Critique : Jersey Boys

Quatre garçons dans le vent

Fiche

Adaptation de la comédie musicale
Titre Jersey Boys
Réalisateur Clint Eastwood
Scénaristes Marshall Brickman, Rick Elice
Acteurs Vincent Piazza, John Lloyd Young, Steve Schirripa, Christopher Walken, Joseph Russo
Titre original Date de sortie 18 juin 2014
Pays États-Unis Budget
Genre Biopic, Drame, Musical Durée 2h 14
Quatre garçons du New Jersey, issus d’un milieu modeste, montent le groupe « The Four Seasons » qui deviendra mythique dans les années 60. Leurs épreuves et leurs triomphes sont ponctués par les tubes emblématiques de toute une génération qui sont repris aujourd’hui par les fans de la comédie musicale…
Jersey Boys Photo
« Quand les sages désignent la lune, l’idiot regarde les doigts. » – Proverbe chinois remixé

Critique

Clint Eastwood et Film musical dans la même phrase, ça fait bizarre quand même. Mais pourquoi pas ? Après tout, le pistolero le plus célèbre du monde est bien un mec touche-à-tout (néanmoins, j’ai toujours comme fantasme de le voir réaliser un film de super-héros).

Bon, Jersey Boys, tout le monde le sait, c’est une comédie musicale phénomène créée par le producteur Bob Crewe (Mamma Mia !, ça vous dit quelque chose ?) et qui a chopé six Tony Awards et un Grammy Award. J’étais à la fois inquiet et confiant avant d’aller assister à la projection de l’adaptation cinématographique. Inquiet parce que mon dernier film musical, ça a été une déception (Les Misérables – je ne me suis toujours pas remis de la scène d’ouverture efficace visuellement avec ces prisonniers qui tirent un bateau, mais qui s’écroule comme un château de cartes après le passage du neveu de 5 ans quand ils commencent à chanter) et confiant car Eastwood, merde (quoique, ses derniers films…).

Néanmoins, avec Jersey Boys, il réalise son meilleur long depuis Invictus, sans toutefois atteindre le niveau de ce dernier. Les 2h 14 passent rapidement sans que l’ennui ne tape l’incruste grâce à une narration efficace et originale : les membres du groupe des Four Seasons (à l’exception de Frankie Valli) brisent souvent le quatrième mur pour parler directement au spectateur afin de lui expliquer le contexte. Ce procédé est utilisé avec brio lors du climax.

Né à Jersey, à jamais un Jersey Boy.

Comme clou du spectacle, on retient la scène finale (l’ouverture est juste sublime). D’ailleurs, c’est la seule scène à trahir les origines de comédie musicale du film. Car tout du long, les séquences chantées ne concernent que les scènes de répétition ou de concert. Pas question pour le père Eastwood de laisser ses acteurs se mettre à gambader en hurlant à la lune leur soif d’amour. On reste sérieux et j’ai apprécié ça. J’ai beaucoup de mal avec les films musicaux quand ils traitent de sujets sérieux. Traumatisé par Les Misérables ? Sûrement.

Pour la musique, je n’ai pas l’oreille pour critiquer, néanmoins, je l’ai trouvé très agréable. Par contre, j’étais déçu que les chansons ne soient pas sous-titrées. Mince, nous sommes dans un film musical donc les chansons sont des outils dramatiques à part entière. Les sous-titrer seraient donc un minimum.

Au niveau de l’histoire, j’ai beaucoup apprécié l’histoire (vraie) de ces quatre garçons du New Jersey grâce au charisme de leurs interprètes. À noter que celui de Frankie Valli (John Lloyd Young) est aussi celui qui a incarné le personnage dans la comédie musicale d’origine (il en est ressorti avec un paquet de prix – faut dire que sa voix…). J’ai aussi aimé l’humour de certaines séquences comme celle du premier cambriolage, le clin d’œil avec Clint Eastwood à la télé ou les blagues de Christopher Walken (qui a l’air visiblement heureux d’être là).

En tout cas comme petite anecdote, pendant tout le film, j’étais troublé par la ressemblance entre John Lloyd Young et l’interprète de Fez (That ’70s Show, Wilmer Valderrama) sans oublier celle entre Erich Bergen et Oz (American Pie, Chris Klein). Y a même des moments où j’ai eu des doutes, c’est dire.

Par Christophe Menat, le .

Jersey Boys Photo
Et discrètement, le mec tout à gauche adresse un doigt d’honneur au public.

Conclusion

Jersey Boys ne sera pas le nouveau chef d’œuvre de Clint Eastwood, mais un nouveau bon film à rajouter sur son CV (même si bientôt, ça ne va plus servir à grand-chose). Surtout, ça rassure sur le talent du maître après les déceptions Au-delà et J. Edgar.

+ – Musique
– Histoire bien ficelée
– Humour
– Rien de transcendant à signaler
7/10
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