Critique : God of War : Ragnarök

Version 1.5

Fiche

Titre God of War : Ragnarök
Éditeur Sony Interactive Entertainment Développeur SIE Santa Monica Studio
Plate-forme PlayStation 4, PlayStation 5 Date de sortie 09 / 11 / 2022
Joué sur PlayStation 5Game Genre Action, Aventure, Drame, Fantastique

Critique

On y est. Au Ragnarök. Encore une fois, après celui de Marvel Studios en 2017.

Cette fois-ci, pas de réelle surprise en découvrant ce nouveau God of War. Tellement peu de surprises que j’ai davantage eu l’impression de jouer à un God of War 1.5 qu’une suite. En gros, l’idée est de reprendre le premier en faisant tout en plus gros. Plus d’ennemis. Plus d’environnements. Plus de capacités. Plus long. Et cetera.

Kratos, es-tu le dieu des coffres ?

Déjà, je vais râler pour un truc qui m’a bien emmerdé. Les coffres. Y en a partout ! E-V-E-R-Y-W-H-E-R-E. J’ai eu l’impression de ne pas passer une minute sans ouvrir un coffre. J’ai trouvé ça tout bonnement insupportable. Surtout que ce sont des passages indispensables car ils permettent de récupérer des éléments pour améliorer notre équipement. Mais à ce point, c’est abusé. D’autant plus que beaucoup d’éléments aurait pu être intégrés nativement comme des ingrédients lâchés par les ennemis par exemple.

Sinon, le gameplay ne présente pas d’originalité par rapport au précédent opus. On est sur la formule classique combat et énigme avec un peu d’exploration. Toutefois, l’aspect jeu de rôle est agrandi au point de donner un peu le tournis. J’ai beaucoup aimé le fait qu’on soit obligé d’employer plusieurs fois les coups spéciaux afin de gagner de l’expérience. Néanmoins, cela provoque un autre problème à mes yeux. Je ne me suis pas senti libre durant les combats, me forçant à répéter le même coup spécial jusqu’à achèvement. Dès lors, j’ai passé les ¾ des bagarres à faire ça. Cela casse leurs fluidités, en plus de provoquer pas mal de morts stupides.

Malgré ces deux reproches, le gameplay est d’une efficacité redoutable. Les sensations durant les combats sont là. Le bestiaire est suffisamment varié pour éviter la monotonie malgré une longue durée de vie (30h de jeu au total pour moi). Bref, j’ai très facilement eu envie de relancer le jeu. Par contre, les combats de boss (au nombre assez faible) ne sont pas toujours pas aussi mémorables que ceux de la première trilogie.

L’heure de mourir

Au rayon de l’histoire, on reste focalisé sur le duo Kratos et son fils Atreus/Loki. Le tout avec un nombre de personnages secondaires sympathiques (mention spéciale à Heimdall et Thrud). Malheureusement, le déroulé ne présente aucune surprise, à part un petit twist plutôt surprenant. On est dans le cliché pur du père dur et protecteur avec un fils tête à claque tentant de s’émanciper et trouver son identité. On sent qu’ils ont mis le paquet dessus. Bémol, la sauce émotionnelle n’a pas pris chez moi.

Il faut dire que le jeu a des problèmes de rythme également. God of War : Ragnarök présente les tares du monde ouvert sans en être un. Bref, il a les défauts pénibles d’un genre sans en avoir ses qualités. Grosso modo, il y a tellement à faire entre les coffres (grrrrr) et les quêtes annexes (plutôt pas mal par rapport à la norme, mais ce n’est pas non plus du Witcher 3 ou Cyberpunk 2077) que l’histoire principale se retrouve avec des gros temps morts.

L’illusion du monde ouvert

Or, God of War : Ragnarök est un jeu de couloir avec des petites zones voulant simuler la sensation de liberté qu’il n’offre jamais (je ne pense pas que les joueurs soient dupes). C’est même désespérant de constater à quel point le monde est vide. Par exemple, on arrive dans une grosse ville naine et l’histoire trouve un prétexte assez bidon pour justifier qu’elle soit quasiment déserte. Même Asgard donne l’impression d’être une petite ville secondaire d’Assassin’s Creed Valhalla plutôt que la grande Asgard (grosse déception du coup). J’ai tout de même senti qu’ils ont essayé d’améliorer ça par rapport au premier. Malheureusement sans y parvenir.

Quant au Ragnarök du titre. Quel énorme plouf. Malgré le fait que tout le jeu soit construit de manière à faire monter crescendo la sauce jusqu’à la déflagration finale, ce dernier s’avère être un pétard mouillé où l’épique marque par son absence. Je n’en parle même pas du combat final superbement décevant.

Graphiquement, le jeu est plutôt beau, surtout Kratos dont la modélisation du charisme est à tomber à la renverse, mais manque de décors ou panoramas waouw donnant envie de s’arrêter pour les admirer comme par exemple A Plague Tale : Requiem. En fait, je pense que le principal problème, c’est qu’aucun décor, à part le mur d’Asgard semblant sortir de Game of Thrones, ne marque vraiment l’esprit.

Par mitigé, d’un côté, il a adoré, mais de l’autre, il a été déçu.

Conclusion

God of War : Ragnarök donne plus l’impression de jouer à un God of War 1.5 qu’une véritable suite. En gros, on reprend les mêmes bases pour les grossir à tous les niveaux. Malheureusement, si cela donne un jeu très touffu, cela casse également le rythme de la narration et accentue les défauts de son prédécesseur. Heureusement, les sensations sont toujours aussi bonnes. Dès lors, j’ai bouclé le jeu sans déplaisir (malgré ces satanés coffres).

+

  • Sensations de combat toujours aussi bonnes
  • Modélisation de Kratos
  • Certains personnages secondaires
  • Excellente durée de vie
  • Quêtes secondaires intéressantes

  • Toujours cette sensation de vide dans les mondes traversés
  • Histoire classique et cliché
  • Pas de combats de boss percutants
  • Pourquoi diable autant de coffres ?
  • Rythme en dent de scie
8/10
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