Critique : Game of Thrones – Saison 8 – Finale

Indifférence

Fiche

Titre Game of Thrones Titre VO
Créateurs David Benioff, D. B. Weiss
Acteurs Peter Dinklage, Nikolaj Coster-Waldau, Lena Headey, Emilia Clarke, Kit Harington, Liam Cunningham, Sophie Turner, Nathalie Emmanuel, Rory McCann, Maisie Williams, Gwendoline Christie
Saison 8 Nombre d’épisodes 6
Date de sortie 15 / 04 / 2019 Durée 54 à 82 mn
Genre Action, Aventure, Drame, Fantastique Chaîne HBO

Critique

Attention, cette critique contient des spoilers…

Cette année, trois sagas épiques prendront fin. On avait eu Avengers : Endgame et en attendant l’épisode IX de Star Wars, c’est la série phénomène Game of Thrones qui s’achève. L’épisode 6, The Iron Throne, a été diffusé dans la nuit du 19 au 20 mai 2019. Retour sur la conclusion.

C’est assez incroyable. Jamais je n’aurais cru qu’ils auraient pu foirer cette dernière saison à ce point. Tout menait pourtant vers un final épique qui aurait marqué à jamais l’histoire des séries télévisées.

Jenny of Oldstones

Tout commençait de la meilleure des manières avec des épisodes nous préparant à la guerre ultime contre l’armée des morts, Winterfell et le meilleur épisode de la saison à mes yeux : A Knight of the Seven Kingdoms (et pourtant, c’est très loin d’être le meilleur de la série). On y retrouvait ce qui faisait le charme et le succès de la série avec deux points culminants. Une sur Jenny of Oldstones, cette magnifique chanson interprétée par Podrick Payne (Daniel Portman), et l’autre sur l’émouvant adoubement de Brienne de Torth (Gwendoline Christie).

La technique sans émotion

Puis la catastrophe. Inutile de revenir sur The Long Night. Je l’ai déjà abordée dans une critique plutôt virulente. Sur cet épisode, j’avais atteint le point de non-retour. Néanmoins, j’espérais toujours que la suite me corrigerait.

Que nenni. Malgré de belles prouesses visuelles (et encore les effets spéciaux peinent trop souvent, notamment avec une omniprésence de fonds verts voyants), le scénario est toujours aussi faiblard. Pour ne pas dire ridicule. Tiens, je vais pas m’emmerder. Ridicule, il l’est, ce scénario. Tout semble rushé et la finesse de l’écriture a été jetée aux oubliettes pour se concentrer sur le « cool ». C’est bien beau de se taper des poses iconiques, mais s’il n’y a pas de contexte prenant, ça reste juste un truc joli.

La Revanche des Targaryen

Dès lors, j’ai fait mes adieux à la série via The Iron Throne sans ressentir d’émotion. Mais vraiment aucune. Pourtant, je suis ce qu’on appelle un public facile. C’est à peine si j’ai survécu à ma première séance d’Avengers: Endgame. J’avais le ventre noué sur le final du Retour du Roi et La Bataille des Cinq Armées. Je déverse des litres de larmes à chaque visionnage de Titanic. La seule chose que j’ai appréciée de tout l’épisode : c’est la parallèle très puissante entre Daenerys et Hitler. Iconiquement, c’était très fort au point de faire froid au dos.

À ce moment-là, j’étais prêt à accepter ce retournement de situation digne d’un Anakin « Le massacreur des gamins » Skywalker dans La Revanche des Sith concernant Daenerys qui se décide de cramer tout un peuple. Surtout après le fabuleux monologue de Tyrion (Peter Dinklage). Mais direct, ils la font crever dans une scène digne d’un (mauvais) film d’Hollywood. Sans aucune originalité, de surcroît. Cersei/Jaime et Daenerys/Jon, même combat. Le plus dur dans tout ce délire, c’est que j’avais comme l’impression que les acteurs, pourtant véhicule des émotions du spectateur, n’étaient pas investis. Ils ne semblaient pas y croire.

La pire réaction

Comme il n’y avait pas d’émotion, c’est sans prendre plaisir que j’écris ces lignes. Autant The Long Night m’avait au moins mis dans une colère noire au point qu’en faire la critique m’a servi de catharsis, autant l’ultime épisode de Game of Thrones m’a laissé indifférent. « Indifférent », je pense que c’est le pire mot que j’aurais pu associer à un tel final. En cela, on peut dire que les showrunners ont réussi à me prendre par surprise. Je m’attendais soit à être fou furieux, soit à être aux anges. Mais indifférent ? Non.

Comme peut-on expliquer un tel désastre ? Je sais que le mot « désastre » est fort, mais il est difficile d’en utiliser un autre me concernant. Je ne suis pas le seul si je me fie aux différentes réactions et à la moyenne des notes des épisodes sur IMDB. Bordel, The Iron Throne a une moyenne de 4,4/10 pour 143 579 votes.

Je pense que la solution est toute trouvée dans l’actualité. Les showrunners et créateurs de la série, David Benioff et D.B. Weiss, ont été embauchés par Lucasfilm pour une série de films dans l’univers de Star Wars. On parle d’une trilogie par leur soin et une autre par Rian Johnson. Récemment, on a appris que c’est celle du duo de GoT qui sortira en premier. Mais faire un film Star Wars ne se fait pas rapidement. Il faut du temps. Or avec une telle série entre les mains à gérer, c’est compliqué d’en trouver. Quelle est la solution ? Tout rusher.

Mème expliquant le désastre de la huitième saison de Game of Thrones
L’explication du désastre

N’empêche, je serais Lucasfilm. Après avoir vu la huitième saison de Game of Thrones et la qualité d’écriture de la série une fois qu’elle a dépassé les livres. Je serais inquiet. Très inquiet.

Trop vite, trop fort

Dans cette dernière saison, il y a deux intrigues majeures. Le Roi de la Nuit et la Mad Queen. Je ne pense pas aller trop loin en disant que chacune des deux intrigues aurait mérité une saison entière. Ainsi, la première aurait permis de rendre hommage au Roi de la Nuit avec une véritable saison digne de la trilogie du Seigneur des Anneaux où le peuple de Westeros, pas seulement celui de Winterfell, aurait été aux portes de l’Apocalypse.

La seconde aurait montré la descente aux enfers de Daenerys et l’émergence de la Mad Queen au lieu d’être réduite à un simple twist à la Anakin Skywalker. Si on pouvait pardonner, à George Lucas, ce trop rapide passage d’Anakin à Dark Vador car c’est ardu à faire dans le cadre d’un blockbuster hollywoodien, comment peut-on le faire au duo Benioff et Weiss ? Ils en avaient la possibilité.

Au niveau de l’histoire, au-delà du twist pour faire twist, comment ne pas trembler devant l’idée que Bran soit roi ? Un manipulateur de cette envergure… Ça m’a vraiment fait flipper.

Seul véritable bonheur de la saison

Bref, des adieux sans gloire. Un gâchis. Mes seuls moments de bonheur sur cette saison ? Les hilarants mèmes qui ont fusé sur le net. J’en ai choisi que quelques-uns, mais il y en a des dizaines vraiment excellents.

Par Christophe Menat à qui il ne reste plus qu’une chose à faire, se tourner vers les livres, le21 mai 2019.

Conclusion

C’est sans plaisir que j’ai écrit la critique de la huitième et ultime saison de Game of Thrones. Autant The Long Night m’avait mis dans une colère noire au point d’en faire une critique pour m’en servir comme catharsis, autant la fin m’a laissé indifférent. « Indifférent », je pense que c’est le pire mot que j’aurais pu associer au final. En cela, on peut dire que les showrunners ont réussi à me prendre par surprise. Je m’attendais soit à être fou furieux, soit à être aux anges. Mais indifférent ? Certainement pas.
4/10
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