Fiche
Réalisateur | Sebastian Dehnhardt |
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Scénariste | Sebastian Dehnhardt |
Intervenants | Vitali Klitschko, Wladimir Klitschko, Fritz Sdunek, Emanuel Steward, Bernd Bönte, Lennox Lewis, Chris Byrd, Lamon Brewster, Wladimir Rodionowitsch Klitschko, Nadeshda Uljanowna Klitschko, Natalia Klitschko |
Titre original | – | Date de sortie | 3 juillet 2012 (DTV) |
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Pays | Allemagne | Budget | – |
Genre | Biographie, Documentaire, Sport | Durée | 1h52 |
Les frères Vitali et Wladimir Klitschko quittent leur Ukraine natale en 1996 pour l’Allemagne. Leur entrée dans la boxe professionnelle changera le sport pour toujours. |
Critique
Dans Warrior, on pouvait voir deux frères s’affronter en finale d’une compétition d’ultimate fighting. Une idée farfelue, purement hollywoodienne mais que faire quand la réalité rattrape la fiction ? Car les deux frères Klitschko sont actuellement tous les deux champions du monde poids lourds, WBC pour Vitali (l’aîné) et IBF, WBO et WBA pour Wladimir (le plus jeune). Une anomalie qui méritait bien un documentaire surtout pour les néophytes.
Ne suivant pas la boxe, je n’avais jamais entendu parler de ces deux frères, ni même du nom Klitschko sinon via le combat très médiatisé en France contre Jean-Marc Mormeck. Un combat où le français s’est fait laminer contre Wladimir. Jamais il n’avait pu le mettre en danger. « Purée, ça doit être un sacré morceau ce Klitschko pour réussir à évincer aussi facilement Mormeck », m’étais-je dit à l’époque. De ce combat bref (arrêt au quatrième round), j’avais retenu le nom Klitschko. C’est donc avec curiosité que j’avais aperçu le blu-ray sur Amazon, en agrandissant la jaquette, je m’étais rendu qu’ils étaient deux sur la couverture avec une tagline très curieuse dont le dernier mot m’avait mis en émoi : « Boxeurs, Légendes, Frères ». Quoi, ils sont deux frères boxeurs ? Il ne me fallut pas plus pour commander le blu-ray.
Après une attente de quelques jours, j’ai enfin pu lancer ce documentaire. Le tout commence avec une vieille vidéo d’archive présentant Vitali dans une situation lui étant désagréable, il était interviewé et devait se présenter. A la fin, le générique se lance. On y voit la mise en place d’un ring sur un montage vidéo très réussie (d’ailleurs je vous conseille de prendre le blu-ray, la qualité de l’image est excellente) finissant sur le logo du film. Le sujet est lancé de la plus belle des manières.
Le documentaire retrace la vie des deux frères en commençant dès leur plus jeune âge. De leur enfance dans l’Union Soviétique où ils ont grandi « endoctriné » (les propres mots de Vitali) dans une haine de l’Occident en passant par Tchernobyl où leur père, militaire de carrière, fut transféré. Bourrée d’anecdotes, cette partie permet de comprendre le milieu où ils ont été élevés et surtout d’avoir une idée de l’enfance dans l’Union Soviétique.
Ils commencent ensuite à percer dans le domaine du kick-boxing avant de bifurquer sur la boxe et la suite est de plus en plus belle mais la grande surprise de ce documentaire est de ne pas vraiment se concentrer sur les combats en faisant une liste des victoires, seuls les plus marquants sont retenus. Ce qui retient l’attention du réalisateur Sebastian Dehnhardt, ce sont les défaites et de voir comment les frères Klitschko s’en ont sorti car c’est de la fosse que nait les grands champions. Le réalisateur s’attache surtout pendant une grosse partie sur le plus jeune des deux, Wladimir, à la suite d’une défaite surprise dont il en est ressorti avec de gros dégâts, on parlait même qu’il arrête sa carrière.
Le documentaire se construit autour des interviews des frères Klitschko, de leurs entraîneurs (anciens et actuels), de leurs familles (les parents et la femme de Vitali, d’ailleurs très belle) et d’amis. Pas mal d’anecdotes sont abordés mais une a particulièrement attiré mon attention, elle implique le fantasque promoteur Don King, promoteur extravagant ayant eu dans son écurie deux très grand champions de boxe, Mohamed Ali et Mike Tyson. A l’aide d’une caméra cachée, on assiste à sa tentative hallucinante de recruter les deux frères. Un passage donnant une idée du personnage. Une autre anecdote ? Allez ok. Il faut aussi savoir que l’actrice Hayden Panettiere (la série Heroes, Scream 4) est sortie avec Wladimir Klitschko durant 18 mois. Un couple quand même assez atypique, l’actrice mesurant 1m55 et Wladimir, 1m98. C’est la distance qui a fini par avoir raison de leur idylle en 2011.
Les combats sont particulièrement bien mis en scène surtout grâce à la qualité de la bande son (d’où l’importance du blu-ray). Les coups explosent les basses et donnent l’impression de les prendre en pleine poire. Certains ralentis sont particulièrement impressionnants surtout un où Samuel Peter alias The Nigerian Nightmare se prend un pain énorme sur le visage, on voit la déformation de la face sous l’impact du coup, une image marquante. Malheureusement, les combats marquent aussi un défaut du film. Voulant davantage se concentrer sur la biographie des frères (déjà épaisse malgré leurs jeunes âges), ils délaissent une certaine dramaturgie du combat. Un point décevant empêchant le documentaire de prendre plus d’ampleur (une demi-heure de plus n’aurait pas été de trop).
L’autre attrait est de voir l’amour que se portent les deux frères malgré certaines disputes. Comme le dit, l’un des entraîneurs. Chez les Klitschko, ils sont quatre, le père, la mère et les deux frères, pas de cousin, pas d’oncle. Sur une promesse faite à leur mère, jamais ils ne s’affronteront. Tous les deux, ils trônent en haut de la colline avec leurs quatre ceintures représentant une de ces étrangetés dont est capable le sport.
Conclusion
Un documentaire indispensable pour connaître l’anomalie de la boxe : Steelhammer (Wladimir Klitschko) et Ironfist (Vitali Klitschko) toutefois la mise sur le banc des combats (affichés très brièvement) empêche le documentaire allemand d’atteindre le modèle du genre sur la boxe : When We Were Kings. | |||
+ | – Une histoire passionnante – Les ralentis durant les combats |
– | – Pas de vrais combats (uniquement de brefs extraits) |
8/10 |