« When I was a boy… »
Fiche
Titre | Daredevil : Born Again | Titre VO | – |
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Réalisateur | Jeffrey Nachmanoff | Scénaristes | David Feige et Jesse Wigutow |
Acteurs | Charlie Cox, Vincent D’Onofrio, Margarita Levieva, Zabryna Guevara, Nikki M. James, Genneya Walton, Arty Froushan, Michael Gandolfini, Ayelet Zurer, Jon Bernthal | ||
Saison | 1 | Épisode | 4 |
Date de sortie | 19 / 03 / 2025 | Durée | 55 mn |
Genre | Action, Drame, Fantastique, Policier, Science-fiction, Thriller | Chaîne | Disney+ |
Les parts d’ombre de Matt Murdock et Fisk luttent pour se libérer.
Critique
Quel épisode détonnant !
Je veux d’abord commencer par ma plus belle surprise (non, ce n’est pas le caméo de Frank vu le cliffhanger de l’épisode précédent), mais bien la partie comique avec le Caïd. La séquence où il se retrouve, par la force des obligations, assis dans une salle de classes et devant une chorale d’enfants en train de (mal) chanter « We Built This City » de Starship. Voilà un endroit où je n’aurais jamais cru voir Fisk.
« We built this city on rock and roll. »
Arrivent ensuite trois excellentes blagues. La première, quand Wilson Fisk applaudit les enfants, puis la seconde, quand il coupe court à la deuxième chanson. Quant à la troisième, elle m’a fait exploser de rire : alors qu’il croit en avoir enfin fini, voilà qu’il se retrouve devant une nouvelle chorale (le jeu d’acteur de Vincent D’Onofrio est magique à ce moment-là).
Pour l’anecdote, Jeffrey Nachmanoff, le réalisateur de l’épisode, a révélé que la scène de la chorale d’enfants a dû être retournée car les enfants étaient trop doués. Ils ont donc ajouté des enfants « moins bons » afin de renforcer l’efficacité comique de la scène.
Côté Matt Murdock, on a également une amusante séquence comique quand il drague pour obtenir une remise pour son client (on notera que ce dernier mentionne les Skrulls). Enfin, le Matt Murdock des comics ! Je n’ai pas souvenir d’avoir vu Charlie Cox dans ce registre dans les précédentes saisons. J’ai vraiment adoré ce passage qui permet d’avoir un aperçu de sa manière de travailler, mais aussi de ses techniques de drague, qui sont vraiment de très haut niveau. Barney, tremble !
« Tu me soûles avec ton système. »
Mais l’intelligence du récit est de ne pas offrir ces blagues gratuitement. Elles sont là pour illustrer le thème de l’épisode : le système, plus précisément, ses failles. Du côté de Fisk, ses ambitions de redonner vie au port se retrouvent bloquées par le système, sans oublier ses obligations de maire l’obligeant à intervenir à des événements sans intérêt pour lui. Cela colle avec une des interviews de B.B. où la personne interviewée reproche à Fisk de ne pas être présent.
Pour Matt, c’est l’histoire de ce voleur broyé par le système, entre la paradoxe de la coupure des allocations et le coût démesuré de son emprisonnement. J’ai adoré le visage dépité de Matt face à ces révélations. Sans oublier la nièce du pauvre White Tiger.
Tous ces éléments sont un excellent exercice de montée en pression. On se demande quand Fisk va finir par péter un câble. Quand Matt va-t-il remettre le costume ? La fin donne déjà des indices, avec un style de réalisation renvoyant au premier épisode (j’imagine donc qu’il s’agit d’un ajout de la nouvelle équipe).
Ça m’a bien fait rire (et trembler) en voyant ce qu’il est advenu d’Adam (un instant, j’ai cru que le fils Gandolfini allait morfler). À noter également le nouveau « When I was a boy… » où je suis devenu Leonardo DiCaprio dans Once Upon a Time… in Hollywood l’espace d’un instant.
On notera également la construction progressive du serial killer Muse.
« Nom de Dieu ! C’est ces connards de fans ! »
Pour finir, la séquence émotionnelle avec Frank Castle. Je ne sais pas comment il fait, Jon Bernthal, mais déjà dans chacune de ses apparitions dans la série The Bear, il a réussi à me faire lâcher une larme. Et là, rebelote avec son échange musclé avec Matt Murdock. Le duo Bernthal/Cox est exceptionnel. J’adore la proximité du duo. On sent leur passé et leur respect malgré leurs différents.
Mention spéciale au monologue : « Il s’agit que de lui. Il te parle, non ? Tu entends sa voix. C’est vrai ou pas. Dès que j’arrête de bouger, j’entends mon fiston. Je le vois. Et j’entends sa voix. Il dit : ‘’Chope-les, papa.’’. ‘’Vas-y, chope-les tous.’’. C’est pour ça que je fais ça. C’est pour ça que je le vois en toi, tu sais que t’as rien pu faire et ça continuera à te bouffer jusqu’à la fin. Il y a pas d’issue, tu comprends ? ».
Pour l’anecdote, on a failli ne plus avoir Jon dans le rôle, comme il l’a révélé à EW. En effet, avant le « reboot créatif » survenu en milieu de production, Bernthal n’était pas satisfait de ce qu’il voulait faire avec le personnage : « En fin de compte, je ne l’ai pas vue. Je n’ai pas vu la version de Frank, et ce qu’ils voulaient de Frank n’avait vraiment aucun sens pour moi et je pensais que cela ne plairait pas aux fans et ne serait pas cohérent. Ce n’était pas vraiment quelque chose qui m’intéressait. Nous avons donc dû nous séparer. ».
Suite au reboot, la nouvelle équipe a davantage impliqué l’acteur : « Ils m’ont vraiment mis dans la conversation. Nous avons vraiment précisé où est Frank psychologiquement, où il est physiquement. ».
Bref, vivement la prochaine fois.
Par Christophe Menat qui se marre encore en repensant à la tronche de Fisk.
Conclusion
Un gros épisode avec, étonnamment, deux séquences très amusantes. Mais pas gratuitement : il s’agit d’illustrer une montée en pression via les limites du système, tandis que le caméo accouche d’un moment émotionnellement puissant. |
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9/10 |