Vous avez un Esmail
Fiche
Titre | Le Monde après nous | Titre VO | Leave the World Behind |
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Réalisateur | Sam Esmail | Scénariste | Sam Esmail |
Acteurs | Julia Roberts, Mahershala Ali, Ethan Hawke, Myha’la, Farrah Mackenzie, Charlie Evans, Kevin Bacon | ||
Date de sortie | 08 / 12 / 2023 (Netflix) | Durée | 2h 21 |
Genre | Drame, Mystère, Thriller | Budget | 25 000 000 $ |
Une famille qui rêvait d’une pause dans une luxueuse maison de location plonge en plein chaos après une cyberattaque qui neutralise tout appareil – et l’irruption de deux inconnus.
Critique
Popopo, un nouveau film par le créateur de la série Mr Robot (d’ailleurs, ça me fait penser qu’il faut vraiment que je la finisse). Ça ne se loupe pas. Surtout qu’il nous prépare un burger d’enfer avec la tante d’Emma Roberts, le vampire toujours coincé dans l’enfer du développement et le papa de Maya Hawke. Dans le burger, on notera le supplément de bacon et deux noms cocasses à sa création : Barack et Michelle Obama.
Allez, goûtons ce burger.
Une fin de monde originale et malsaine
Au final, il n’était pas mauvais ce burger Le Monde après nous, mais il était beaucoup trop copieux. Les 2h 21 m’ont calé l’estomac. C’est dommage, car sur papier, il y avait pas mal de bonnes idées. Quoiqu’il en soit, l’un des points forts, c’est clairement la réalisation. Sam Esmail s’amuse beaucoup avec la caméra et balance des très jolies séquences. Mention spéciale au zoom sur le visage des acteurs procurant une sensation de malaise. À noter également des effets numériques assez efficaces. Bref, dans l’ensemble, le réalisateur réussit à nous installer une ambiance malaisante. Le genre où on n’est jamais complètement détendu.
L’histoire repose sur des thèmes intéressants et d’actualité. Le mystère se dévoile morceau par morceau jusqu’à une découverte glaçante. Pour une fois que je n’étais pas déçu aux révélations. Aux sujets des éclaircissements, j’ai adoré les passages avec Mahershala Ali. Clairement, le MVP du film. J’ai dégusté chacun de ses monologues. Vraiment, je trépigne d’impatience à l’idée de le découvrir en Blade.
L’empathie est morte
Malheureusement, tout n’est pas réussi. Déjà, c’est lent. Ok, ça colle avec ce qu’il y a à raconter, mais ça n’empêche que je me suis ennuyé. D’autant plus que certaines péripéties sont juste là pour choquer (dédicace aux dents) et n’apportent rien à l’histoire. Elles font plus de mal que de bien en rallongeant inutilement la durée. Mais qu’est-ce qui arrive aux réalisateurs « auteurs » à vouloir faire des films aussi longs ? Surtout qu’ici, on est sur une histoire très Black Mirror. En moins de deux heures, le job aurait pu être fait avec plus d’efficacité.
Pour le reste, je n’ai pas réussi à m’attacher aux personnages car ils demeurent des caricatures. Mention spéciale à la jeune ado totalement obsédée par Friends. Me laissant avec une question m’ayant taraudé toute la séance : a-t-elle remarqué que sa mère y fait une apparition ? Bref, même si les dialogues sont bien ciselés (à ce jeu, le monologue d’ouverture de Julia Roberts m’a fait l’effet d’un coup de poing), tous les personnages, à l’exception de celui d’Ali, restent antipathiques. Du coup, je m’en foutais de ce qui leur arrivait.
Je vois aussi que beaucoup se plaignent de la fin, mais je la trouve très bien dans le sens où on s’en balec des personnages. L’important, c’est la morale : il ne faut pas passer au full démat’ sinon on va l’avoir dans le uc à la fin du monde. Par contre, cette histoire avec les cerfs, bof. Ça casse le réalisme.
Par Christophe Menat amusé par le tacle aux plateformes de streaming.
Conclusion
Quand le créateur de Mr Robot s’associe à un casting de stars, on peut s’attendre à des étincelles. S’il y en a quelques unes, notamment au niveau de la réalisation et de l’ambiance, Le Monde après nous souffre de tares comme des personnages antipathiques, une trop longue durée et des scènes taclant à la carotide du réalisme. Reste une morale qui va ravir les anti-démat’. |
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6/10 |