Plus grand, plus fort… mais moins réussi
Fiche
Titre | Kingsman : Le Cercle d’Or | Titre VO | Kingsman: The Golden Circle |
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Réalisateur | Matthew Vaughn | Scénaristes | Jane Goldman, Matthew Vaughn |
Acteurs | Taron Egerton, Mark Strong, Colin Firth, Julianne Moore, Channing Tatum, Halle Berry, Hanna Alström, Pedro Pascal, Edward Holcroft, Elton John, Jeff Bridges, Bruce Greenwood, Emily Watson | ||
Date de sortie | 11 / 10 / 2017 | Durée | 2h 21 |
Genre | Action, Comédie, Espionnage | Budget | 104 000 000 $ |
KINGSMAN, l’élite du renseignement britannique en costume trois pièces, fait face à une menace sans précédent. Alors qu’une bombe s’abat et détruit leur quartier général, les agents font la découverte d’une puissante organisation alliée nommée Statesman, fondée il y a bien longtemps aux États-Unis. Face à cet ultime danger, les deux services d’élite n’auront d’autre choix que de réunir leurs forces pour sauver le monde des griffes d’un impitoyable ennemi, qui ne reculera devant rien dans sa quête destructrice. |
Critique
Quand tu vois que le réalisateur Matthew Vaughn avait jusqu’ici refusé de faire des suites, allant même jusqu’à décliner X-Men: Days of Future Past et Kick-Ass 2, tu te dis qu’il devait être sacrément motivé pour faire Kingsman : Le Cercle d’Or. En fait, oui. Voir même trop.
De trois heures à deux heures
Je le déclare d’entrée de jeu. Cette suite est moins réussie que son prédécesseur. Par le simple fait qu’elle fait dans l’outrance. Ça m’est horrible à dire, mais difficile de placer un autre constat. Pour l’anecdote, le premier cut du film durait trois heures et quarante minutes. Bordel, trois heures et quarante minutes pour un film d’action !? La version cinéma ayant été ramenée à deux heures et vingt minutes, il y a donc une heure et vingt minutes qui ont été priées d’aller voir ailleurs au montage. Mais c’est monstrueux. Presque un film à part entière. Pour te rassurer, Matthew Vaughn parle de sortir une version longue en vidéo et je peux te dire que je serais un des premiers à la voir. Car j’ai aimé Kingsman 2. Mais pas jusqu’au point d’oublier ses défauts dont le plus gros est cette désagréable sensation d’avoir un best-of plutôt qu’un long-métrage équilibré.
Le film était trop copieux
En l’état, Kingsman : Le Cercle d’Or n’a pas réussi à m’impliquer émotionnellement à l’inverse de son prédécesseur. Tout va trop vite. C’est fun, mais ça manque sacrément d’épaisseur et de liant. On découvre une monstrueuse galerie de personnages dont mon préféré demeure le président des États-Unis incarné par Bruce Greenwood suivi de près par un Elton John en mode « ça se voit qu’il ne sait pas jouer mais on s’en fout parce qu’il est trop fun ». Bémol, cette galerie ne voit aucun travail de fond réellement effectué pour les rendre marquants.
À la place, on a donc une succession de punchlines et de répliques marrantes. Mention spéciale d’ailleurs à celle du senior au ski. Ainsi, je ne me suis jamais emmerdé (au contraire), mais ce n’est pas pour autant que j’étais excité comme une puce. D’autant plus que l’histoire sonne comme une redite du premier épisode mis à part les quelques surprises comme ce grand retour malheureusement dévoilé, au grand désarroi de Matthew Vaughn, dès la première bande-annonce. En passant, si l’histoire autour de ce retour est amusante, je trouve qu’elle aurait pu être réellement efficace et tirer des larmes. Enrichie dans la version longue ?
Quand trop d’idées tuent l’idée
Fort heureusement, il y a de l’idée. Des camions d’idées. J’ai rarement vu un film avec autant d’éléments fun par plan. Les seuls équivalents qui me viennent en mémoire sont Scott Pilgrim et Baby Driver. Et les scènes d’action… Oh mama mia, ces scènes ! De la folie pure. Du fun à l’état primitif. Ça commence d’ailleurs comme un James Bond. Quel délice de voir la caméra accompagner les héros lors de leurs mouvements, style The Raid 2. Ça donne une mise en scène très dynamique et incroyablement immersive. Après avoir vu ça, je n’ai plus qu’une envie. Qu’on donne l’autorisation à Matthew Vaughn de faire Man of Steel 2. Sa vision couplée avec la puissance, c’est à dire la liberté, offerte par Superman. Je n’ose même pas imaginer. Le carnage.
Par Christophe Menat qui espère que la version longue va corriger certains problèmes, le 13 octobre 2017.
Conclusion
Ça me désole de le dire, mais cette suite est moins réussie que son prédécesseur sur presque tous les plans, sauf les scènes d’action (même si celle de l’église reste toujours la plus mémorable). Kingsman : Le Cercle d’Or m’a épaté par l’inventivité de sa mise en scène et le nombre élevé d’idées. En fait, Matthew Vaughn en a trop fait et on frôle l’indigestion alors que développer les personnages aurait permis une plus grande implication émotionnelle. En même temps, quand on voit qu’une heure et vingt minutes ont été coupées au montage, on se doute que ce ne sont pas les scènes d’action qui ont sauté. D’un autre côté, tant mieux, tant elles sont dantesques !
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7/10 |