Fiche
D’après le roman de Diego Paszkowski | |
Titre | Hipotesis |
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Réalisateur | Hernán Goldfrid |
Scénariste | Patricio Vega |
Acteurs | Ricardo Darín, Alberto Ammann, Arturo Puig, Calu Rivero |
Titre original | Tesis sobre un homicidio | Date de sortie | 12 février 2014 |
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Pays | Argentine, Espagne | Budget | – |
Genre | Mystère, Policier, Thriller | Durée | 1h 46 |
Roberto Bermudez, spécialiste du droit pénal, est convaincu que l’un de ses meilleurs élèves est l’auteur d’un meurtre brutal qui a eu lieu à la Faculté de droit. Déterminé à découvrir la vérité sur ce crime, il se lance dans une enquête qui va peu à peu devenir une obsession. |
Critique
Pardon ? Ricardo Darín ? C’est par où pour voir le film ? Trois questions simplistes. Trois questions que je me suis posées en apprenant la projection d’Hipotesis. Deux heures plus tard (en vrai, une semaine après, mais bon ça casse un peu la fluidité de la narration), c’est l’heure de la petite critique.
Ricardo Darín a explosé à la face du monde entier avec l’oscarisé Dans ses yeux. Depuis, il s’est notamment distingué avec le poignant Carancho et le très drôle El Chino. Avec Hipotesis, il est de retour dans le genre « thriller à l’ancienne » : un meurtre, un enquêteur, un assassin très malin et une belle femme désœuvrée. Le combo gagnant ? Si seulement…
La caméra fait l’amour à Ricardo Darín.
Le plus gros problème d’Hipotesis est à chercher en dehors de Ricardo Darín, toujours aussi impeccable. Tout d’abord, la réalisation. Si au début, j’ai été amusé (et un peu épaté) par le réalisateur qui fait du David Fincher (il fait joujou avec la caméra en multipliant les beaux plans surtout lors de l’ouverture), au final, le rythme du film est tellement lent et monotone que j’ai manqué plusieurs fois de m’endormir. Hernán Goldfrid n’arrive pas à installer un suspense notable pour qu’on grince des dents et qu’on fasse râler les mecs qui vont devoir nettoyer la salle après la projection, car nous n’avons pas pu nous empêcher de laisser passer un filet de pisse. En fait, le mec est tellement obsédé par sa volonté de faire un film stylé qu’il en oublie l’essentiel.
Au niveau de l’intrigue, il y a de l’idée avec ce duel pervers entre un maître et un élève, mais c’est finalement sous-exploité à cause du manque de charisme de l’élève (incarné par Alberto Ammann). Le spectacle vire vite vers le Ricardo Darín’s Show (le réalisateur ne rate jamais une occasion pour rendre hommage à sa star). Quant à la jeune femme (Calu Rivero), elle m’a un peu fait penser à Pénélope Cruz et puis, c’est tout… Apparemment, elle est assez connue en Argentine pour des rôles de peste dans des telenovelas. Ça ne m’étonne pas, elle a le physique pour.
Très vite, on se fout de l’histoire.
Un petit mot pour le scénario, vraiment léger. Le gros problème, c’est qu’il ne se passe pas grand-chose. J’ai tout de même apprécié qu’on mette l’accent sur les détails, un moyen pas mauvais pour essayer de remonter la piste jusqu’au tueur. C’est parfois des trucs tout cons, mais auxquelles il fallait y penser. Un autre bémol aussi, au lieu de faire planer le doute sur l’identité du tueur, très vite cette sous-intrigue est délaissée et on a finalement quasiment aucun doute. Pourtant, il y avait moyen de jouer là-dessus.
Au bout du compte, seul le final sauve (un peu) Hipotesis.
Ils sont rares les films du genre où le méchant triomphe du gentil, c’est assez sympa pour être souligné… Mais même-là, j’ai été un peu déçu. Ça fait un peu l’effet du « bon ben, j’ai la flemme de boucler cette histoire donc je la laisse en plan avec un truc de vicieux ».
Conclusion
Si on va voir Hipotesis, c’est pour sa star, autrement, il ne s’agit que d’un thriller qui tente de lorgner sur David Fincher sans arriver à sa cheville. | |||
+ | – Ricardo Darín – Les effets « David Fincher » de la réalisation |
– | – Le manque de charisme du méchant – Rythme mollasson – Intrigue peu surprenante |
5/10 |