Pour ceux qui aiment les boss
Fiche
Titre | Black Myth : Wukong | ||
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Éditeur | Game Science | Développeur | Game Science |
Plate-forme | Microsoft Windows, PlayStation 5 | Date de sortie | 20 / 08 / 2024 |
Joué sur | PlayStation 5 | Genre | Action, Aventure, Fantastique |
Critique
J’ai frôlé l’overdose.
Rendez-vous compte, en deux mois, j’ai enchaîné Stellar Blade, Lies of P et ce Black Myth: Wukong. Trois jeux assez similaires : de l’action-RPG dans l’esprit des Souls. Même si Stellar Blade et Black Myth: Wukong reposent davantage sur l’action tandis que Lies of P est un Souls-like dans l’âme. Mais l’idée est là, ces jeux proposent un réel challenge, sans choix de niveau de difficulté (enfin, techniquement Stellar Blade en propose deux de base, mais l’autre est un mode très facile).
Combattre les titans de ce monde
Si Wukong était le dernier de ma liste, c’est qu’il me semblait être le plus difficile de tous, donc je préférais m’échauffer avec les deux autres avant de m’y attaquer. Je ne sais pas si cela a été le bon choix, mais clairement, je n’ai pas eu de grosse difficulté. Mais il n’empêche que j’ai été tellement traumatisé par Radahn de Shadow of the Erdtree que j’ai toujours cette crainte de tomber sur un boss trop puissant, à tel point que j’en suis dégoûté.
Ce n’est pas le cas pour Black Myth : Wukong. Les développeurs ont été très forts dans l’équilibrage des boss. Les boss de fin de chapitre sont clairement (et logiquement) les plus difficiles à chaque fois, mais ils ne sont jamais abusifs. Il y a toujours un moyen de les vaincre. Et heureusement, car Wukong est clairement un jeu axé sur les boss. J’entends par là qu’il y en a partout. Je crois bien qu’il doit y en avoir une centaine, répartis sur entre 30 et 40 heures de jeu ; c’est très fort. En moyenne, ça fait un boss toutes les 20 minutes.
Les seuls qui m’ont posé une réelle difficulté, m’obligeant à regarder des vidéos YouTube pour comprendre comment les battre, sont le boss final et le boss secret final. Surtout ce second. Mamamia, quel enfer ! Pour lui, j’ai changé une partie de ma façon de jouer pour pouvoir le mettre à terre, notamment en utilisant la moulinette, alors que je ne l’avais jamais utilisée durant tout le jeu (je me suis rendu compte à quel point elle était puissante).
Malgré cela, ils restent tout de même des boss raisonnables comparés à un certain général caché sous l’ombre de l’Erdtree. Je vous ai dit que j’étais traumatisé ?
Beau, mais peu inspiré
Autre point fort, le jeu est très beau. C’est un vrai plaisir de se balader dans les différents mondes. Il est également très nerveux.
Personnellement, ces points forts s’accompagnent de faiblesses. Les boss ne m’ont jamais vraiment marqué par leur esthétique, car ils sont trop convenus à mon goût. Alors certes, on adapte un classique chinois, à savoir La Pérégrination vers l’Ouest, mais j’aurais aimé un peu plus d’esthétique marquante. En l’état, alors que j’ai fini le jeu hier soir, j’ai du mal à me souvenir d’un boss marquant, si on excepte Sourcils-Jaunes et les deux derniers, mais c’est plus une question de difficulté (sauf pour le génial petit coup de pression du boss final lors d’une prise).
Même constat avec les décors. On est sur du très classique : désert, montagne, forêt et grotte. Alors certes, il y a un gigantisme impressionnant, mais encore une fois, aucun décor ne m’a fait arrêter ma course pour l’admirer. Enfin, il y en a eu un quand même : la prison. Aussi, le level design global laisse un peu à désirer à cause de très nombreux murs invisibles, à tel point que je regardais tout le temps la carte pour voir s’il valait la peine de continuer par là. Après, Wukong est un jeu de couloirs, mais il tente de le cacher artificiellement.
Une narration alambiquée
Quant à la narration, un véritable travail a été fait pour établir une fiche pour chaque ennemi ou personnage rencontré dans le jeu. Sauf que cela devient rapidement indigeste, avec des histoires rarement mémorables. Pour ne rien vous cacher, vers la moitié, j’ai arrêté de les lire. Il est dommage de ne pas avoir fait comme Elden Ring, avec une petite cinématique pour introduire le background du boss, certains en ont mais la plupart non, ou des descriptions d’objets courtes et concises, mais bourrées de sous-entendus.
C’est là qu’on voit la différence entre Elden Ring, Lies of P et Stellar Blade par rapport à Black Myth : Wukong. Ce dernier donne l’impression d’avoir voulu balancer un maximum d’ennemis sans vraiment réfléchir à la cohérence permettant de raconter une histoire en filigrane. C’est le cas pour certains ennemis, mais la majorité semble avoir été placée là pour meubler l’étape.
Par contre, gros coup de cœur pour les courts métrages apparaissant à la fin de chaque chapitre.
Une transformation inachevée
Quant au gameplay nerveux, il est légèrement trop nerveux à mon goût. J’aime bien l’atmosphère de duel et de réflexion. Ici, on se contente souvent de bourriner, d’esquiver et de balancer de grosses attaques.
Une chose que j’ai beaucoup aimée est la possibilité de changer la répartition des points de compétence. Cela permet de changer le style de jeu en pleine partie. Mais il est assez étrange de ne pas avoir poussé le concept jusqu’au bout. Pourquoi certains éléments y ont droit et d’autres non ?
Je pense surtout aux transformations. Il y en a énormément, mais le fait de privilégier le développement des compétences d’une transformation force à la choisir au détriment des autres, car on est obligé de garder nos ressources pour améliorer les armes et les armures, dont les écarts sont assez conséquents. Du coup, parmi la trentaine de transformations que j’avais, je n’en ai utilisées que trois (et la dernière, c’est parce que la vidéo conseil pour battre le boss secret me l’a conseillée et je n’ai même pas pu la monter au max).
Dernier point, l’histoire. Encore une fois, c’est assez mitigé. Autant sur certaines séquences, c’est le néant, autant sur d’autres, il y a un effort fait. Dès lors, j’ai eu l’impression d’avoir plusieurs morceaux de jeu différents assemblés. Comme la plupart des éléments que j’ai abordés ci-dessus, il y a toujours cette sensation de manque de cohérence. Comme si le projet avait plusieurs fois changé de direction en cours de route.
Par Christophe Menat curieux de voir le prochain projet de Game Science, car s’ils gagnent en maturité, ça peut être très, très fort.
Conclusion
Avant tout, Black Myth: Wukong est un jeu de boss. Avec une centaine au compteur, il y a de quoi faire. Le tout avec un gameplay nerveux, des graphismes superbes et d’excellentes idées. Dommage que ce soit inégal ; certains points sont géniaux, d’autres discutables. J’ai aussi eu une sensation de manque de cohérence dans l’ensemble. |
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8/10 |