Critique : Le Seigneur des Anneaux : La Guerre des Rohirrim

En attendant la chasse

Fiche

Titre Le Seigneur des Anneaux : La Guerre des Rohirrim Titre VOThe Lord of the Rings: The War of the Rohirrim
Réalisateur Kenji Kamiyama Scénaristes Jeffrey Addiss & Will Matthews et Phoebe Gittins & Arty Papageorgiou
Voix Brian Cox, Gaia Wise, Luke Pasqualino, Miranda Otto, Lorraine Ashbourne
Date de sortie11 / 12 / 2024 Durée2h 14
GenreAction, Animation, Aventure, Drame, Fantastique Budget30 000 000 $

Ce nouveau chapitre, situé 183 ans avant la trilogie du Seigneur des Anneaux, explore l’histoire de la Maison de Helm Poing-de-Marteau, roi de Rohan.

Critique

Un projet Le Seigneur des Anneaux. Sur papier, c’était pour moi, tant j’adore la saga. D’autant plus qu’ici, on reste dans l’univers de Peter Jackson (on notera la présence de Philippa Boyens, scénariste des trilogies Le Seigneur des Anneaux et Le Hobbit). Sans oublier la promesse d’une histoire autour du Rohan et du Gouffre de Helm (ce lieu de vacances très agréable niché dans la montagne sublimé dans Les Deux Tours). Pour finir, les deux premiers concept arts étaient magnifiques. Bref, n’en jetez pas plus et prenez mon argent anneau !

Ça, c’était mon état d’esprit avant la découverte de la bande-annonce. Elle fut une douche pas froide mais glaciale. À noter que la réalisation du projet a été confiée à Sola Digital Arts, avec le célèbre (c’est pas moi, c’est la bande-annonce qui le dit) Kenji Kamiyama à la baguette. Bref, un studio japonais. Si on ne le savait pas, alors, découvrir l’univers du Seigneur des Anneaux à la sauce japanimation a de quoi surprendre, même s’il y a fidélité. Par contre, ce qui est resté bloqué dans la gorge, c’est la saccade de l’animation. Comment est-il possible d’accepter cela pour un projet dit cinématographique ?

Plus tard, on apprendra que le projet a été monté rapidement afin de permettre à Warner Bros. de conserver les droits sur la franchise, permettant ainsi à ses deux gros films en prises de vues réelles, dont The Hunt for Gollum réalisé par Andy Serkis et prévu pour 2026, d’être produits tranquillement. L’urgence étant de mise, Sola Digital Arts a donc été confronté à quelques difficultés, ce qui explique sans doute les lacunes visuelles.

Pour l’anecdote, chaque scène a été jouée par les acteurs en motion capture, avant d’être convertie en scènes 3D avec le moteur Unreal Engine, puis finalement en 2D.

Bref, tout cela n’était guère encourageant, mais mon cœur de fan avait absolument besoin d’en avoir la confirmation et, au sortir de la séance, j’ai, à mon grand étonnement, plutôt bien aimé.

Il était une fois… en Terre du Milieu

Bon, j’avoue avoir beaucoup, mais beaucoup, soupiré devant la qualité de l’animation en me disant qu’ils auraient pu passer le film en accéléré. Cela aurait rendu le tout bien plus fluide. Il y a aussi quelques longueurs. Franchement, deux heures quatorze pour cette histoire, c’est un peu trop, et, de plus, curieusement, les personnages restent des archétypes du début jusqu’à la fin. Donc, ce qui est sûr, c’est que les longueurs ne sont pas là pour développer les personnages.

Reste que l’histoire narrée par Éowyn (« Je ne suis pas un homme ! »), toujours interprétée par Miranda Otto, a son efficacité. D’une part, parce qu’elle donne à l’histoire une aura de conte, donnant un côté épique et permettant de gérer quelques sauts dans le temps, donc de condenser un long récit en un temps plus restreint.

Il y a aussi pas mal de moments épiques (même si certains font déjà-vu) et le monstrueux charisme d’Helm Hammerhand (normal, quand on a la voix de Brian Cox). C’est convenu de bout en bout, mais ça n’empêche pas son efficacité, car il y a une vraie volonté de s’inscrire dans la violence de la guerre (jusqu’à son absurdité ; quand on voit comment elle démarre). En cela, les batailles sont plutôt réussies car on prend le temps de les développer. À noter également la gestion intelligente de l’héroïne Héra ; on est loin des clichés actuels consistant à faire des femmes des super guerrières pouvant renverser des armées au détriment de toute logique.

Puis bon, retourner dans la Terre du Milieu de Peter Jackson, ça fait toujours son effet. Encore plus, quand le respect est là.

Par espérant que The Hunt for Gollum sera à la hauteur.

Conclusion

Comme on l’avait vu avec sa bande-annonce, l’animation du Seigneur des Anneaux : La Guerre des Rohirrim laisse clairement à désirer avec ses saccades. Ce qui me fait regretter qu’ils n’aient pas fait plus d’efforts, car l’histoire, malgré ses clichés, tout en en esquivant certains, a son efficacité.

+

  • Histoire classique mais efficace
  • Séquences de bataille
  • Helm Hammerhand
  • Revenir dans la Terre du Milieu de Peter Jackson

  • Ces saccades, ce n’est pas possible
  • Un peu longuet
6/10
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