  • Le générique d’ouverture
  • Un vrai successeur à Star Wars
  • Ronan, un méchant puissant

  • Pas de combats mémorables
Trophée9 + 1 = 10/10
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