Une belle suite mais moins réussie
Fiche
Titre | John Wick 2 | Titre VO | John Wick: Chapter 2 |
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Réalisateur | Chad Stahelski | Scénariste | Derek Kolstad |
Acteurs | Keanu Reeves, Riccardo Scamarcio, Ian McShane, Ruby Rose, Common, Lance Reddick, Laurence Fishburne | ||
Date de sortie | 22 / 02 / 2017 | Durée | 2h 02 |
Genre | Action, Thriller | Budget | 40 000 000 $ |
John Wick est forcé de sortir de sa retraite volontaire par un de ses ex-associés qui cherche à prendre le contrôle d’une mystérieuse confrérie de tueurs internationaux. Parce qu’il est lié à cet homme par un serment, John se rend à Rome, où il va devoir affronter certains des tueurs les plus dangereux du monde. |
Critique
John Wick fait partie des rares films récents que j’ai revus plusieurs fois. Il faut dire qu’il détonne dans le milieu des actionners en étant parvenu à trouver un gracieux équilibre entre l’action et la dramaturgie. L’histoire tenait sur un post Twitter, mais demeurait ô combien efficace. Tandis que l’action s’approchait de ce que le cinéma asiatique fait de mieux, le diptyque The Raid en tête..
Pour cette suite, je vais faire comme la scène d’ouverture de John Wick 2. Je vais rentrer dans le vif du sujet avec un pain dans la gueule et un coup de pied aux couilles. Bref, des trucs qui font mal, mais malheureusement indispensables. Pain dans la gueule : en sortant de la séance, j’étais un peu déçu par cette suite. Coup de pied aux couilles : me concernant, j’ai distingué trois problèmes majeurs. Trois comme le nombre d’éléments qui composent le service trois-pièces. Coïncidence ? Je ne crois pas.
Précision de taille, la bande-annonce montre tout
Premièrement, purée, le service marketing était-il vraiment obligé de montrer tous les moments forts et scènes d’action du film dans la bande-annonce au point qu’aucun des deux ne se révèle réellement surprenant une fois dans la salle de cinéma ? Ça sent comme si les mecs du studio n’en revenaient pas de tenir une licence aussi juteuse qui n’est ni une adaptation de comic, ni un remake. Résultat, ils en ont fait des caisses pour promouvoir leur produit. D’ailleurs, entre nous, Jonathan n’en avait pas vraiment besoin. C’est à dégoûter.
Deuxièmement, mais là, ce n’est aucunement de la faute du film. Les excellents retours sur John Wick 2 m’avait laissé espérer un film meilleur qu’il ne l’est. Quand on voit les notes que le croque-mitaine récupère et lire certains écrire qu’il s’agit d’une suite meilleure que le premier. Tout de suite, là, j’ai juste envie de dire « popopopo » et passer au troisième point qui est la critique de cette suite (enfin, on rentre dans l’estomac du sujet).
Comme je le disais dans mon paragraphe introductif, le premier John Wick était un gracieux équilibre entre l’action et la dramaturgie. L’un n’empiétait pas sur l’autre. Tel un couple de patineurs artistiques, ses déplacements sur la glace étaient si fluides qu’on avait l’impression qu’il volait. N’oublions pas non plus, les sublimes chorégraphies. C’était ça, John Wick premier du nom. Un morceau de grâce inattendu. Une danse endiablée.
L’équilibre est rompu. Trop d’action tue l’action.
Or pour cette suite, l’équilibre a été brisé au profit de l’action. Au point que la maxime « Trop d’action tue l’action » n’aura jamais été aussi vraie. Néanmoins, il faut tout de même souligner que celles-ci sont bien plus impressionnantes notamment pour la scène du car-fu (non, non, ce n’est pas un mot en verlan). En résumé, le niveau global est passé à l’étage supérieur avec encore plus de chorégraphies et de morts. Sauf que… L’effet de surprise a disparu. Hé oui, mine de rien, ça joue beaucoup.
En se basant sur une intrigue très simple, John Wick 2 tente de renouer avec ce qui a fait le succès de l’original sauf que, sachant que je savais déjà qu’un troisième est sur les rails (ça a été annoncé en octobre, donc il y a un moment), je ne m’inquiétais jamais pour le sort du personnage de Keanu Reeves alors que je pensais qu’il allait mourir dans le premier. De plus, le sentiment de vengeance si primitif a disparu. Les raisons pour lesquelles John Wick retourne au turbin sont assez sommaires. C’est un peu le gars obligé de faire un truc qu’il n’a pas très envie. On le fait parce qu’il faut le faire, mais on n’y prend pas plaisir. Au moins, on s’épargne, et ça vaut le coup de le dire, du syndrome de la suite-remake. Rien que pour ça, merci les gars.
Beaucoup d’éléments moins bien que sur le premier
Côté bad guys, je pensais qu’on allait monter d’un cran, mais en fait, on en baisse d’un. Certes, ceux du deux sont plus dangereux que ceux du premier, mais ils ont moins de charisme. On ne remplace pas un Michael Nyqvist comme ça. Il n’y a plus non plus une magnifique tête à claques, Alfie Allen (ah, qu’est-ce qu’il joue bien le mec qu’on veut absolument voir mourir).
Ruby Rose m’a beaucoup plu pour les passages où elle signe, mais elle ne vaut pas la détestable Perkins jouée par Adrianne Palicki. Quant à Common, ça va, sans plus. Juste le temps d’une hilarante séquence où lui et John se tirent dessus sans rien laisser paraître. Surtout, les deux méchants marquent le pas à cause de leur jeu d’acteur assez sommaire. Pour le grand méchant joué par Riccardo Scamarcio. Bon, il se tape de jolies poses et ses dialogues sont raffinés, cependant c’est faiblard dans l’ensemble.
Quant à la mythologie des Tueurs, on ne peut pas dire qu’on voit beaucoup de nouveautés hormis quelques trucs assez sympa à droite et à gauche, mais certainement pas au niveau, encore une fois, de la découverte dans le premier. Au final, seule l’histoire autour de Laurence Fishburne apporte de la nouveauté. Et encore, si ce n’était pas dévoilé durant la bande-annonce (je suis encore dégoûté qu’ils aient montré autant de trucs). Toutefois, c’est réellement plaisant de retrouver Ian McShane, John Leguizamo et Lance Reddick.
Mais ça reste du John Wick
Tu l’as sûrement compris en lisant les lignes qui ont précédé. J’ai été chagriné par cette suite qu’on m’a vendue comme meilleure. Par contre, je ne peux pas terminer sans parler des nombreuses qualités du deuxième chapitre des aventures de John Wick. Tout d’abord, les chorégraphies sont indubitablement impressionnantes. On est au même niveau que le cinéma asiatique même si la rigidité du jeu de jambes de Keanu Reeves fait toujours aussi bizarre. Bref, on franchit vraiment un palier par rapport au premier. D’autant plus que le réalisateur Chad Stahelski reste irréprochable dans sa mise en scène. Les scènes d’action sont TOUJOURS lisibles. Elles sont également superbement cadrées au point que certains plans donnent l’impression de sortir d’une bande dessinée.
Autres trucs que j’ai vraiment kiffé, le passage où John Wick est assailli à la chaîne par des tas de tueurs. Ma scène préférée du film avec celle du climax donnant l’impression de revivre Opération Dragon, le meilleur film avec Bruce Lee. Un bon point aussi pour la fin. Seul moment où j’ai ressenti une émotion de la même magnitude que sur le premier. Elle m’a vraiment donné envie de découvrir le troisième épisode le plus rapidement possible.
En tout cas, j’ai déjà planifié un deuxième visionnage pour revoir le long-métrage sans préjugé et j’espère que cette fois-ci, je vais vraiment kiffer ! Parce que, et je veux être franc, je n’ai pas vu le film dans des très bonnes conditions à cause d’un chauffage qui déconnait. Du coup, il faisait une de ces chaleurs dans la salle. À moins que ce soit John Wick qui ait fait de l’effet à toute la salle…
Par Christophe Menat qui attend impatiemment le retour du croque-mitaine, le 23 février 2017.
Conclusion
Alors que certains vendent cette suite comme étant meilleure que le premier, je suis là, comme Gandalf, à dire : « Vous ne passerez pas ! ». Effectivement, John Wick 2 balance des scènes d’action encore plus impressionnantes, mais il est moins réussi côté dramaturgie à cause d’une intrigue noyée sous trop d’action et un effet de surprise aux abonnés absents (la cause première étant une bande-annonce qui en montre trop). Le contrecoup qui fait mal. Quoiqu’il en soit, suivre John Wick en train se débarrasser de ses ennemis avec son gun-fu se fait toujours avec autant de délectation.
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7/10 |