Critique : Les 4 Fantastiques : Premiers Pas

Une entrée fantastique dans la Phase 6

Fiche

Titre Les 4 Fantastiques : Premiers Pas Titre VOThe Fantastic Four: First Steps
Réalisateur Matt Shakman Scénaristes Josh Friedman et Eric Pearson et Jeff Kaplan & Ian Springer
Acteurs Pedro Pascal, Vanessa Kirby, Ebon Moss-Bachrach, Joseph Quinn, Ralph Ineson, Julia Garner, Natasha Lyonne, Paul Walter Hauser, Sarah Niles, Mark Gatiss
Date de sortie23 / 07 / 2025 Durée1h 55
GenreAction, Aventure, Science-fiction Budget200 000 000 $

Avec pour toile de fond un monde rétro-futuriste inspiré des années 1960, “ Les 4 Fantastiques : Premiers pas ” de Marvel Studios présente la première Famille Marvel : Reed Richards/M. Fantastique, Sue Storm/La Femme Invisible, Johnny Storm/La Torche Humaine et Ben Grimm/La Chose alors qu’ils affrontent leur plus grand défi.

Critique

Démarrage en fanfare (entendez-vous la musique de Michael Giacchino ?) pour l’ouverture de la Phase 6 du MCU avec Les 4 Fantastiques : Premiers Pas, qui est aussi le dernier film de l’univers pour cette année. Le prochain, Spider-Man : Brand New Day, est prévu dans pile un an. Autant dire qu’il va falloir savourer celui-ci comme il se doit.

Il est amusant de constater les similarités entre Superman et ce quatuor. Les deux sont les premiers super-héros de leur maison d’édition, ont connu leur âge d’or cinématographique, il y a un temps (1978 pour le Superman de Richard Donner, 2005 pour Les Quatre Fantastiques de Tim Story — non, je ne compte pas la version de 1994 — même si j’ai l’impression qu’il y a un court hommage à cette version dans Premiers Pas, sur un plan trop rapide pour que je puisse identifier l’équipe “d’origine”), avant de basculer dans une période plus sombre avec Man of Steel de Zack Snyder en 2013 et Les Fant4stiques de Josh Trank en 2015. Et voilà que, la même année, les deux icônes font leur grand retour dans une version qui renoue avec les origines des comics de l’âge d’or (bon, plus d’argent pour Superman, si on chipote).

La grande différence, c’est que la première famille de Marvel n’a jamais eu droit à une adaptation à la hauteur. Avec tout le respect que j’ai pour les films de Tim Story, on est sur du très moyen. Et pour la version de Josh Trank ? Là, c’est simple : aucun respect. Mais ce constat, c’était jusqu’à Premiers Pas.

Une Terre 60s, rétro-futuriste et sacrément stylée

Le génie du film, c’est de profiter pleinement du contexte du multivers pour nous faire découvrir une Terre alternative, plongée dans une ambiance digne des années 60, mais dopée aux technologies rétro-futuristes grâce à l’intellect de Reed Richards. À la réalisation, Matt Shakman — déjà remarqué par les fans du MCU avec WandaVision — insuffle une direction artistique ultra marquée. Nul doute que l’excellence de sa reprise des sitcoms a donné l’idée de son embauche chez Marvel Studios. Un vrai vent de fraîcheur dans le MCU.

Dès lors, Les 4 Fantastiques : Premiers Pas bénéficie d’un cachet esthétique — et pas que — qui le distingue franchement des autres productions de l’univers. Quel bonheur de voir que, malgré ses 36 films au compteur, le MCU continue à se renouveler. J’ai adoré l’atmosphère de cette Terre parallèle, qui semble tout droit sortie d’un comic de Jack Kirby (d’ailleurs, superbe hommage à l’artiste), tandis que Stan Lee a droit à son clin d’œil via le nom du vaisseau des 4F (Excelsior !). Une véritable déclaration d’amour, en somme.

Un film réussi… mais pas sans défauts

Déclarer sa flamme, c’est bien, mais encore faut-il assurer derrière. Heureusement, c’est mission accomplie, même si ce n’est pas sans bémol. Allez, je largue les points négatifs tout de suite, histoire d’être plus léger pour la suite et pouvoir ensuite me concentrer sur ce que le film réussit vraiment.

Premièrement : l’intrigue reprend celle des Quatre Fantastiques et le Surfer d’argent (2007), qui elle-même reprenait déjà celle des comics. Et comme si ça ne suffisait pas, la première demi-heure fait presque office de résumé du précédent film… Doom (je prends le nom en VO, car il ne sera pas traduit) en moins. Résultat : impossible de me défaire d’un certain sentiment de déjà-vu.

Deuxièmement : l’intégration du bébé n’est pas toujours réussie. Notamment lors d’un plan franchement moche quand Ben le porte. Je sais qu’il est compliqué de tourner avec des nourrissons, surtout dans un film de ce type, mais là… ça pique un peu. Et le souci, c’est que ce bébé est tout sauf anecdotique dans l’histoire.

Enfin, troisièmement : l’intrigue est un poil trop dense à mon goût. Un petit quart d’heure supplémentaire n’aurait pas été de trop pour passer un peu plus de temps avec cette famille qu’on apprend à aimer très vite. Et surtout pour développer les vilains, car on parle de vilains exceptionnels. Et si on fait ce genre de remarque, c’est que le film touche juste. On en redemande.

Un casting 4 étoiles

Il faut dire que le casting est un sans-faute. Pedro Pascal nous livre un Reed Richards droit sorti des comics : l’homme le plus intelligent du monde, oui, mais aussi pétri de doutes et de failles (j’ai adoré sa dispute avec Sue quand il envisage le pire). Les Pedro Pascal lovers vont fondre. Il est charmant, touchant, parfait. Une des icônes qui manquaient au nouveau MCU.

À ses côtés, Joseph Quinn et Ebon Moss-Bachrach forment avec lui un vrai noyau familial. J’ADORE le look de la Chose, tellement comic-accurate, tellement réussi qu’on en oublie totalement les images de synthèse (sauf… quand il tient le bébé, snif).

Mais mon coup de cœur revient à Vanessa Kirby (avec un tel nom de famille, c’était obligatoire). Casting phénoménal. Elle est le cœur battant de cette équipe. Le ciment de la famille (Dom n’a jamais été aussi impressionné par quelqu’un). Elle a deux scènes absolument dingues qui m’ont arraché des larmes — j’y reviendrai dans la partie spoiler — mais déjà là, je peux le dire : elle EST Susan Storm. Et elle est parfaite.

Méchants galactiques et grands frissons cosmiques

Côté vilains, Julia Garner incarne un Silver Surfer version féminine (oui, on peut évoquer Shalla-Bal, mais ça reste du Norrin Radd dans l’âme). Elle joue ça avec une intensité folle, et certaines de ses scènes m’ont vraiment marqué. Visuellement, j’ai adoré la façon dont sa peau stellaire reflète lumière et décor.

Mais la vraie star, c’est Galactus. Bordel, ENFIN le vrai Galactus. Je vais pouvoir arrêter mes séances de psy pour oublier ce nuage immonde dans Les Quatre Fantastiques et le Surfer d’argent. Là, il est là. Majestueux. Immense. Respecté. Un des méchants les plus classes de tout l’univers Marvel. À chacune de ses apparitions, j’étais un gosse devant son sapin de Noël (ouais, chez moi on ouvrait les cadeaux le 25 matin). Ce niveau de démesure. Quel kif. Je peux mourir tranquille. Enfin, pas tout de suite.

Une mise en scène à la hauteur

La réalisation ? De haute volée. Les deux grosses scènes d’action sont incroyables. Les décors et costumes génialement sixties. Le montage très rythmé. Les effets spéciaux sont impeccables (je ne compte plus le bébé, j’ai fait mon deuil). Et mention spéciale à la gestion des pouvoirs : notamment l’élasticité de Reed Richards, enfin bien rendue à l’écran. Ce n’était pas gagné, et ils l’ont fait.


⚠️ Partie spoilers ⚠️

Franklin Richards, larmes et accouchement cosmique

Commençons par ma scène préférée : la naissance de Franklin Richards. La prestation de Vanessa Kirby est d’une intensité folle. L’accouchement avec un trou noir en arrière-plan, cette tension, ce côté épique… j’ai pleuré. Vraiment. Surtout qu’il ne s’agit pas de n’importe quelle naissance : on parle de Franklin Richards, un des êtres les plus puissants de l’univers Marvel.

Et ouf, ils l’ont respecté. Il devient un enjeu narratif central, convoité par Galactus. Et la scène mid-générique enfonce le clou avec une promesse folle pour Avengers : Doomsday. Entre ça et la scène post-générique de Thunderbolts*, je n’ai pas été aussi excité à l’idée de découvrir un film du MCU depuis un temps. Depuis Avengers : Endgame, en fait. Comme quoi, un Avengers est toujours un événement.

Galactus, cette fois c’est le bon

Petit retour en arrière : la première rencontre avec Galactus, c’est là que je me suis dit “OK, ils l’ont fait”. Ils ont fait LE Galactus. Et il est monstrueux. Les yeux violets ? J’ai adoré (même si j’aurais préféré qu’ils soient carrés comme dans les comics). Et derrière, cette course-poursuite spatiale, visuellement dingue. Épique. Saisissante.

Ma deuxième scène préférée, et pas des moindres : la mort de Sue. Juste après une scène d’action où je souriais comme un idiot (Galactus qui se la joue Godzilla ? J’en rêvais depuis que j’ai 14 ans), arrive LA scène. Susan qui parvient à repousser une entité cosmique. Pas en la battant — elle n’est pas cheatée — mais en manœuvrant avec l’aide de sa famille et le cœur d’une mère. Et son corps la lâche. Le plan sur Reed en larmes m’a brisé. Et quand on a ajouté Franklin qui demande les bras de sa mère… J’étais en PLS.

Il faut qu’ils reviennent

J’ai adoré cette séquence parce qu’elle montre à quel point Galactus est respecté. Il n’est jamais question que la première famille le terrasse : ils ne font que user de ruse pour le piéger. Et c’est exactement comme ça que ça devait se passer. Il n’en pouvait être autrement. Petit frisson aussi sur la séquence où Shalla-Bal envoie valser la Torche pour plonger avec son maître dans le trou. Franchement, j’ai trouvé ce passage aussi brutal que jouissif.

Tout ce que j’espère maintenant, c’est revoir ce Galactus et ce Surfeur d’argent. Parce que, et c’est l’un des reproches que je fais au film, ils ne sont pas assez développés à mon goût. Leur background est tellement riche qu’ils méritaient clairement plus de place. J’adore ces deux personnages dans les comics, et je sais qu’ils ont encore des choses à raconter. Donc s’il vous plaît, Marvel Studios… faites-les revenir !

Petit mot sur l’Homme-taupe, super look, super fidèle. Du pur comic accurate. Et j’ai compris pourquoi ils ont coupé John Malkovich (le Fantôme Rouge) : l’intro était déjà bien chargée, on n’a droit qu’à son singe, et c’est très bien comme ça. Le style fausse archive des années 60 ? Parfait. Sinon, c’est quoi ce bordel avec Natasha Lyonne ? J’étais persuadé qu’elle allait jouer Alicia Masters. Le plus drôle, c’est que lors de son premier échange avec Ben, à un moment, je me suis demandé si elle était aveugle. Elle faisait des trucs chelous avec ses yeux. Lol.

Et cette idée géniale : cette Terre a l’air tellement agréable à vivre. Une utopie grâce aux 4 Fantastiques. Enfin… sauf pour la Latvérie. Frisson garanti sur ce plan furtif à l’ONU, où on remarque un fauteuil vide. Pour finir, mention spéciale au génial gag du siège auto. De quoi terminer le film, et cette critique, avec le sourire.

Par pressé de les retrouver.

Conclusion

Les 4 Fantastiques : Premiers Pas est un vent de fraîcheur qui prouve que le MCU peut encore se réinventer après 36 films. Malgré quelques défauts — intrigue déjà-vue et personnages pas assez développés — j’ai été séduit par son ambiance sixties, son casting impeccable, deux scènes phénoménales et des personnages iconiques enfin respectés. J’en suis ressorti avec la furieuse envie de revoir cette famille. Bref, vivement Avengers : Doomsday.

+

  • Un hommage vibrant à l’âge d’or des comics
  • Un casting impeccable, avec une Vanessa Kirby exceptionnelle
  • Galactus enfin respecté, imposant et fidèle aux comics
  • Deux scènes d’une puissance phénoménale

  • Un sentiment de déjà-vu
  • J’aurais aimé plus long
9/10
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