Critique : Furiosa : Une saga Mad Max

Raté d’allumage

Fiche

Titre Furiosa : Une saga Mad Max Titre VOFuriosa: A Mad Max Saga
Réalisateur George Miller Scénaristes George Miller & Nick Lathouris
Acteurs Anya Taylor-Joy, Chris Hemsworth, Tom Burke, Alyla Browne
Date de sortie22 / 05 / 2024 Durée2h 28
GenreAction, Aventure, Science-fiction, Thriller Budget168 000 000 $

L’histoire de la guerrière renégate Furiosa avant qu’elle ne s’associe à Mad Max dans Fury Road.

Critique

Après Mad Max : Fury Road (2015. Déjà ? Que le temps passe vite !), dire que Furiosa : Une saga Mad Max était attendu est l’évidence même. Surtout que derrière la caméra, c’est toujours George Miller qui répond à l’appel des Terres Désolées. N’empêche que je me suis demandé un temps si ce projet n’était pas une arlésienne, vu que presque une décennie nous sépare de la sortie de Fury Road.

Pour l’anecdote, le scénario de Furiosa avait déjà été écrit avant le tournage de Mad Max : Fury Road afin d’étoffer le background du personnage alors incarné par Charlize Theron. Pendant un moment, le projet fut envisagé comme un animé où Miller aurait collaboré avec Mahiro Maeda (Evangelion: 3.0+1.0 Thrice Upon a Time). Il aurait également été produit en même temps que Fury Road. Malheureusement, les retards sur ce dernier ont provoqué l’annulation, Maeda et son équipe étant partis sur d’autres productions.

Bref, le jour est enfin arrivé. Furiosa : Une saga Mad Max est désormais disponible, et c’est avec beaucoup d’excitation que je me suis précipité dans la salle…

… et c’est déçu que j’en suis ressorti.

300 dans l’univers de Mad Max

Il y a tellement de choses à redire sur ce projet. Mais je vais commencer par là où j’ai commencé à décrocher. Pour rappel, les bandes-annonces de Furiosa, contrairement à celles de Fury Road, ont refroidi mes ardeurs à cause des effets numériques trop visibles. Ces ardeurs ont été réchauffées suite aux nombreuses critiques dithyrambiques suite à sa projection sur la Croisette, à Cannes. Avant d’être refroidies à nouveau (j’espère que je n’ai pas chopé un rhume avec tous ces changements de température) dans la première partie.

En effet, très vite, j’ai remarqué des effets numériques ratés comme cette doublure numérique montrant la mère de Furiosa montant sur un cheval alors au trot. La suite, mis à part quelques éclaircies, donnera l’impression de regarder le film 300 (2006), à savoir un film quasi tourné en studio avec une énorme majorité de fonds verts. Bref, c’est souvent laid.

C’est assez incompréhensible de passer de Fury Road à ça ! Fury Road était un monument où les cascadeurs et Miller étaient au sommet de leur art. Furiosa regorge de doublures et d’effets numériques ratés tandis que Miller peine à se renouveler pour proposer quelque chose de différent. Au final, seule la séquence d’action de 15 minutes connue sous le nom de « Stairway to Nowhere » ayant nécessité 78 jours de tournage avec près de 200 personnes impliquées quotidiennement sort du lot. C’est la seule séquence digne du prédecesseur. Sur 2 h 28 de film ! Le pire, c’est le coup de massue survenant lors du générique de fin où, en guise d’épilogue, on nous montre des images de Fury Road pour conclure l’épopée de Furiosa. La différence visuelle fait mal.

L’antithèse de Fury Road

D’un autre côté, Furiosa peut être défini comme l’antithèse de Fury Road, en déployant un récit se déroulant sur plusieurs années. Avec ses 148 minutes, Furiosa : Une saga Mad Max a la particularité d’être le film le plus long de la franchise, surpassant le précédent détenteur du record, à savoir Fury Road (encore lui) et ses 120 minutes. Je m’attendais à une fresque épique, mais encore une fois, cela a fait plouf chez moi. D’une part, le récit, pas aidé par son statut de préquelle, est prévisible du début jusqu’à la presque fin où le climax m’a agréablement surpris. D’autre part, les acteurs n’ont jamais réussi à me faire ressentir d’émotions.

Anya Taylor-Joy avait la lourde tâche, comme Tom Hardy, de succéder à une actrice ayant campé le personnage de façon légendaire. Si Tom Hardy arrivait quelque peu à offrir un Max marquant (même si l’ombre de Mel Gibson rôdait toujours), Anya Taylor-Joy n’arrive jamais à offrir une performance aussi marquante que celle de Charlize Theron.

Son personnage étant quasi mutique (30 lignes de dialogue sur tout le film, c’est la moitié de Max dans Fury Road et c’était déjà pas beaucoup), la performance doit passer par l’expression corporelle et faciale pour provoquer des émotions. Pour moi, ce n’est pas passé avec Taylor-Joy (je tiens tout de même à préciser que j’ai toujours eu beaucoup de mal avec l’actrice). J’ai eu l’impression qu’elle était constipée tout le long. Mais le pire, c’est qu’elle n’arrive jamais à être badass. Quand elle a les cheveux rasés, j’ai eu l’impression qu’elle avait un crâne d’œuf posé à l’envers. Est-ce parce qu’ils ont dû cacher ses cheveux qu’elle ne doit pas raser à cause de ses contrats avec des marques ? Aucune idée, mais l’effet est vraiment chelou. Bref, du personnage, je ne retiens que la séquence du bras coupé.

Cyrano des Terres Désolées

De l’autre côté, on a le Dementus de Chris Hemsworth. Encore une fois, un choix de maquillage discutable avec l’ajout d’une prothèse de nez donnant l’impression qu’Hemsworth est venu jouer Cyrano de Bergerac. Pendant un temps, je ne voyais que ça. Pour le reste, ben, malheureusement, on a du Hemsworth qui cabotine pour essayer de donner de l’épaisseur à un personnage creux. Jamais ce dernier ne se révèle réellement menaçant (de toute façon, on sait comment cela va finir). Du coup, j’ai eu plus l’impression d’avoir un bouffon (pas vert) comme méchant, plutôt qu’une réelle Némésis (vert, du coup) pour Furiosa.

Quant au lore du long-métrage du jour, il permet d’enrichir celui de Fury Road, mais manque cruellement d’originalité pour peu qu’on soit un peu familier avec l’univers. Grosso modo, je n’ai retenu que l’amusant char de Dementus avec des motos à la place de chevaux.

Et Max ?

Cliquer pour lire le paragraphe (attention, il contient un spoil)

Pendant un très court plan, on peut l’apercevoir. Si on pouvait se demander si c’est bien lui, c’est confirmé par la présence au casting en tant que Max du cascadeur doublant Tom Hardy dans Fury Road et The Revenant (2015), Jacob Tomuri.

Quoi qu’il en soit, le rêve serait un retour de Mel Gibson dans le rôle pour une conclusion épique de la saga, mais visiblement, Miller ne semble pas intéressé. Par contre, il est plus intéressé à raconter ce qui est arrivé à Max Rockatansky avant Fury Road. L’histoire est même déjà écrite.

Par espérant tout de même qu’un nouveau Mad Max se fasse, mais avec la même exigence visuelle que Fury Road.

Conclusion

Je l’attendais avec impatience, ce Furiosa : Une saga Mad Max. Et la déception a été malheureusement proportionnelle à l’attente. Déjà, comme aperçu dans les bandes-annonces, les effets numériques (doublure, fonds verts, etc.) sont nombreux et trop visibles, donnant l’impression d’avoir eu un film intégralement tourné en studio, à l’exception de LA scène d’action. Quant à l’histoire, vu son statut de préquelle et malgré la bonne idée de proposer quelque chose de différent de Fury Road, je me suis ennuyé ferme, car elle est prévisible de bout en bout (sauf pour le sympathique climax). Les acteurs n’ont pas non plus réussi à renverser la vapeur. Anya Taylor-Joy souffre de la comparaison avec Charlize Theron. Tandis que Chris Hemsworth n’arrive pas à étoffer un méchant sans intérêt.

+

  • Séquence « Stairway to Nowhere »
  • Bras arraché de Furiosa
  • Climax

  • Effets numériques trop souvent laids
  • Anya Taylor-Joy pas à la hauteur de Charlize Theron
  • Dementus, un vilain sans intérêt
  • Préquel trop prévisible
5/10
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