Critique : Le Seigneur des Anneaux : Les Anneaux de Pouvoir – Saison 2 (avec spoilers)

La Chute de l’Eregion

Fiche

TitreLe Seigneur des Anneaux : Les Anneaux de Pouvoir Titre VOThe Lord of the Rings: The Rings of Power
ShowrunnersJ. D. Payne, Patrick McKay
Acteurs Charlie Vickers, Morfydd Clark, Robert Aramayo, Benjamin Walker, Daniel Weyman, Ciarán Hinds, Markella Kavenagh, Megan Richards, Charles Edwards, Sophia Nomvete, Owain Arthur, Peter Mullan, Lloyd Owen, Maxim Baldry, Trystan Gravelle, Cynthia Addai-Robinson, Ismael Cruz Córdova, Tyroe Muhafidin
Saison2 Nombre d’épisodes8
Date de sortie03 / 10 / 2024 Durée61 à 76 mn
GenreAction, Aventure, Drame, Fantastique ChaîneAmazon Prime Video

Sauron est de retour… pour régner sur toute la Terre du milieu.

Critique

J’avais adoré la première saison de la série Le Seigneur des anneaux : Les Anneaux de pouvoir. En plus d’être agréable pour la rétine, la série déployait une intrigue ambitieuse s’étendant sur plusieurs coins de la Terre du Milieu. Sans oublier la naissance volcanique du Mordor, ce final exceptionnel avec des plans à couper le souffle (la vision sur l’eau où l’on aperçoit Sauron aux côtés de Dame Galadriel figure parmi mes plans préférés, tous supports confondus) et la révélation de l’identité secrète de Sauron.

Deux ans plus tard, nous avons enfin droit à la suite.

Pour ma part, j’ai moins apprécié cette saison que la première. J’y ai trouvé moins de moments épiques. Je me demande si ce n’est pas lié au fait que la liste des réalisateurs a baissé en qualité. Si l’on a toujours la très solide Charlotte Brändström, J.A. Bayona et Wayne Che Yip ont quitté l’aventure et sont remplacés par Louise Hooper et Sanaa Hamri dont le CV est nettement moins impressionnant. C’est juste une question que je me pose et je n’ai pas vraiment de réponse.

« Vous êtes… leur prisonnier. Sauron, le Seigneur… des Anneaux. »

Quoi qu’il en soit, cette saison prend le risque de faire légèrement du surplace en narrant la chute de l’Eregion. L’aspect voyage est nettement moins amoindri au profit d’une partie d’échecs menée par Sauron. D’ailleurs, auparavant tournée en Nouvelle-Zélande, la série s’est délocalisée en Angleterre, dans les nouveaux studios Bray ouverts par Amazon pour y tourner ses productions originales. Cela signifie plus de décors construits et pour le coup, je trouve que ça se voit. Visuellement, j’ai été moins bluffé, même s’il reste encore des moments très forts comme l’ouverture du premier épisode (la trahison d’Adar) et du dernier épisode (le chant du cygne de Durin III).

Cette surplace permet alors de densifier chacune des intrigues autour de Sauron. Car c’est clairement lui, la star de la saison, aux côtés de Celebrimbor. Si ce dernier ne m’avait que moyennement intéressé dans la saison précédente, dans celle-ci, il est clairement l’un des plus intéressants. Avec une mention spéciale pour la géniale duperie de Sauron, malgré le bug digne de la reconfiguration de la Matrice. Quoi qu’il en soit, la confrontation finale avec ses derniers mots est assurément un grand moment.

Tout comme la performance de Charlie Vickers dans le rôle de Sauron. J’ai adoré pouvoir découvrir ce personnage emblématique plus en profondeur, lui qui végète à l’état d’œil dans la trilogie de Peter Jackson. Sa capacité à tromper tout le monde est absolument prodigieuse. Mention spéciale évidemment à sa manipulation de Celembrimbor, au combat final contre Galadriel où il change de forme et naturellement au passage où il « révèle » être Annatar, le Seigneur des Dons.

« Je ne t’ai jamais laissé relever la main. C’était toi, toi tout seul, qui devenais plus fort. Pardonne-moi, mon fils… Roi Durin. »

Cette surplace se note également dans le reste des intrigues. Pour ma part, j’ai été passionné par la corruption du roi Durin III par son anneau. Notamment parce qu’il partage une relation passionnante avec son fils, Durin IV. Les deux acteurs, Owain Arthur et Peter Mullan, livrent une performance magnifique et émouvante. Bien épaulés par la géniale Sophia « Disa » Nomvete.

Du côté de Númenor, on a une intrigue digne de Game of Thrones. Ce n’est pas fondamentalement original, mais ça a son efficacité, surtout avec Kemen, le fils détestable de Pharazôn. Surtout, la relation amoureuse entre Lloyd « Elendil » Owen et Cynthia « Tar-Míriel » Addai-Robinson est belle. Mention spéciale au Jugement des Valar.

Il reste l’intrigue des Hommes (loin d’être la plus intéressante, même si Isildur me plaît bien et qu’on retrouve les Ents) et celle de l’Étranger. Bon, la révélation n’était pas extraordinaire, vu qu’il y avait beaucoup trop d’indices. Par contre, l’origine du nom de Gandalf m’a fait sourire. Je n’y avais pas pensé. C’était également sympa de retrouver Tom Bombadil, le fameux « oublié » de Peter Jackson.

« Mes enfants… »

Ah non, mais je suis bête. J’avais oublié l’intrigue des Uruks, avec Adar. Pourtant, c’était clairement un gros morceau. La performance de Sam Hazeldine aura réussi à me faire oublier celle de Joseph Mawle dans la première saison, et pourtant ce n’était pas évident. L’Elfe devenu Uruk livre une prestation fascinante dans sa volonté de protéger ses enfants. Sa fin est marquante, car tragique en renvoyant à sa trahison, mais aussi pour la violence de la scène (il prend un bain dans son sang).

Je vais finir cette critique en parlant du siège de l’Eregion. Bon, je m’attendais à un peu plus. La bataille était sympa, mais il manquait ce souffle épique, même si le combat contre le troll en proposait. Je pense que c’est lié au fait qu’on suit en parallèle l’intrigue avec Celebrimbor qui casse la montée en puissance du siège. Pas de bol, il était impossible de faire autrement vu l’importance de l’intrigue de Celebrimbor. Pour la prochaine fois ?

Par donnant rendez-vous à dans deux ans.

Conclusion

Une deuxième saison moins impressionnante que la première à mon goût, car l’aspect aventure laisse place à un jeu d’échecs autour de l’Eregion et la création des Anneaux de Pouvoir où les pions sont manipulés par le Trompeur. Néanmoins, l’exercice demeure fascinant grâce à des personnages forts comme Celebrimbor, Durin III ou Adar… et Sauron, bien sûr.

+

  • Pas mal de moments épiques
  • Sauron, Celebrimbor, Durin et Adar
  • Certains plans sont à tomber

  • Surplace
9/10
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