Critique : Le Blues de Ma Rainey

Chadwick sort par la grande porte

Fiche

Titre Le Blues de Ma Rainey Titre VOMa Rainey’s Black Bottom
Réalisateur George C. Wolfe Scénariste Ruben Santiago-Hudson
Acteurs Viola Davis, Chadwick Boseman, Glynn Turman, Colman Domingo, Michael Potts
Date de sortie18 / 12 / 2020 (Netflix) Durée1h 34
GenreDrame, Musique Budget

En 1927, la tension et la température grimpent vite dans un studio de musique de Chicago où la téméraire chanteuse de blues Ma Rainey et son groupe viennent enregistrer.

Critique

J’ai lancé le visionnage de Le Blues de Ma Rainey sans trop y croire. Je voulais juste en profiter pour faire mes adieux au Black Panther Chadwick Boseman. En effet, l’original Netflix est son dernier film avant qu’il n’ait succombé à cette saleté de cancer du côlon.

Après Fences…

Le Blues de Ma Rainey est une adaptation de la pièce de théâtre d’August Wilson. On retrouve le mentor de Chadwick Boseman, Denzel Washington, à la production après qu’il ait tenu le premier rôle dans une autre adaptation d’August Wilson, Fences (2016). De Fences, on retrouve également l’immense Viola Davis qui aura obtenu l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle avec ce film. Cette fois-ci, elle incarne la Mère du Blues, la Ma Rainey du titre.

Je n’ai pas vu Fences, donc je ne m’attendais à rien de particulier. C’est agréablement surpris que j’ai découvert qu’il s’agit de revenir sur les conditions de vie des afro-américains dans les années 20. Via le prisme de l’industrie musicale avec la Paramount. Étant donné qu’il s’agit d’une adaptation d’une pièce de théâtre, il ne faut donc pas s’étonner que le long-métrage de George C. Wolfe ne propose que trois décors différents. On est pratiquement dans le huis-clos. Mais c’est un point facile à oublier grâce à la magnifique écriture.

Portrait de l’Amérique sous Jim Crow

En une heure et demie, Le Blues de Ma Rainey arrive à dépeindre les conditions de vie des afro-américains dans les années 20 dans une Amérique rongée par les lois Jim Crow. Cela passe par des témoignages captivants et la relation entre les artistes afro-américains et les producteurs blancs. Sans oublier cette tension palpable et permanente. Bref, le tout est un spectacle arrivant, avec subtilité, à faire comprendre le mécanisme sociale et politique de cette époque.

Deux éléments sortent du lot. Évidemment, Viola Davis dans le rôle de Ma Rainey. C’est simple. Quand elle est à l’écran, elle vampirise l’attention. Le plus sublime dans l’histoire, c’est qu’elle compose un rôle à des milliers de lieues des biopics brossant dans le sens du poil ses héros. On découvre la Mère du Blues comme une femme avec ses forces, mais également ses faiblesses. Le portrait dressé devient donc fascinant.

Néanmoins, la plus belle performance est à attribuer à Chadwick Boseman. Dans un rôle peu évident, il livre sa plus belle prestation avec celle du roi du Wakanda. Il y a même une scène où j’ai comme eu l’impression que ce n’est plus le personnage qui parlait, mais l’homme. Lui-même, vis-à-vis de sa condition. Bref, c’est d’autant plus marquant que Boseman recevait un traitement contre le cancer durant le tournage.

Par ravi de cet adieu en fanfare.

Conclusion

Le Blues de Ma Rainey fait partie de la liste des films préférés de Barack Obama en 2020 et c’est mérité. L’écriture est extraordinaire, le contexte historique intéressant et la performance des acteurs exceptionnelle, Chadwick Boseman en tête. Il ne pouvait pas faire mieux pour ses adieux.

+

  • Chadwick Boseman termine sur la meilleure note possible
  • Viola Davis vampirise l’écran
  • Huis-clos fascinant et tendu

  • On sent trop les origines théâtrales (je ne sais pas si c’est un vrai défaut)
8/10
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