Critique : Black Swan

Plongée dans la folie

Fiche

Réalisateur Darren Aronofsky (le réalisateur de génie qui aime bien les films un peu barrés)
Acteurs Natalie Portman (la nana qui foutait la merde dans la tête d’Anakin), Mila Kunis (la petite chieuse qui sortait avec Ashton Kutcher dans une série parlant des années 70) et Vincent Cassel (notre gueule cassé qui était excellent dans un film sur un braqueur)
Nina est une danseuse de ballet. Elle rêve de devenir la reine des cygnes pour une nouvelle version du célèbre Le Lac des Cygnes. Sous le charme, Thomas l’engage et le rêve de Nina s’accomplit mais une rivalité s’installe avec Lily, une nouvelle. Toutefois au-delà de cette rivalité se cache des choses troublantes…

Critique

Tout d’abord, je divise mon article en deux, une première partie sans aucun spoiler et une deuxième qui spoile pas mal de choses, je l’ai masqué pour ne pas vous priver
de cette expérience unique.

Plus qu’un réalisateur, un génie

Avec Black Swan, Aronofsky mettra tout le monde d’accord. Plus personne ne pourra nier qu’il est un des plus grand réalisateur de notre époque. On pourra dire à nos enfants : « il faut que tu vois un Aronofsky » comme nos parents ont pu nous parler de Fritz Lang. Beaucoup tuerait pour avoir une filmographie aussi parfaite que la sienne : Pi, Requiem for a Dream, The Fountain et The Wrestler. On ne pourra que s’exciter pour son prochain projet : The Wolverine. Oui, on parle bien du célèbre X-Man. On pourra faire table rase du catastrophique X-Men Origins : Wolverine. Je suis curieux de voir sa vision. Le tournage devrait commencer en mars, vivement les premières images.

Une réalisation fantasmagorique

Aronofsky est un habitué d’une réalisation « caméra à l’épaule » et cela sied parfaitement à Black Swan. Le film ne suit que Nina (Nathalie Portman), on ne s’intéressera qu’à sa vision du monde qui l’entoure. On le comprend dès le début du film où la caméra la suit de dos et de très près. Le film va nous proposer une vision sans tabou, un voyage extrême au côté de Nina.

Le jeu de lumière et les ballets sont magnifiques. Une véritable plongée dans ce monde artistique si méconnu et si mal représenté dans le 7ème art. Tout sera montré sans mesure.

Les effets spéciaux sont très réussis car ils ne se voient pas. On ne pourrait pas faire de meilleur compliment aux producteurs d’effets spéciaux. Le seul moyen de savoir qu’il s’agit d’effets spéciaux est justement de se dire qu’il est impossible que ce soit fait en « vrai ».

La réalisation caméra à l’épaule vous permettra de plonger dans ces ballets la tête en avant comme si on déployait nous aussi nos bras pour danser Le lac des Cygnes avec Nina.

Spoiler

Une plongée dans la folie née d’une recherche de la perfection

Du début jusqu’à la fin du film, on ne saura pas choisir entre un thriller fantastique ou une vision de la folie du personnage. Tel le chef d’œuvre d’Adrian Lyne, L’échelle de Jacob, le personnage de Nina sera en proie de vision et de confusion.

L’arrivée de Lily emmènera un trouble dans le monde serein et discipliné de Nina. Comme le personnage de la Bible (le choix de son nom n’est sûrement pas un hasard), elle pervertira le cygne blanc, le transformant en cygne noir. Toutefois, il s’agit d’une Lily fantasmée par Nina qui sera là pour servir de guide vers la métamorphose en cygne noir.

Le final est un pur moment de cinéma. On touche à la perfection, tous nos troubles, hésitations seront balayés l’espace d’un instant. On comprend AVEC Nina ce qui lui arrive. On aura subi avec elle, grâce à la réalisation collée au corps dont je parlais ci-dessus, sa transformation en cygne noir et on ne pourra qu’assister à la perte d’innocence, de pureté représenté par le cygne blanc. Ce dernier meurt à la fin de son ballet comme Nina.

Ses derniers mots sont bien choisis : « Je l’ai touchée… la perfection », dit-elle à Thomas, lui faisant comprendre qu’elle a réalisé son désir de perfection, qu’elle a accompli pleinement sa métamorphose. Elle avait débuté un chemin sans retour, une véritable plongée dans une transformation MENTALE (l’affiche est parlante en montrant une fracture sur le visage de Nina). Elle ne l’a pas effectuée physiquement mais psychologiquement. Reniant toute sa personnalité de cygne blanc pour l’amour de Thomas « le Prince », elle s’est changée en cygne noir. Mais un tel changement n’est pas sans conséquence.

Conclusion

Un chef d’œuvre du cinéma, un film qui se vit plus qu’il ne se raconte: une expérience sensorielle mémorable. Sans doute le film de l’année et mon gros favori pour les oscars.
Trophée10/10
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