Critique : Il était une fois John Wick

Alors que je me baladais sur les différents services de streaming pour découvrir les nouveautés, voilà que je tombe sur Il était une fois John Wick sur Prime. Mais qu’est-ce que c’est que ce truc ? Oh, mais c’est le titre français du documentaire Wick is pain dont j’ai lu du bien. Le combo « documentaire » et « John Wick », c’est tout ce que j’aime. En plus, ça dure deux heures, donc ce ne sera pas un petit truc promotionnel fait à l’arrache.

Allez, c’est parti pour souffrir !

Balle à blanc

Il était une fois John Wick (un titre quand même moins percutant que Wick is pain) est clairement le documentaire à voir si l’on apprécie la saga commencée le jour où des malfrats ont commis l’immense erreur de tuer Daisy. Le documentaire/making-of s’articule autour du duo Chad Stahelski et Keanu Reeves (au passage, le contraste entre l’acteur et son personnage dépressif est assez impressionnant).

S’il ne présente pas Keanu Reeves (pas nécessaire), il prend le temps de narrer les origines de Chad Stahelski. Le mec a remplacé son pote Brandon Lee pour terminer The Crow (1994) après le tragique accident qui lui a coûté la vie. Il combat dans Bloodsport II (1996). Bref, le mec a gravi tous les échelons d’Hollywood avec son pote David Leitch (qui a notamment débuté en faisant des cascades sur la série Buffy contre les vampires) jusqu’au jour où ils décident de réaliser leur premier long-métrage. Sur un scénario intitulé…

John Wick.

Évidemment, on raconte la naissance du projet, on balance une foule d’anecdotes et surtout on s’attarde sur les problèmes rencontrés, comme la séparation de Chad Stahelski avec sa compagne, le manque de financement (sauvé à la dernière minute par la desperate housewife Eva Longoria) et les difficultés de la post-production. Un véritable nid à problèmes qui a tout de même permis la naissance d’un chef-d’œuvre du cinéma d’action.

La chute du documentaire était que cette chute était vraie

L’anecdote qui m’a tué, c’est de voir les mecs s’interroger sur la barbe que devait porter Keanu Reeves dans le film. C’est un petit détail, mais cela permet de se rendre compte de la complexité du poste de réalisateur. Autre anecdote : le style gun-fu était initialement imaginé pour le film Safe (2012) avec Jason Statham, mais ce dernier n’était pas enthousiaste ; du coup, cela a été mis de côté. Et heureusement. On se rend compte qu’en fait, la naissance d’un chef d’œuvre se joue parfois à de petits détails.

Après la sortie du premier John Wick, le documentaire se poursuit en racontant la séparation entre Chad Stahelski et David Leitch, plus motivé à réaliser Atomic Blonde (2017). Stahelski, seul, en profite pour faire souffrir Keanu Reeves (qu’il connaît très bien) au max à chaque film, histoire de repousser les limites. Avec l’anecdote (encore une, quand je vous disais qu’il y en avait des tas) des 50 projections.

Franchement, les images de l’entraînement de Keanu Reeves forcent le respect envers l’acteur. Il y a un passage où il montre ses blessures. J’étais là « ah ouais, réaliser un film d’action, ce n’est pas une sinécure ». Le titre Wick is pain est clairement emblématique. Sinon, le documentaire permet aussi (et surtout) de mettre en lumière les cascades et les cascadeurs. Par exemple, la chute de John Wick depuis le toit du Continental, j’étais persuadé que c’était en images de synthèse jusqu’à ce que je découvre le tournage de la cascade en question ; j’étais scié ! Ils l’ont vraiment tourné ! Et c’était chaud…